jeudi, mars 28

La Chine ouverte aux visites dans la région du Xinjiang

La Chine s’est dite lundi 7 décembre «ouverte» à toute visite au Xinjiang (nord-ouest), tant qu’elle ne soit pas «malveillante», suite à la déclaration d’Emmanuel Macron sur le refus de la Chine d’accueillir une équipe des Nations Unies, pour enquêter sur le traitement des musulmans.

Emmanuel Macron et Xi Jinping france

Selon les organisations de défense des Droits de l’homme, près d’un million de Ouïghours et de membres d’autres ethnies musulmanes (Hui, Kazhak, Russe, …) sont ou auraient été enfermés dans des camps de rééducation.

Pour la Chine, il s’agit de centres de formation professionnelle, destinés à siniser, et aider la population à trouver un emploi et ainsi s’éloigner de l’extrémisme islamiste qui a longtemps ensanglanté le pays, à travers notamment des attaques au couteau.

Poussé par plusieurs capitales occidentales à autoriser un accès sans entrave à la région autonome du Xinjiang, la Chine n’a jusqu’ici validé que des visites très encadrées. Or, du 19 au 22 octobre, des ambassadeurs et diplomates de 20 États arabes et de la Ligue des États arabes en Chine ont effectué une visite dans le Xinjiang.

« Ils ont visité des entreprises, des écoles, des projets de lutte contre la pauvreté et des quartiers résidentiels de base, et mené des échanges en face à face avec des villageois dans leurs foyers, ce qui leur a permis de comprendre en profondeur la situation dans le Xinjiang marquée par la stabilité sociale, l’égalité et l’unité ethniques, l’amélioration du bien-être social et le développement économique », avait expliqué un porte-parole du ministère, Zhao Lijian.

De son son côté, Emmanuel Macron, a indiqué lors d’un entretien avec le média Brut, que «ce qu’on ne peut pas accepter d’un membre permanent du Conseil de sécurité, c’est de refuser toute présence et toute capacité des Nations Unies ou d’ONG à voir et à apporter une réponse et de trouver une solution».

De son côté, Hua Chunying, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a indiqué que «nous sommes depuis le début ouverts à des visites au Xinjiang de ce type de personnalités, y compris européennes».

D’après cette dernière, la Chine a déjà accueilli des délégations de chercheurs ou diplomates de plus de 90 pays, notamment de pays arabes. «Mais nous sommes fermement opposés à ce qu’un quelconque pays utilise le Xinjiang pour se livrer à des manipulations politiques et des ingérences au nom des droits de l’Homme» ou encore mène des «enquêtes basées sur une présomption de culpabilité», a souligné Hua Chunying.

«Du moment que vous n’avez pas ces préjugés malveillants et voulez véritablement découvrir ou mieux comprendre le Xinjiang, nous vous accueillerons avec plaisir.»

La Chine a été frappée par de nombreux attentats à l’explosif ou à l’arme blanche, attribués à des séparatistes et extrémistes ouïghours. Ces attaques ont fait des dizaines de morts. En réaction, le Xinjiang fait l’objet depuis quelques années d’une ferme reprise en main sécuritaire.

Face à cette situation, Emmanuel Macron a déclaré avoir évoqué les Ouïghours avec son homologue chinois Xi Jinping, tout en appelant à «une stratégie européenne» face à Pékin. En septembre, le président français avait jugé le traitement de cette minorité «inacceptable». Il avait évoqué des «témoignages» portant sur les «camps d’internement», les «détentions massives» ou encore le «travail forcé».

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