Les États-Unis ont exprimé le 22 mai leurs « très sérieuses préoccupations » après les accusations de la Chine contre le géant américain des semi-conducteurs Micron. La société américaine a été accusée le 21 mai de défaillances de sécurité, nouvel signe de la bataille technologique entre la Chine et les Etats-Unis.
« Nous avons de très sérieuses préoccupations concernant les informations selon lesquelles la Chine a restreint la vente de semi-conducteurs de Micron à certaines industries« , a déclaré le porte-parole du département d’État, Matthew Miller.
Ce dernier a indiqué que cette décision était « en contradiction avec les affirmations de la Chine qu’elle (…) est prête à respecter un cadre réglementaire transparent« . Le département américain du Commerce s’est dit en « contact » direct avec la Chine pour lui faire part du mécontentement américain.
Le 21 mai, l’organisme chargé de la cybersécurité en Chine avait indiqué, dans un communiqué, que les puces informatiques de Micron « présentent des problèmes potentiels pour la sécurité des réseaux relativement sérieux, ce qui pose un problème majeur à la sécurité des chaînes d’approvisionnement (…) et affecte la sécurité nationale de la Chine« .
« Les opérateurs d’infrastructures travaillant avec des données sensibles en Chine devraient arrêter d’acheter les produits de Micron« , a souligné l’institution dans le communiqué.
La Chine avait annoncé début avril une procédure contre le groupe américain, afin de « passer en revue » les produits du fabricant de composants électroniques et de prévenir d’éventuels « risques » pour sa « sécurité nationale« .
Cette décision intervient alors que le ministre chinois du Commerce Wang Wentao se rend à Washington. Il s’agit d’un voyage rare aux États-Unis pour un haut responsable de Pékin, dans un climat de tensions exacerbées.
Le géant Micron est le quatrième fabricant mondial de semi-conducteurs avec une part de marché de 20 à 25% de l’industrie des DRAM (puces de mémoire vive). Secteur ultra stratégique, les micropuces font vivre l’économie mondiale moderne.
Au nom de la « sécurité nationale« , Washington avait pour sa part annoncé en octobre 2022 de nouveaux contrôles à l’exportation pour limiter l’achat et la fabrication par la Chine de puces haut de gamme « utilisées dans des applications militaires« .
Les Etats-Unis ont par la suite fait du lobbyng auprès de ces alliés, dont le Japon et les Pays-Bas, pour qu’ils limitent l’exportation de technologie à la Chine, afin de l’empêcher d’acheter ou de produire les puces les plus avancées.