samedi, avril 20

La Chine va de nouveau durcir la réglementation dans le numérique

La Chine va durcir la réglementation dans le secteur du numérique et, en particulier, dans les paiements en ligne, a averti le gouverneur de la Banque populaire de Chine, Yi Gang.

Les autorités chinoises se montrent, ces derniers mois, particulièrement intransigeantes contre les géants du numérique et leurs pratiques jusque-là tolérées en matière de données personnelles, de concurrence et de droits des utilisateurs, notamment.

« Nous allons continuer à travailler pour lutter contre les monopoles [dans la finance en ligne], la discrimination par le biais des algorithmes et d’autres formes de pratiques anticoncurrentielles », a indiqué le gouverneur de la banque centrale de Chine, Yi Gang, lors d’une conférence consacrée à la réglementation des géants du numérique.

« Les grands groupes [du numérique] ont collecté des données massives auprès des utilisateurs », a indiqué ce dernier. Outils très utilisés par les mastodontes du secteur pour assurer leur succès, les algorithmes sont au cœur de l’économie numérique et servent de cerveau à bon nombre d’applications et services sur internet.

Ils permettent, notamment, d’analyser les quantités d’informations récoltées sur un utilisateur et de lui faire des recommandations automatiques en fonction de ses habitudes ou préférences.

Pékin, qui s’inquiète du manque de transparence des géants de la tech vis-à-vis de cette pratique, souhaite durcir la réglementation. « Les grands groupes [du numérique] ont collecté des données massives auprès des utilisateurs », a relevé Yi Gang.

Ce dernier craint une situation de « monopole » qui « compromette l’innovation » dans le secteur et des risques pour le système financier.

Le directeur de la Banque populaire de Chine a plaidé, par ailleurs, pour que toutes les sociétés proposant des services financiers obtiennent une licence. « Certaines entreprises [du numérique] mènent des activités dans la finance sans autorisation », a-t-il relevé.

Ant Group, filiale d’Alibaba qui détient le système de paiement Alipay, avait été la première, l’an dernier, à se retrouver dans le collimateur des régulateurs. Alipay est une application incontournable en Chine, où le cash a quasiment disparu et l’immense majorité des paiements se font à partir d’un smartphone.

Lire aussi : La Chine ordonne à Ant Group de procéder à une refonte majeure

Pékin avait bloqué, fin 2020, la gigantesque introduction en bourse d’Ant Group à Hong Kong. Obligeant sa maison mère Alibaba, fondée par le milliardaire Jack Ma, a payé, par la suite, une amende record de 2,3 milliards d’euros pour abus de position dominante.

La reprise en main des autorités a depuis été étendue à d’autres secteurs (éducation, divertissement, jeux vidéo, immobilier…).

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