vendredi, mars 29

La Chine est «disposée» à discuter nucléaire avec Washington

La Chine s’est dite, le 8 juillet, « disposée » à rejoindre les discussions américano-russes sur la réduction des armes nucléaires, comme l’exigent les États-Unis, seulement s’ils s’engagent à « réduire leur arsenal au niveau chinois », 18 fois inférieur.

Centrale nucléaire de Taishan

Selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, les États-Unis possèdent 5.800 ogives nucléaires, contre 320 pour la Chine. Américains et Russes ont entamé fin juin à Vienne des discussions pour tenter de prolonger le Nouveau traité Start, qui représente des traités de réduction des armes stratégiques négociés entre les États-Unis et l’Union soviétique puis la Russie dans les années 1990.

Cet accord bilatéral limite le nombre très important de leurs têtes nucléaires et expire en février 2021. Les États-Unis veulent inclure la Chine dans leurs négociations, en raison de l’expansion rapide de sa capacité nucléaire.

La Chine refuse, soulignant avoir un arsenal beaucoup moins élevé que les deux ex-rivaux de la Guerre froide. Les américains disposent en 2020 de près de 5.800 ogives nucléaires et les Russes de 6.375, contre 320 pour les Chinois, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).

Lire aussi : Beijing refuse les négociations Chine-Etats-Unis-Russie sur le contrôle des armes

« Affirmer que le petit nombre de têtes nucléaires possédé par la Chine constitue une menace pour la sécurité américaine, alors que les États-Unis en ont quelque 6.000, cela défie toute logique », a déclaré Fu Cong, directeur général du département du contrôle des armements du ministère chinois des affaires étrangères.

Ce dernier a assuré que « si les États-Unis se disent prêts à réduire leur arsenal au niveau chinois, la Chine sera disposée à participer aux discussions dès le lendemain ». Lors d’un point presse, il a plaidé pour la prolongation du Nouveau traité Start et une réduction significative des arsenaux russe et américain.

Ils s’agit des seules conditions capables d’amener les autres nations dotées de l’arme nucléaire à la table des négociations, selon Fu Cong. Interrogé sur le fait de savoir si la Chine renforçait actuellement son arsenal nucléaire, Fu Cong s’est refusé à tout commentaire.

Le Nouveau traité Start est prévoit une limitation à 1.550 du nombre d’ogives nucléaires. Appeler la Chine à y participer est un « subterfuge » des États-Unis afin d’avoir « un prétexte grâce auquel ils pourront se retirer du traité », a estimé Fu Cong.

« Leur véritable objectif est de se débarrasser de toutes les restrictions et d’avoir carte blanche pour obtenir une supériorité militaire sur tous leurs adversaires, réels ou imaginaires », a souligné ce dernier.

Pour certains experts, un retrait des États-Unis marquerait probablement une reprise de la course aux armements. Le président américain Donald Trump a déjà retiré son pays de trois accords internationaux en la matière : celui sur le nucléaire iranien, le traité Ciel ouvert («Open Skies») visant à vérifier les mouvements militaires et les mesures de limitation des armements des pays signataires, et le traité INF sur les missiles terrestres de moyenne portée.

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