mercredi, avril 24

La nouvelle campagne d’urbanisation de la Chine met les gens au premier plan

Le pourcentage de la population de résidents urbains permanents de la Chine passera à 65% d’ici 2025, par rapport à près de 60% en 2020.

Le rapport de travail du gouvernement, qui a été présenté le 5 mars lors de la séance annuelle du Congrès national du peuple (NPC), la plus haute législature de Chine, indique que la Chine agira plus rapidement pour accorder le statut de résidents urbains permanents aux personnes qui s’installent dans les villes en provenance des zones rurales.

« L’exode de la population des régions rurales vers les régions urbaines, où les secteurs industriels sont plus développés, accélère l’essor économique », a déclaré Yao Yang, doyen de la National School of Development de l’Université de Pékin à Beijing Review, ajoutant qu’au au cours des dernières décennies, 14 % de la croissance économique est attribuable à l’urbanisation.

La Commission nationale de développement et de la réforme a déclaré plus tôt cette année que la Chine avait atteint son objectif fixé en 2014 qui consistait à déplacer 100 millions de personnes des régions rurales vers les régions urbaines.

Les villes de moins de 3 millions d’habitants ont supprimé les obstacles qui empêchaient les résidents des zones rurales de présenter une demande d’enregistrement de résidence en zone urbaine, ce qui leur procure un meilleur accès aux services publics locaux.

La plupart des villes comptant plus de trois millions d’habitants ont aussi assoupli les restrictions imposées aux groupes de nouveaux arrivants, y compris les travailleurs migrants qui ont un emploi stable et les étudiants collégiaux provenant des régions urbaines.

De nombreuses agglomérations urbaines ont connu un essor du développement et de la population. Selon Hu Zucai, administrateur général de la Commission nationale de développement et de la réforme, la campagne d’urbanisation a permis de créer 19 agglomérations urbaines où vivent plus de 75% de la population urbaine.

Ces agglomérations représentent plus de 80% du PIB du pays. Le 14e plan quinquennal (2021-2025) et les objectifs à long terme jusqu’en 2035, qui seront adoptés lors de la séance annuelle du NPC, présenteront de nouveaux objectifs favorisant la croissance urbaine.

Selon le document proposé, la croissance des grandes régions métropolitaines et agglomérations urbaines sera stimulée, en particulier le cycle économique Chengdu-Chongqing au sud-ouest de la Chine.

Les écarts en matière de développement régional seront réduits grâce à un soutien aux régions du nord-est, du centre et de l’ouest et à une amélioration du système de paiement de transfert, qui garantit le transfert de fonds du gouvernement central vers les gouvernements locaux.

Les grandes villes et agglomérations urbaines joueront un rôle plus important dans l’autonomisation des régions avoisinantes. La stratégie prévoit également des mesures de lutte contre la pollution, une conception améliorée des espaces urbains, la protection du patrimoine historique et la rénovation de collectivités plus anciennes.

Les réseaux d’aqueduc et d’égout en milieu urbain seront améliorés. Le contrôle des risques sera amélioré, des limites seront imposées au marché du logement et le processus d’enregistrement de résidence en zone urbaine sera de nouveau assoupli.

Toutefois, Hu Zucai a déclaré que des problèmes comme la qualité de vie relativement faible des résidents des régions rurales qui s’établissent dans les villes, une inégalité en matière de développement régional et une capacité de gouvernance en région urbaine insuffisante exigent des mesures plus ciblées.

Pour que les villes deviennent de véritables foyers d’accueil pour les migrants en provenance des régions rurales, il importe d’améliorer le système d’éducation publique et le logement.

Le groupe doit également être en mesure de donner des formations professionnelles au sein des secteurs où la demande de main-d’oeuvre est élevée, comme la fabrication intelligente et les services aux ménages, afin de leur permettre d’accroître leurs revenus et leur pouvoir d’achat.

«La Chine doit construire plus de villes compétitives sur le plan international. Son développement reposait sur une poignée de grandes villes depuis longtemps», a déclaré Yin Zhi, chercheur à l’institut pour l’urbanisation durable de la Chine à l’Université Tsinghua à Beijing Review.

Ce dernier a indiqué que «cela a entraîné une congestion routière, un coût élevé des logements et de la pollution dans les grandes villes, au détriment de bon nombre de petites et moyennes villes sous-développées».

Hu Zucai suggère donc de développer les économies à l’échelle des comtés et d’améliorer le transport interurbain. De nouvelles technologies, dont la 5G et l’intelligence artificielle amélioreront l’infrastructure physique et les plateformes numériques favorisant la gestion urbaine, ce qui stimulera l’essor de villes intelligentes.

Au cours de la prochaine phase, le gouvernement doit encourager le mouvement à double sens du personnel entre les régions urbaines et rurales. En raison des pressions sur le marché de l’emploi dans les villes, il arrive que certains résidents de régions rurales choisissent de retourner dans leur ville natale.

Les compétences professionnelles qu’ils auront acquises sont susceptibles de faire d’eux des éléments clés du développement local. «Au fur et à mesure que la nouvelle phase d’urbanisation progressera, davantage de personnel, de fonds et de ressources seront acheminés vers les régions rurales, ce qui améliorera la répartition des ressources partout au pays», a expliqué Yin Zhi.

Rapport de Beijing Review

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