mercredi, avril 24

Le cardinal Zen jugé pour un fonds d’aide aux manifestants pro-démocratie

Le procès du cardinal Joseph Zen et de cinq militants pro-démocratie, tous accusés d’avoir géré un fonds d’aide aux manifestants antigouvernementaux, s’est ouvert le 26 septembre devant un tribunal de Hong Kong.

Le cardinal Zen avait été arrêté en mai pour « collusion avec des forces étrangères », ce qui avait soulevé l’indignation internationale.

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A ce stade, le plus hauts prélats catholiques d’Asie n’a toutefois pas été inculpé pour cette infraction qui lui ferait encourir la prison à vie, selon la loi de sécurité nationale imposée par Pékin en 2020.

Avec ses co-accusés, parmi lesquels la chanteuse Denise Ho et l’avocate Margaret Ng, il est jugé pour le défaut d’enregistrement du fonds en tant que société. Tous les quatre encourent une amende de 10.000 dollars de Hong Kong (1.300 euros).

Ils ont plaidé non-coupable. Le fonds « 612 Humanitarian Relief Fund« , aujourd’hui dissous, était destiné à financer une partie des frais judiciaires et médicaux des personnes arrêtées lors des gigantesques manifestations pro-démocratie de 2019.

Ce mouvement avait été suivi par la mise en place de mesure strictes par Pékin à Hong Kong. La plupart des personnalités pro-démocratie de Hong Kong sont désormais en prison ou ont fui à l’étranger, et des dizaines d’associations ont fermé leurs portes.

Le Vatican avait réagi prudemment à l’arrestation de Mgr Zen, indiquant qu’il « suivait de très près l’évolution de la situation ». Cette affaire arrive à un moment délicat pour l’Eglise catholique, qui cherche à renouveler à la fin de l’année un accord permettant à Pékin de nommer des évêques en Chine avec l’approbation du pape.

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Mgr Zen s’est toujours montré critique à l’égard de cet accord qu’il juge néfaste pour l’Eglise clandestine chinoise. Celle-ci refuse de se soumettre aux exigences des autorités.

Le cardinal allemand Gerhard Mueller, l’un des plus hauts prélats catholiques à avoir critiqué l’attitude du Vatican à l’égard de Mgr Zen, a indiqué : « nous l’avons abandonné ». Ce dernier a déclaré au journal italien Il Messaggero début septembre, être déçu qu’un récent consistoire – une réunion de cardinaux à Rome – ne se soit pas prononcé en faveur de Mgr Zen.

« Je ne voudrais pas que le silence du consistoire sur Mgr Zen révèle le fait que ce cardinal sera sacrifié sur l’autel de la raison, pour défendre et appliquer l’accord diplomatique avec Pékin. Je sens venir ce risque, et je ressens de la douleur », a-t-il déploré.

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