samedi, avril 20

La Chine, une économie de services digitaux

La Commission nationale du développement et de la réforme (NDRC) a annoncé la signature d’un accord de coopération avec la China Development Bank, afin d’investir 100 milliards de yuans (8,6 milliards d’euros) dans l’économie numérique au cours des cinq prochaines années.

L’argent devrait soutenir la construction et le développement de domaine, tels que le big data, l’internet des objets, l’informatique en nuage (clood), le développement de nouvelles villes intelligentes (smart city), la création et le soutien de projets clés dans l’économie numérique.

Ces projets entrent dans le cadre de l’initiative lancée en 2013 par le président Xi Jinping, La Ceinture et la Route.  Pour les spécialistes du secteur, l’économie numérique détient «un grand potentiel de développement», car le pays possède «un marché énorme».

D’après la commission, l’économie réelle a intégré le numérique, et mit en place de nouvelles formes de modèles d’affaires et de consommation. Ainsi, l’économie numérique est désormais au second rang mondial après les États-Unis, d’après l’Indice mondial de développement de l’économie numérique 2018 publié par AliResearch, plateforme du géant de l’e-commerce Alibaba.

La Chine est passe de devenir une économie de services digitaux, d’autant que le marché qui s’ouvre sera de plus en plus grand. Entre 2016 et 2021, le marché chinois de l’e-commerce aura doublé de taille, passant à un chiffre d’affaires de 840 milliards de dollars (722,4 mds €) contre une évolution de 322 à 485 milliards pour les Etats-Unis.

Le nombre total d’utilisateurs actifs en ligne est de 2,7 milliards de personnes, la Chine capte 772 millions d’utilisateurs, soit trois fois le nombre d’utilisateurs américains (260 millions). Le taux de pénétration des utilisateurs de l’e-commerce a atteint 50% en seulement neuf ans, contre 14 ans aux États-Unis pour atteindre le même taux.

A cela s’ajoute une réserve d’utilisateurs pas encore connectés qui fera la différence. La Chine a 676 millions de consommateurs encore «offline», qui pourrait basculer en ligne ces prochaines années contre à peine 59 millions pour les Etats-Unis.

D’ailleurs, «les villes moins développées sont en train de devenir le moteur de la consommation privée», a expliqué Mansfield Mok, gérant d’un fonds sur les actions chinoises d’EFG Asset Management, le New Capital China Equity Fund.

Ce dernier a indiqué au quotidien économique suisse, Bilan, que «leur ratio hypothèque/revenu est plus bas et leur pouvoir d’achat est plus élevé que dans les grandes villes. En outre, ces régions ont besoin d’internet et de services de livraison développés. Le décollage de la consommation sur internet permet de libérer leur potentiel de dépenses, auparavant inexploité car ces consommateurs étaient dans des zones peu desservies».

Raisons pour lesquelles, le gouvernement injecte massivement dans ce secteur et tente d’améliorer ses services publics. Ainsi, Ren Zhiwu, secrétaire général adjoint de la commission a expliqué au Quotidien du peuple que le gouvernement «a constamment optimisé l’écosystème pour innover et renforcer sa capacité à développer de nouveaux moteurs de croissance». Il a également été question d’améliorer l’administration, de déléguer les pouvoirs, d’améliorer la réglementation et de renforcer les services.

La Chine devrait à l’avenir influencer les tendances mondiales de la consommation numérique, ainsi que les applications, services, comportements au niveau planétaire.

Innovants, les entreprises chinoises devraient tester sur le marché en ligne de leur pays des produits numériques, pour ensuite les proposer à d’autres marchés émergents comme l’Indonésie ou la Malaisie, où la classe moyenne est de plus en plus présente et en attente. «Après avoir exporté de l’industrie, la Chine va exporter des services», a assuré Mansfield Mok.

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