jeudi, mars 28

La Chine possède «une croissance équilibrée et saine» malgré les incertitudes

Le produit intérieur brut (PIB) de la Chine a augmenté de 12,7% en glissement annuel au cours du premier semestre 2021 dans un contexte de reprise ferme et continue, selon les données du Bureau d’Etat des statistiques (BES).

Des économistes ont estimé que la croissance du PIB de la Chine au premier semestre 2021 était de plus en plus «équilibrée», car les principaux moteurs de la croissance économique ont tous signalé une croissance annuelle à deux chiffres et une croissance moyenne stable sur deux ans comprise entre 4 et 7%.

Une conjoncture équilibrée

«La croissance de la consommation et des investissements, qui était auparavant en retard derrière celle du secteur manufacturier en termes de reprise, augmente également plus rapidement, montrant que le déséquilibre économique de la Chine se rétrécit», a déclaré Wu Chaoming, économiste en chef chez Chasing Securities.

De plus, les ventes au détail totales de biens de consommation ont augmenté de 23% au premier semestre 2021, à 21200 milliards de yuans (2 756 milliards d’euros). Cela a porté la croissance moyenne sur deux ans des ventes au détail en Chine sur la période du premier semestre à 4,4%, en hausse de 0,2% par rapport au premier trimestre, selon le Bureau d’Etat des statistiques.

Les investissements en immobilisations ont augmenté de 12,6% de janvier à juin 2021, portant la croissance moyenne sur deux ans à 4,4%, selon les données du BES. Par comparaison, la production industrielle a augmenté de 15,9 % sur une base annuelle au cours des six premiers mois de cette année.

Des analystes, interrogés par l’agence de presse Xinhua, ont également souligné que «le rebond économique de la Chine était de haute qualité et sain, car certaines capacités bas de gamme et inefficaces ont été éliminées par la crise du coronavirus et des structures industrielles ont été encore améliorées».

«Bien que le gouvernement se soit fortement concentré sur la stimulation de l’économie, il veille également à ce que le développement de l’économie ait une structure équilibrée au lieu de simples politiques de relance qui arrivent telles des inondations», a déclaré Hu Qimu, chercheur en chef à l’Institut de recherche économique Sinosteel.

Ce dernier a rappelé que la Chine «a relevé son objectif d’émissions de carbone dans le cadre du redémarrage économique alors qu’elle a lancé la construction du plus grand marché mondial du carbone, dont le début des échanges est prévu en juillet».

Les données du BES ont également montré que la valeur ajoutée de la fabrication de haute technologie en Chine avait augmenté de 22,6% au premier semestre de l’année 2021, avec une production de véhicules à énergie propre et de robots industriels en hausse de 205% et 69,8% respectivement.

Des incertitudes persistent

Cependant, certains analystes ont averti que les incertitudes économiques s’accumulaient pour la seconde moitié de l’année 2021, résultant de plusieurs facteurs, tels que les changements dans la demande étrangère et la hausse des prix des matières premières. «Ces facteurs devraient ralentir la croissance économique de la Chine aux troisième et quatrième trimestres», ont-ils déclaré à l’agence de presse, Xinhua.

Xu Xianchun, ancien directeur adjoint du BNS, a indiqué au Global Times que «la croissance du PIB de la Chine au troisième trimestre continuerait de croître à un taux relativement élevé, en partie en raison d’un effet de base faible et à mesure que davantage de potentiels de développement se développeraient».

Mais ce taux va « forcément baisser par rapport à celui du deuxième trimestre», a souligné Xu Xianchun, qui a assuré que «pour toute l’année, le PIB diminuera progressivement à mesure que l’effet de base s’atténuera. Le PIB du second semestre fera grimper l’économie d’environ 3 points de pourcentage, soutenant la croissance annuelle entre 8,5 et 9%, soit une vitesse relativement élevée».

Selon lui, l’économie de la Chine sera confrontée à de nombreuses incertitudes dans les mois à venir. Les analystes mettent en avant la réduction des exportations chinoises au second semestre, car la reprise de la fabrication à l’étranger – dans le cadre d’un contrôle efficace mondial de la pandémie – détournera les commandes initialement prévues pour la Chine.

De son côté, Yao Jinguyan, économiste au bureau des conseillers du Conseil des affaires d’État, a déclaré que la plus grande difficulté de la Chine au cours du premier semestre était la hausse des prix des matières premières, qui a créé un lourd fardeau pour les fabricants.

«La situation pourrait s’améliorer au second semestre, la Chine s’étant engagée à stabiliser les prix et alors que d’autres mesures d’aide aux usines sont attendues», a affirmé l’économiste conseiller du gouvernement chinois.

Des économistes chinois ont également déclaré que la Chine devait faire avancer des réformes radicales pour augmenter les revenus des résidents, afin de stimuler davantage la consommation, car le secteur de la consommation n’a pas encore retrouvé ses niveaux d’avant COVID-19.

«La Chine dispose d’un énorme marché intérieur, avec environ 400 millions de personnes dans la catégorie des revenus moyens, ce qui équivaut à la population combinée des États-Unis et du Japon. S’étant appuyée sur un marché de consommation vigoureux au cours des six premiers mois, il est important de libérer davantage cette consommation potentielle durant la seconde moitié de l’année», a noté Yao Jinguyan.

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