jeudi, avril 25

La Chine maintient la pression sur le Japon

Hôte du sommet du Fond Monétaire International et des banques centrales, le Japon s’est vu refusé son invitation par la Chine, en raison des différents territoriaux qui persistent entre les deux pays.

Le gouverneur de la Banque centrale chinoise, Zhou Xiaochuan, a annoncé qu’il ne participera pas à ce sommet, organisé à Tokyo, le 10 octobre, bien qu’il devait représenter les autorités chinoises à ce sommet.

Selon l’agence de presse, Xinhua, les dirigeants des quatre plus grandes banques à capitaux publics chinoises ont également décidé de boycotter le sommet de Tokyo. Cette information est largement partagé sur le web chinois, divisant toutefois l’opinion publique.

En effet, d’un côté, certains internautes saluent le gouvernement qui montre « sa fermeté à propos de nos îles », mais pour d’autres, « c’est contreproductif !, la Chine doit au contraire jouer un rôle plus important dans la finance internationale afin de faire pression sur les nains de Japonais ».  

Le FMI tente de minimiser ces absences

Selon une source officielle chinoise à Tokyo, citée par l’agence de presse japonaise Kyodo, le ministre chinois des Finances, Xie Xuren, a également annulé sa venue.

De son côté, le porte-parole du Fonds monétaire international a tenté de justifier l’absence du gouverneur de la banque centrale chinoise, assurant qu’il s’agit d’un « problème d’agenda ». D’après ce dernier, « il y a deux jours, nous avons été informés que l’agenda du gouverneur Zhou Xiaochuan pourrait l’empêcher de tenir un discours à Tokyo », a-t-il expliqué à l’Agence France Presse. Cependant, « il vient de nous être confirmé que son adjoint, Yi Gang, le représenterait », accompagné de Guang Yao, vice-ministre chinois des Finances, a indiqué le porte-parole du FMI,

Ces changements posent tout de même quelques problèmes car le gouverneur de la Banque centrale chinois, Zhou Xiaochuan devait clôturer l’assemblée annuelle du FMI et de la Banque mondiale.

De plus, ces désistements arrivent après l’annulation de la participation des quatre grandes banques nationales chinoises, la Banque industrielle et commerciale de Chine (ICBC), la Banque de Chine, la Banque de construction et la Banque agricole de Chine, la semaine dernière.

Manifestation anti-Japon en septembre 2012
Manifestation anti-Japon en septembre 2012

Cette sous-représentation de la Chine discrédite le plus grand rassemblement de la finance. Raison pour laquelle, la directrice du FMI, Christine Lagarde, avait appelé à de nombreuses reprises les responsables chinois à se concentrer sur la croissance économique mondiale, plutôt que sur les différents territoriaux lancés.

De son côté, le porte-parole du gouvernement japonais, Osamu Fujimura, a exprimé la « déception » du Japon, vis-à-vis de l’absence des chinois. « La réunion de Tokyo est importante. Nous regretterions vraiment beaucoup si les autorités (chinoises) n’y participent pas. (…) Étant donné l’importance des échanges économiques entre la Chine et le Japon, notre pays va continuer à essayer de communiquer avec la Chine« , a-t-il poursuivi à l’AFP.

Rapport de force : Chine vs Japon

Selon des analystes cités par Le Quotidien du peuple, l’absence de représentants chinois à Tokyo, « résulte de la dégradation des relations bilatérales entre la Chine et le Japon depuis l’annonce par le gouvernement japonais de son intention d’acheter les îles Diaoyu le 10 septembre ».

La transaction financière avait été officialisée le 11 septembre, date à laquelle, le gouvernement japonais avait expliqué qu’il souhaitait mieux contrôler cet archipel et empêcher l’utilisation de ces îles par des nationalistes japonais. Mais  la Chine, y a dénoncé une violation de sa souveraineté sur ces îles proches de Taïwan.

La tension entre le Japon et la Chine est à son comble depuis plusieurs semaines. D’imposantes manifestations anti-japonaises, parfois violentes, ont eu lieu à la mi-septembre dans des dizaines de villes en Chine. Le conflit territorial a d’ailleurs entraîné des conséquences économiques entre les deux pays.

Le volume du commerce bilatéral a été réduit, bien que celui-ci ait atteint l’an dernier, un record de 342,9 milliards de dollars. Des colloques universitaires et des échanges culturels ont été annulés, et les compagnies aériennes ont également annulé des vols en raison du faible taux d’occupation des sièges. Sans compter, la diminution des ventes des entreprises japonaises et le renforcement par les autorités chinoises des contrôles sur les importations nippones.

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