jeudi, avril 25

Le déficit américain pourrait être réduit

Le président américain Donald Trump va annoncer de nouvelles sanctions commerciales contre la Chine, qu’il accuse de vol de la propriété intellectuelle, laissant craindre un conflit commercial mondial.

Côté chinois, tous s’accordent à dire qu’une guerre commerciale ne serait bonne pour aucun des deux pays. D’ailleurs, le ministre chinois du commerce a avancé une piste pour réduire le déficit entre les Etats-Unis et la Chine.

Cependant, « le président annoncera les mesures qu’il a décidé de prendre sur la base de l’enquête au titre de l’article 301 (…) sur la façon dont la Chine (…) dérobe les technologies américaines et la propriété intellectuelle », a indiqué mercredi 21 mars à l’Agence France Presse, Raj Shah, porte-parole de la Maison Blanche.

Donald Trump part en guerre contre la Chine

Le président américain va signer « un memorandum présidentiel ciblant l’agression économique de la Chine », d’après son agenda officiel. Cette nouvelle offensive protectionniste est annoncée deux semaines après la promulgation des taxes de 25% sur les importations d’acier et de 10% sur celles d’aluminium.

« Nous avons des preuves particulièrement solides que la Chine utilise des restrictions telles que la nécessité de (créer des) co-entreprises (…) dans le but d’exiger un transfert technologique d’entreprises américaines au profit d’entités chinoises », a assuré une source du représentant américain au Commerce (USTR).

Depuis sa campagne présidentielle, Donald Trump pointe du doigt la Chine qu’il accuse souvent de « concurrence déloyale », en raison d’exportation vers les Etats-Unis, qui serait subventionné par l’Etat et vendus à bas prix. Pour le président américain cette concurrence a conduit à un colossal déficit commercial.

En 2017, les Etats-Unis ont enregistré avec la Chine un déficit pour les seuls échanges de marchandises (hors services) de 375,2 milliards de dollars (308 milliards d’euros) en augmentation de 8,1% sur un an.

Beijing s’est dit prêt à des représailles.

« La Chine ne restera pas les bras croisés (…) Nous prendrons immanquablement toutes les mesures nécessaires pour défendre résolument nos droits et intérêts légitimes », a indiqué le ministère chinois du commerce dans un communiqué, dénonçant « le protectionnisme » et « l’unilatéralisme » de Washington.

Le ministère a appelé Washington à ne pas agir « sous le coup de l’émotion ». De son côté, le nouveau président de la Banque centrale américaine (Fed), Jérôme Powell a reconnu qu’une possible guerre commerciale entre les Etats-Unis et certains de ses partenaires commerciaux pouvait être un risque « plus important » pour l’économie qu’auparavant.

D’autant plus que les sanctions pourraient s’accompagner de mesures contre les investissements chinois aux Etats-Unis, et notamment l’octroi de visas aux ressortissants chinois, ont souligné les médias américains.

L’agence de presse Xinhua met en garde contre «l’effet boomerang»

Dans un commentaire l’agence de presse officielle a cité un rapport de l’Institut Peterson pour l’économie internationale, basé à Washington, qui assure qu’une guerre commerciale entre les deux pays «mettrait des millions d’américains au chômage». Un point évoqué par les confédérations américaines qui ont demandé à Donald Trump de ne pas sanctionner la Chine.

Vent de tempête commerciale entre Beijing et Washington

«En outre, restreindre les importations de produits risque de peser sur les entreprises et le peuple américains. On sait d’ores et déjà qui serait le plus grand perdant», a ajouté l’agence, qui a assuré qu’une guerre commerciale «n’est jamais la solution dans un contexte de mondialisation, car elle porterait atteinte tant à son initiateur qu’au pays visé».

Citant un rapport d’un institut de recherche américain, le ministre chinois du Commerce, Zhong Shan, a indiqué que «le déséquilibre commercial est (…) imputé aux contrôles américains visant la Chine dans le domaine des hautes technologies. Le déficit commercial entre les Etats-Unis et la Chine pourrait être réduit de 35% si de tels contrôles étaient assouplis».

«Pour résoudre ce problème, les Etats-Unis doivent donc déployer des efforts réels afin d’atténuer les contrôles sur les hautes technologies», par exemple, a souligné le ministre.

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