jeudi, avril 25

La dette des gouvernements locaux atteint 6 000 milliards

La dette des gouvernements locaux a atteint 6000 milliards de dollars (5220 mds €), utilisée en grande partie pour financer le développement d’infrastructures.

Le gouvernement doit également faire face à sa dette publique, qui avoisinait, d’après le quotidien Le Temps, les 36 000 milliards de yuans (environ 4600 milliards d’euros). Cette donnée ne prend pas en compte les montants des «véhicules financiers des gouvernements locaux» (LGFV).

Le pouvoir central ne parviendrait pas à les comptabiliser, car ils sont enregistrés hors du bilan des structures étatiques qui les contractent. Cependant, l’agence de notation Standard & Poor’s (S&P) a fait ses calculs et a estimé que les titres «cachés» contiendraient entre 4500 et 6000 milliards de dollars (585 et 780 mds €) de dette.

Cette somme serait utilisée en grande partie pour financer le développement d’infrastructures. Un «iceberg de dette, contenant des risques titanesques», préviennent les analystes de S&P dans leur dernier rapport.

Depuis 2015, les emprunts des «véhicules financiers des gouvernements locaux» sont – en théorie – le fait d’entreprises n’étant pas garantie par une entité étatique. En réalité, les quotas annuels d’émissions obligataires pour les gouvernements locaux ne sont pas – d’après S&P – suffisants pour investir dans des infrastructures

Le gouvernement central compte sur ces investissements pour relancer la croissance, raison pour laquelle plusieurs gouvernements locaux ont continué de mandater ces véhicules pour financer des projets sociaux ou d’infrastructures. D’autant plus, que les taux d’emprunts sont bons marchés ces dernières années.

Ainsi, en incluant ces montants, le ratio de dette sur le PIB a ainsi atteint 60%, un niveau qu’ils jugent «alarmant». Réduire la dette ne sera pas évident, pour S&P, d’autant plus que la conjoncture actuelle n’aide pas. La croissance au troisième trimestre est située à 6,5%, soit son plus faible rythme depuis la crise financière de 2009.

Pour Xiadong Bao, gérant spécialisé dans les actions émergentes chez Edmond de Rothschild Asset Management, «Pékin est conscient que la hausse a été astronomique et des mesures ont été prises». Mais le gouvernement est entre deux sièges, d’un côté, se désendetter à long terme et de l’autre garder un niveau de croissance suffisant.

Le problème des LGFV ne représente pas un danger immédiat pour les marchés chinois ou l’économie du pays, à indiqué à Le Temps, Koon Chow, stratège pour la macroéconomie et les changes des pays émergents à l’Union Bancaire Privée (UBP).

Selon lui, «le gouvernement peut dicter la conduite des banques, comme encourager une restructuration des dettes pour aider l’emprunteur à éviter la faillite. Il est donc peu probable que des institutions refusent d’accorder de nouveaux prêts à toute une série de LGFV, sous peine de créer un problème systémique pour le système financier chinois».

De plus, «la banque centrale chinoise (PBoC) peut altérer les risques de solvabilité en injectant des liquidités dans le système, comme elle l’a déjà fait cette année, ou en abaissant les taux d’intérêt, c’est-à-dire généralement en réduisant le coût du financement et du refinancement», a indiqué Koon Chow.

Pour cet analyste, «le contrôle des mouvements transfrontaliers de capitaux offre à la PBoC davantage de flexibilité dans sa politique monétaire. De plus, alors que l’inflation reste faible, elle peut maintenir les taux d’intérêt domestiques – et donc les coûts de financement des LGFV et des banques – à des niveaux bas».

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