jeudi, mars 28

La Nouvelle-Zélande refuse d’accuser la Chine de génocide contre les Ouïghours

Le parlement néo-zélandais a exprimé sa «grave préoccupation» concernant le traitement présumé des musulmans ouïghours dans la région autonome du Xinjiang par la Chine. Cette position est en rupture avec ses partenaires du réseau d’espionnage Five Eyes.

Le fossé entre la Nouvelle-Zélande et ses partenaires occidentaux a été souligné lors d’une session parlementaire le 5 mai, alors que les politiciens soutenaient à l’unanimité une motion exprimant une «grave préoccupation» concernant les allégations de violations des droits de l’homme contre les musulmans ouïghours par la Chine.

La déclaration a réussi à obtenir le soutien des députés qu’après que le parti travailliste de gauche de la Première ministre, Jacinda Ardern, s’est assuré que la motion ne contenait aucune référence aux allégations d’un acte de génocide de la Chine sur le groupe minoritaire ouïghour. Ces affirmations ont été acceptées par certains des plus proches alliés de la Nouvelle-Zélande.

Trois membres de l’alliance du renseignement Five Eyes, le Canada, le Royaume-Uni et les États-Unis ont directement affirmé que le comportement de la Chine envers les Ouïghours dans la province du Xinjiang constituait un génocide, mais, jusqu’à présent, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont prudemment refusé d’aller aussi loin.

Le chef adjoint du parti de droite ACT Nouvelle-Zélande, Brooke van Velden, a critiqué le gouvernement de Jacinda Ardern pour ne pas avoir suivi les autres pays en affirmant qu’un génocide était en cours en Chine, affirmant qu’il était «intolérable» que le parlement refuse d’utiliser l’étiquette.

«Le monde se tourne maintenant vers nous pour voir quelle norme nous allons établir. Le PCC (Parti communiste chinois) peut-il nous faire passer pour le maillon le plus faible de l’Alliance occidentale?», a indiqué ce dernier.

Cependant, dans un discours prononcé à Auckland lors d’un sommet économique avec la Chine, Jacinda Ardern avait affirmé que son pays avait fait part à la Chine de ses « profondes inquiétudes » quant à l’érosion des libertés démocratiques à Hong Kong et à la manière dont est traitée la minorité ouïghoure du Xinjian.

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Elle a également admis que sur certaines questions, la Chine et la Nouvelle-Zélande ne seront jamais d’accord : «il n’aura échappé à personne ici qu’à mesure que le rôle de la Chine dans le monde s’accroît et évolue, les différences entre nos systèmes (…) deviennent plus difficiles à concilier. Nous devons reconnaître qu’il y a certaines choses sur lesquelles la Chine et la Nouvelle-Zélande ne sont pas, ne peuvent pas être et ne seront pas d’accord. Cela ne doit pas altérer nos relations, c’est simplement une réalité». 

De son côté, l’ambassade de Chine en Nouvelle-Zélande n’a pas commenté la motion adoptée par le parlement mais, auparavant, la Chine a fermement réfuté les allégations de génocide ou même de mauvais traitements à l’encontre des Ouïghours.

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S’exprimant en mars, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a déclaré que les allégations de génocide contre les Ouïghours étaient «ridiculement absurdes» et un «mensonge complet».

«Le soi-disant génocide au Xinjiang est ridiculement absurde. C’est une rumeur avec des arrière-pensées et un mensonge complet», avait déclaré le chef de la diplomatie chinoise.

Le gouvernement chinois a offert d’accueillir des responsables des Nations Unies qui ont exprimé des inquiétudes sur ce qui se passe dans la région autonome de Chine, le Xinjiang. Mais, jusqu’à présent, cette visite proposée n’a pas eu lieu, au milieu des négociations sur les restrictions potentielles sur ce que les individus seraient autorisés à voir et à visiter.

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