jeudi, avril 25

La dirigeante Tsai Ing-wen reçoit un ministre américain

La dirigeante de Taïwan, Tsai Ing-wen, a reçu le 10 août le secrétaire américain à la Santé, Alex Azar, arrivé la veille sur l’île pour une visite sans précédent depuis plus de 40 ans et qui a été condamnée par la Chine.

Dirigeante de Taïwan, Tsai Ing-wen,

Alex Azar est considéré le responsable américain de plus haut rang à se rendre à Taïwan depuis 1979. C’est cette année où les Etats-Unis avaient rompu leurs relations diplomatiques avec Taipei, capitale de l’île, afin de reconnaître le gouvernement de la République Populaire de Chine, comme le seul représentant de la Chine.

La visite de trois jours de Alex Azar intervient dans un contexte de tensions croissantes entre Washington et Beijing, qui s’opposent sur plusieurs dossiers : Hong Kong, le commerce, la responsabilité de la pandémie de Covid-19, le Xinjiang, le Tibet, et Taïwan.

Le 10 août, le secrétaire à la santé à rencontré Tsai Ing-wen, qui est accusée par la Chine de rechercher l’indépendance formelle de l’île de 23 millions d’habitants. « La réaction de Taïwan au Covid-19 a été parmi celles qui ont été le plus efficaces au monde, et cela reflète la nature ouverte, transparente, démocratique de la société et de la culture de Taïwan », a déclaré Alex Azar à la dirigeante taïwanaise lors de leur entretien.

De son côté, Tsai Ing-wen a remercié les Etats-Unis d’avoir soutenu ses efforts pour que Taïwan soit admis en tant qu’observateur à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), alors que la Chine a obtenu d’exclure Taïwan de l’agence onusienne.

« Des considérations politiques ne devraient jamais prendre le pas sur les droits à la santé », a déclaré Tsai Ing-wen, jugeant « hautement regrettable » le refus de Pékin de laisser Taïwan être admis à l’OMS.

La Chine considère Taïwan comme une de ses provinces, bien que l’île est dirigée par une administration autonome, depuis 1949, à l’issue de la guerre civile chinoise. Toutefois, Taïwan n’est pas reconnu comme un État indépendant par l’ONU.

A l’annonce de l’arrivée d’Alex Azar, la Chine a présenté sa visite de menace pour « la paix et la stabilité ». Or le responsable américain a balayé les critiques. « Le message du gouvernement américain que je porte consiste à réaffirmer le partenariat profond qui unit les Etats-Unis et Taïwan en matière de sécurité, de commerce, de santé et nos valeurs communes que sont la démocratie, la liberté économique et la liberté », a-t-il déclaré aux journalistes.

Alex Azar s’est d’ailleurs montré très critique de l’attitude de la Chine face à une pandémie apparue sur son sol, et sur celle de l’OMS : Taïwan « a su dès le début (…) qu’il ne fallait pas faire confiance aux affirmations provenant de là (NDLR: Pékin) et aux validations faites par l’Organisation mondiale de la santé », a-t-il déclaré.

Pour Douglas Paal, ancien directeur de l’Institut américain à Taïwan pendant la présidence de George W. Bush, l’administration Trump est consciente des risques d’escalade sur la question de Taïwan, l’une des plus sensibles pour la direction du Parti communiste chinois.

L’administration Trump s’abstient toutefois de ne pas franchir la ligne rouge de la Chine, c’est-à-dire une visite à Taipei de responsables américains en charge des questions de sécurité nationale.

Envoyer Alex Azar à Taïwan « montre qu’on respecte le système, tout en défiant la Chine », a expliqué Douglas Paal. « Le fait qu’ils n’aient pas choisi un conseiller à la Sécurité nationale ou quelqu’un comme ça montre qu’ils essaient de s’approcher le plus près possible de la ligne rouge chinoise, mais qu’ils ne veulent pas la franchir ».

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