jeudi, avril 25

La nouvelle dynamique sino-marocaine engagée

Les relations économiques et commerciales entre la Chine et le Maroc ont prit un tournant en novembre 2014, lors du Forum économique Maroc-Chine, cependant la visite du roi, les 11 et 12 mai 2016, acte le rapprochement. En effet, une quinzaine de contrats de coopération ont été signé et des conventions d’investissements d’un montant total supérieur à 110 millions d’euros.

Le roi Mohammed VI ne se sera pas déplacé pour rien. En deux jours, le dirigent marocain est parvenu s’accorder avec le président Xi Jinping sur une Déclaration de partenariat stratégique, visant à renforcer « la coopération économique entre les deux pays à travers la mise en place de nombreux projets concrets, porteurs d’investissements, de développement et d’opportunités d’emplois« , note le quotidien marocain, Libération.

chine-marocBien que les échanges entre les deux pays ont progressé ces dix dernières années, ils restent en dessous de ceux entre Alger et Beijing. D’autant plus que la balance commerciale est déficitaire pour le Maroc, de 2,5 milliards d’euros, en 2014. La Chine est devenue le 3ème fournisseur du Maroc avec un volume d’échanges commerciaux de plus de 2,6 milliards d’euros en 2013.  La Chine a exporté pour 2,7 milliards d’euros en 2014, alors que les exportations marocaines sont à hauteur de 209 millions d’euros, la même année.

Attirer les chinois coûte que coûte

La stabilité des échanges entre les deux pays a porté ses fruits au cours des précédentes décennies, mais comparé à ses voisins, le Maroc reste bien loin des possibilités économiques et commerciales qu’offrent la Chine. Raison pour laquelle, le gouvernement marocain fait tout pour attirer Beijing dans ses bonnes grâces.

En novembre 2014, le 1er Forum économique Maroc-Chine est organisé par Confédération générales des entreprises du Maroc (CGEM), le ministère des Affaires étrangères et de la coopération et le Groupements professionnel des banques du Maroc (GPBM), présidé par Othman Benjelloun.

Pour ce dernier, le partenariat sino-marocain « est foncièrement ‘triangulaire’, en ce qu’il associe les gouvernements, entreprises et banques. La triangularité nous semble être le ‘maître-mot’ qui caractérise la dimension stratégique, en même temps que géographique de notre partenariat ».

L’intérêt alors de cet évènement est de concrétiser des « opportunités concrètes », dans l’agriculture ou l’agro-industrie, l’énergie ou les mines – plus particulièrement les énergies renouvelables, solaire ou éolienne -, l’industrie et la technologie, les infrastructures et logistique, ou encore le tourisme.

Un an plus tard, Marrakech fait des pieds et des mains pour organiser le 1er Sino-African Entrepreneurs Summit, réunissant des entrepreneurs africains et chinois désireux de nouer des relations d’affaires et entamer une « nouvelle étape dans les relations d’affaires sino-africaines ».

SAES-LOGO-FINAL-VERSCet évènement a été pour Othman Benjelloun, PDG du groupe BMCE Bank of Africa, l’occasion de mettre le Maroc au centre de la relation sino-africains, d’autant plus que « le Maroc, en raison de sa position géographique et de culture aux confluents, doit être au cœur de ce nouveau paradigme ». Ce dernier a plaidé pour une « alliance sino-maroco-africaine« .

Ces deux grands rendez-vous et la visite du roi en Chine ont pour objectif d’attirer les usines chinoises sur le territoire national, dans le cadre de la mise en œuvre du plan stratégique d’accélération industrielle du Maroc.

Une déclaration pour booster les échanges  

Le partenariat stratégique scelle la mise en place de grands projets structurants dans le domaine des infrastructures portuaires et aéroportuaires, l’industrie, le tourisme, les finances, le secteurs pétrolier et minier, l’agriculture, la protection environnementale, la pêche, la communication numérique.

Le texte prévoit également l’élargissement de la coopération dans les énergies renouvelables et le développement d’un partenariat dans l’industrie, la métallurgie et l’électronique. D’ailleurs, dans la cadre de la visite du roi Mohammed Vi, un mémorandum d’entente a été signé sur la création d’une « Zone de coopération économique et industrielle« ,

Un autre accord de « coopération économique et technique« , portant sur un don de 100 millions de  yuans au profit du Maroc, soit près de 150 millions de dirhams (13,8 millions d’euros)  a été signé par le ministre de l’économie Mohamed Boussaid et le ministre des finances, Gao Hucheng.

Chine - Maroc 13052016Sur le plan des transports, un mémorandum d’entente sur la coopération ferroviaire entre la Société nationale des chemins de fer chinois, China Railways et l’Office national des chemins de fer a été signé par le ministre de l’Équipement, du transport et de la logistique, Aziz Rabbah, le DG de l’ONCF, Rabie Khlie et leurs homologues chinois.

Globalement, ce sont 15 contrats qui ont été signé entre les représentants chinois et marocains, parmi lesquels un accord de SWAP de devises entre les Banques centrales des deux pays, un mémorandum d’entente sur l’exemption de certaines catégories de visas, un autre pour le renforcement de la coopération dans le secteur de la construction de l’infrastructure, ainsi qu’un programme d’application de l’accord de coopération culturelle (2016-2020).

Enfin, dans le domaine des énergies renouvelables, le groupe sino-allemand Linuo Paradigma, spécialisé dans la fabrication des chauffe-eaux solaires, va créer une unité de production industrielle avec la Société d’investissement énergétique. Harpon Solar, entreprise chinoise spécialisée dans la production de cellules et de panneaux solaires, a annoncé la création au Maroc d’une unité de production de cellules photovoltaïques et Yangtse Ltd., société chinoise de construction d’autobus, construira au Maroc une unité industrielle de fabrication de bus électriques.

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