jeudi, mars 28

La Chine lance une campagne pour décourager les cadeaux excessifs pour la mariée

Les prix élevés du cadeau de la mariée pèsent toujours sur des dizaines de millions de familles rurales, selon certains médias chinois.

En effet, certaines familles sont prêtes à tout pour pouvoir payer ce cadeau exorbitant. Raison pour laquelle, ce présent est désormais dans le collimateur des autorités locales chinoises, qui encouragent les villageois à abandonner cette habitude culturelle financièrement trop lourde.

La famille de la mariée reçoit de l’argent en cadeau, et s’attend surtout à ce que le futur marié possède possède un appartement et une voiture. Ces exigences sont devenues un obstacle majeur aux volontés matrimoniales de nombreux hommes.

Dans les zones rurales de Chine, les hommes sont largement plus nombreux que les femmes. Pour cette raison, les entremetteurs professionnels y gagnent beaucoup d’argent, car la concurrence pour les épouses a vu « les prix de la mariée » atteindre jusqu’à 300 000 yuans (43 600 dollars).

Les familles sont prêtes à des folies pour pouvoir avoir cette somme et ainsi assurer le mariage de leur fils. Face aux conséquences financières de cette habitude culturelle, certaines autorités locales ont lancé une campagne de rectification afin de lutter contre le prix exorbitant de la mariée. Cette campagne sera diffusée dans les médias jusqu’à la fin de l’année 2023 dans toutes les zones rurales de Chine.

Selon Jin Xiaoyi, une démographe basé à Xi’an, capitale de la province du Shaanxi (nord-ouest de la Chine), « les lourdes dépenses liées au mariage exercent une forte pression économique sur les familles rurales. Certains hommes ruraux ne se marient jamais et souffrent par conséquent d’énormes pressions psychologiques et d’exclusion sociale ».

« La lourde charge financière est généralement supportée par des parents vieillissants, et les prix élevés de la mariée ont par ailleurs été liés à une augmentation des violences domestiques après le mariage. Face à un prix de la mariée élevé, personne ne gagne », a expliqué cette dernière au Quotidien du Peuple.

La réduction des excès financiers dans les zones rurales a été mise en avant dans le document central n°1 de 2023. Il s’agit de la première déclaration de politique publiée tous les ans par le Comité central du Parti communiste chinois et le Conseil des affaires d’État, le gouvernement chinois. Ce document sert d’indicateur des priorités du gouvernement.

Dans la section consacrée à la promotion de modes de vie sains et modestes dans les zones rurales, une directive a exhorté les gouvernements locaux à établir des règles visant à « modifier les anciennes coutumes et habitudes ».

Il est également question de « renforcer le rôle des règles et réglementations villageoises à la lumière des lois nationales ». Les membres du PCC et les responsables du village, a ajouté le texte, « doivent montrer et donner l’exemple aux autres villageois en rectifiant des pratiques telles que l’exigence de prix de la mariée coûteux, de même qu’en décourageant les funérailles coûteuses et les événements impliquant des banquets et des cérémonies somptueux ».

Pour les autorités, ces dépenses excessives pour les mariages et les funérailles sont une « convention dépassée et une mauvaise coutume ». D’autant plus qu’une étude menée en 2018 par des chercheurs de l’Université Jiaotong de Xi’an dans 11 régions de niveau provincial a révélé que les hommes des villages consacrent en moyenne 16 fois le revenu rural annuel par habitant au mariage.

Selon les chercheurs, les hommes dépensent environ trois fois plus que les femmes pour se marier. Les coûts consistent principalement à acheter un appartement, qui représente de 50 à 60% du total, et à payer la dot, qui compte pour 20 à 40% du total.

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