jeudi, avril 18

La croissance chinoise atteint 6,9%

La croissance du PIB chinois a ralenti à 6,9% sur un an au 3ème trimestre de l’année, selon le Bureau national des statistiques (BNS), il s’agit de la plus faible performance trimestrielle de la 2nde économie mondiale depuis la crise financière de 2009.

Malgré cela, le chiffre de 6,9% est au-dessus des prévisions médianes des experts interrogés par l’Agence France Presse, qui tablaient sur un ralentissement plus prononcé, de +6,8%. A 1er trimestre, la croissance du PIB s’était établie officiellement à 7%, et 7,3% au 2ème trimestre de l’année, après être tombée à 7,3% en 2014.

Des perspectives économiques confiantes pour Xi Jinping

La conjoncture actuelle a été reconnu par le président Xi Jinping, qui a expliqué dans une interview accordé à l’agence de presse, Xinhua, que « nous avons des inquiétudes au sujet de l’économie chinoise et nous travaillons avec force pour y répondre ».

Xi Jinping depuis la place Tian An'men
Xi Jinping depuis la place Tian An’men

Le ralentissement économique de la Chine est une des conséquences de la crise économique et financière internationale, raison pour laquelle le président assure que « nous nous préoccupons aussi de l’apathie de l’économie mondiale, qui affecte tous les pays, en particulier les pays en développement ».

« En tant qu’économie étroitement liée aux marchés internationaux, la Chine ne peut rester à l’abri des ternes performances de l’économie mondiale », a expliqué Xi Jinping.  En effet, la Chine se concentrait principalement sur ses exportations, mais les bouleversements aux États-Unis puis en Europe ont fait chuté ses exportations, entrainant avec elles la croissance. Depuis, le gouvernement chinois entame un tournant avec une politique économique basée sur la consommation intérieure, les services et les hautes technologies.

Le président chinois a précisé que « le développement de l’économie chinoise est en train de s’adapter à la nouvelle normalité et de traverser des souffrances de croissance liées au changement d’anciens élans de croissance pour des nouveaux. Les fondamentaux d’une économie à croissance stable sont pourtant restés inchangés. Le nouveau modèle d’industrialisation, l’application des technologies de l’information, l’urbanisation et la modernisation agricole qui bat son plein ont généré une forte demande nationale et un grand potentiel pour la croissance future. Ils ont également rendu l’économie beaucoup plus résistante et adaptable. Tout cela, combiné à l’approfondissement des réformes structurelles, signifie que la Chine possédera de très belles perspectives économiques« .

Des chiffres moroses

Toutefois, les experts, cités par l’AFP, estiment que les chiffres officiels sont « surévalués par rapport au ralentissement véritable de l’économie », d’autant que les indicateurs d’activité restent alarmistes.

Pour le BNS, il s’agit d’un « léger » ralentissement de la croissance, reconnaissant tout de même que « l’environnement économique intérieur et extérieur restait compliqué » et que « des pressions à la baisse sur le développement économique persistaient ».

Le 13 octobre, le BNS avait annoncé une croissance annuelle moyenne légèrement inférieure à 8% durant la période 2011-2015, mais supérieure à la croissance mondiale de 2,5%. Dans un rapport, le bureau avait indiqué qu’entre 2011 et 2014, l’économie a connu un ralentissement par rapport à celle de 10% rapportée durant les trente dernières années.

Pourtant, le chiffre annoncé ce lundi 19 octobre, s’ajoute à des données moroses, notamment en ce qui concerne la production industrielle du pays. Celle-ci connait un net ralentissement en septembre, avec une hausse de 5,7% sur un an, très loin du gonflement de 6,1% enregistré en août.

Les ventes au détail, considérées comme le baromètre de la consommation des ménages, n’ont augmenté que de 10,9% sur un an. Et entre janvier et septembre 2015, les investissements en capital fixe, dont les investissements publics dans les infrastructures, ont augmenté de 10,3% sur un an, suggérant un ralentissement sensible pour septembre.

Les autorités chinoises mettent en avant « la nouvelle normalité » de la croissance ralentie, en raison du rééquilibrage économique actuelle, mettant fin à l’industrie lourde et à un système basé sur les exportations.

Inquiétudes mais pas d’alarmisme

Pour l’AFP, les indicateurs « décevants (…) devraient aviver le vent d’inquiétude provoqué cet été par la débâcle spectaculaire des Bourses chinoises et une brutale dévaluation du yuan ». Toutefois, des voix s’élèvent pour dénoncer des craintes « exagérées« , à l’instar récemment du directeur général de la banque britannique HSBC, Stuart Gulliver.

Quartier de Xidan
Quartier de Xidan

Ce dernier a expliqué que « les dépenses de consommation demeurent fermes, les mesures d’assouplissement monétaire commencent à produire leur effet et il y a des signes de reprise cyclique dans le marché de l’immobilier et de financements plus importants dans les infrastructures ». De nombreux économistes s’accordent à dire que les fondements économiques de la Chine sont stables, raison pour laquelle il n’y a pas lieu de s’alarmer d’un atterrissage brutal de la seconde économie mondiale.

A contrario, Liu Li-Gang, analyste de la banque ANZ interrogé par l’AFP, « ne soyons pas exagérément optimistes (…) La croissance chinoise reste terne et devrait continuer de s’affaiblir« . Et malgré les prévisions du gouvernement chinois, publiées le 6 octobre. En effet, Beijing réaffirmait son objectif pour 2015 d’une croissance « autour de 7% ».

Julian Evans-Pritchard, analyste du cabinet Capital Economics, a indiqué qu’il faut « prendre ces chiffres du PIB avec des pincettes (…) Il y a des défauts patents dans le mode de calcul, associés à des pressions politiques pour ne pas s’éloigner d’objectifs devenus difficilement atteignables ».

La croissance du PIB chinois s’est établie à 6,9% sur les trois premiers trimestres de l’année, a indiqué le BNS. Pour les experts de Nomura, « nous voyons les premiers signes d’une stabilisation de la croissance en cours de concrétisation (…) mais aucune preuve tangible d’un rebond durable pour les prochains mois ».

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