vendredi, mars 29

La police menace d’utiliser des « balles réelles » face aux manifestants armés

La police hongkongaise a annoncé qu’elle envisageait l’utilisation de « balles réelles » face aux « armes létales » utilisées contre elle durant les affrontements autour du campus PolyU devenu la principale base arrière de la contestation pro-démocratie.

Tout a débuté lorsqu’un policier a été blessé le 17 novembre par une flèche tirée par un manifestant autour du campus cerné par des barricades en flammes. La police a lancé dans la nuit son avertissement sur l’utilisation de « balles réelles », premier avertissement de ce type depuis le début des protestations.

Depuis juin, l’ex-colonie britannique de 7,5 millions d’habitants est secouée par la pire crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997. La mobilisation vise à contester l’influence grandissante de Beijing et le recul des libertés, prenant ces dernières semaines de plus en plus violentes.

Les médias officiels chinois ont averti à plusieurs reprises que l’armée chinoise, stationnée dans la région semi-autonome, pourrait intervenir pour réprimer le mouvement. D’ailleurs, le président Xi Jinping a adressé sa mise en garde la plus claire à ce jour, affirmant que la contestation menaçait le principe « Un pays, deux systèmes » qui a présidé à la rétrocession.

Dimanche 17 novembre au soir, des centaines de protestataires étaient retranchés dans l’Université polytechnique de Hong Kong (PolyU), à Kowloon, où ils ont allumé de grands feux pour empêcher la police de la reprendre et maintenir le blocage du Cross Harbour Tunnel, tunnel routier desservant l’île de Hong Kong fermé depuis mardi.

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D’après l’Agence France Presse, des archers masqués armés d’arcs de compétition et flanqués de guetteurs utilisant des jumelles faisaient face à la police. La police, dénonçant l’utilisation d' »armes létales », a diffusé des photos montrant une flèche plantée dans le mollet d’un de ses agents, qui a été hospitalisé.

Les manifestants cherchent à garder le campus comme base pour lancer de nouvelles actions le 18 novembre, afin d' »étrangler l’économie » d’un des principaux hubs financiers de la planète, désormais en récession.

La contestation était montée d’un cran le 11 novembre avec une nouvelle stratégie baptisée « Eclore partout » (« Blossom Everywhere« ), consistant à multiplier les actions (blocages, affrontements, vandalisme) pour épuiser la police.

Cette nouvelle stratégie a conduit à un blocage général des transports en commun, ainsi que la fermeture par les autorités des écoles et de nombreux centres commerciaux. D’ailleurs, le gouvernement a annoncé que les écoles demeureraient fermées ce 18 novembre.