vendredi, mars 29

La Chine et la Russie terminent leur exercice militaire conjoint

Du 9 au 13 août, 10 000 militaires chinois et russes se sont entraînés dans le nord-ouest de la Chine. L’objectif de cet exercice conjoint est de «manifester la détermination et la capacité de la Russie et de la Chine à lutter contre le terrorisme», selon les autorités chinoise et russe.

Ces exercices militaires de grande ampleur ont été menés conjointement par la Chine et la Russie sur une base d’entraînement militaire proche de Qingtongxia, dans le nord-ouest de la Chine, a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué publié le 13 août.

Baptisée «Zapad/Interaction-2021» (le mot russe «zapad» signifiant «ouest»), l’opération a eu lieu du 9 au 13 août. Selon le communiqué des autorités russes indique que les 10 000 militaires ont conduit «conjointement la reconnaissance, la recherche et la détection d’un ennemi conventionnel», et qu’ils ont également procédé à «une opération antiterroriste aérienne et terrestre comprenant l’assaut aéroporté et la prise des points fortifiés de « terroristes », afin de créer des conditions favorables à l’offensive conjointe».

En plus des 10 000 soldats engagés se trouvaient également «200 véhicules blindés, 90 pièces d’artillerie, plus de 100 avions et hélicoptères des forces terrestres et aériennes de l’Armée populaire de libération de Chine (APL)».

Le quotidien russe Kommersant a indiqué que l’originalité de l’opération Zapad/Interaction-2021 est «de permettre aux militaires de Russie d’utiliser non pas des armes russes mais, pour la première fois, des armes de conception chinoise».

Les ministres chinois et russe de la Défense, Sergueï Choïgou et Wei Fenghe ont assisté aux manœuvres et se sont félicités des opérations conjointes des forces armées de Chine et de Russie.

Les deux hommes ont inspecté les exercices de tir à munitions réelles, ont eu des entretiens et ont assisté à la signature des documents de coopération afférents, a dans le même temps annoncé le 13 août le ministère chinois de la Défense dans un communiqué de presse.

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«Nous avons aujourd’hui observé tous les deux les opérations des troupes dans le cadre des exercices Xibu/Interaction-2021 [le nom chinois des exercices]. Les forces conjuguées des deux pays ont enregistré un succès total», a déclaré le ministre chinois de la Défense à l’agence de presse russe, Sputnik.

En effet, l’un des moments forts de ces exercices a été le déploiement de chasseurs J-20, un des avions de guerre les plus avancés que possède la Chine. Certains observateurs ont indiqué que la Chine a envoyé pour la première fois son chasseur J-20, lors d’un exercice conjoint avec un autre pays.

Au cours de l’exercice, les troupes chinoises et russes ont également utilisé pour la première fois un système de commandement conjoint spécialement conçu, qui a permis d’interconnecter les systèmes de combat des deux armées, la téléconférence et le transfert de documents de combat.

Des communiqués de presse antérieurs, la Chine et la Russie ont également révélé que Beijing avait pour la première fois fourni aux troupes russes des équipements de combat principaux de l’Armée populaire de libération (APL) chinoise, notamment des canons d’assaut montés sur roues et des véhicules d’assaut blindés.

«Le fait que les troupes russes aient utilisé des armes chinoises et formé des groupes conjoints avec les troupes de l’APL dans les exercices est le plus haut niveau de coopération militaire entre les pays à l’exception d’une alliance militaire», a déclaré Ye Hailin, directeur général adjoint de l’Institut national de stratégie internationale de l’Académie chinoise des sciences sociales.

D’autant plus que des exercices conjoints entre la Chine et la Russie sont menés depuis 2018, avec comme objectif de «démontrer la détermination et la capacité de développement des relations russo-chinoises, du partenariat global et de la coopération stratégique, ainsi que de rehausser le niveau de la coopération militaire et de l’amitié entre les forces armées des deux pays», toujours selon le communiqué.

Ce genre d’exercices conjoint n’est pas nouveau dans les relations sino-russes, comme l’a rappelé Sergueï Choïgou. Ce dernier a expliqué que «l’organisation d’exercices conjoints devient une tradition. Depuis 2018, nous accueillons sur notre territoire d’importants groupements des forces armées chinoises. Cela a commencé par l’exercice militaire Vostok-2018. Puis nous avons continué avec les exercices Tsentr-2019 et Kavkaz-2020

Cité par Courrier international, Vassili Kachine, vice-directeur du Centre de recherches européennes et internationales de l’École supérieure d’économie de Moscou, a indiqué que «l’augmentation du nombre de manœuvres conjointes russo-chinoises montre que la coopération entre les deux pays dans les domaines militaire et technique dépasse largement le cadre de la lutte contre le terrorisme»et qu’elle «peut être considérée comme une réponse à l’intensification de l’activité militaire américaine près des frontières de la Chine et de la Russie».

Selon le vice-directeur de l’Institut de l’économie mondiale et des relations internationales de l’Académie des sciences de Russie, Alexandre Lomanov, ces exercices permettent de renforcer le «capital géopolitique de la Russie et de la Chine aux yeux des Occidentaux».

De son côté, Ye Hailin a expliqué qu’au «moment où la situation en Afghanistan est à un tournant critique après le retrait des troupes américaines, l’exercice conjoint sino-russe sert de puissant moyen de dissuasion pour les groupes terroristes internationaux agités et met en valeur la responsabilité des deux grandes puissances militaires».

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