vendredi, mars 29

La France peut-elle contribuer au réveil européen face à la Chine ?

À trois mois de la présidence française de l’Union européenne, la commission des affaires étrangères et de la défense a adopté 14 recommandations concernant la position de la France vis-à-vis de la Chine, selon le communiqué de presse du Sénat.

Comment dépasser le mantra d’une Chine aux trois visages : partenaire, concurrent et rival systémique pour définir des politiques cohérentes ?, se sont demandé les membres de la Commission française des affaires étrangères, de la défense et des forces armées.

L’Accord global d’investissement (AGI) entre l’Union européenne et la Chine est signé en décembre 2020 et gelé en mars 2021 : les positions communautaires sont elles contradictoires ou reflètent-elles la réalité du monde complexe dans lequel elles sont prises ? Quelles limites poser pour que l’influence chinoise cesse de se confondre avec une ingérence diffuse ?

Le rapport de Pascal Allizard et Gisèle Jourda, adopté à l’unanimité par la commission des affaires étrangères de la défense et des forces armées, présidée par Christian Cambon, propose 14 recommandations pour guider la politique française et européenne vis-vis de la Chine. Elles s’articulent autour de quatre axes :

  • faire face aux moyens mis en œuvre par la Chine pour déployer sa puissance en Europe, notamment le Format 16+1, devenu un carcan pour ses membres européens, le Front Uni mais aussi les investissements et prêts chinois concentrés sur les secteurs stratégiques. « Le parti communiste chinois qui s’incarne dans l’État-Parti est bien à la manœuvre dans le déploiement de la puissance chinoise en Europe. Aucune naïveté ne peut être permise en la matière » a souligné Mme Gisèle Jourda ;
  • réagir à l’avance technologique prise par la Chine dans le domaine spatial, celui de la 5G, des batteries, de la digitalisation et de l’internationalisation du yuan. Comment donner enfin tout son rôle international à l’euro ?
  • définir une stratégie géopolitique répondant aux enjeux du XXIe siècle chinois, « Deux bouleversements stratégiques majeurs se dessinent : l’accession de la Chine au rang de première puissance mondiale et la réponse américaine visant à accomplir son ambition d’« America first », dont témoignent le renoncement australien à acheter nos sous-marins et le pacte Aukus. Dans ce contexte, l’Union européenne doit devenir une puissance stabilisatrice dotée des moyens de sa puissance géoéconomique et géostratégique » a déclaré M. Pascal Allizard ;
  • trouver le chemin d’une relation commerciale équitable avec la Chine avec des objectifs élevés répondant aux attentes des acteurs économiques sans céder aux lignes rouges chinoises. «La présidence française de l’Union européenne interviendra dans un moment de profond bouleversement géostratégique. Elle doit être l’occasion de permettre à l’Europe d’en sortir renforcée» a estimé Christian Cambon.

 

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