vendredi, mars 29

Le dernier opus de Thomas Piketty ne sera pas publié en Chine

Le célèbre économiste Thomas Piketty a refusé la demande de ses potentiels éditeurs de Chine de «supprimer toutes les références à la Chine contemporaine, et en particulier à l’inégalité et à l’opacité en Chine».

«Capitalisme et idéologie», le dernier livre de Thomas Piketty consacré à la progression fulgurante des inégalités dans le monde, ne sortira «probablement» pas en Chine, a annoncé l’économiste français.

Ce dernier a refusé les coupes exigées par son éditeur chinois : «en résumé ils veulent supprimer toutes les références à la Chine contemporaine, et en particulier à l’inégalité et à l’opacité en Chine. J’ai refusé ces conditions, et indiqué que j’accepterai uniquement une traduction intégrale sans coupe d’aucune sorte», a déclaré Thomas Piketty par mail à l’Agence France Presse.

Star de l’économie, le professeur de l’École d’économie de Paris, Thomas Piketty a publié ce nouvel opus aux éditions du Seuil en septembre 2019, soit six ans après le succès planétaire de son «Le Capital au XXIe siècle» (plus de 2,5 millions d’exemplaires vendus).

Célèbre en Chine pour ce livre sur le capitalisme, Thomas Piketty avait été chaleureusement accueillit en Chine. «Le Capital» s’était vendu à des centaines de milliers d’exemplaires en Chine, et avait même été salué par le président chinois Xi Jinping.

Cependant, «les autres maisons d’édition chinoises en contact avec mon éditeur français ont indiqué qu’ils exigeraient également des coupes, donc à ce stade il est probable que ce livre ne soit pas publié en Chine continentale», a-t-il ajouté.

«Citic Press a eu l’honneur de coopérer avec M. Piketty afin de publier la version chinoise du ‘Capital au XXIe siècle’. Les deux parties ont été heureuses de leur coopération. Les droits d’auteur du nouveau livre de M. Piketty sont toujours en négociation», a déclaré à l’Agence France Presse un porte-parole de la maison d’édition.

D’autant que dans le chapitre 12 de «Capitalisme et idéologie», consacré aux «sociétés communistes et postcommunistes», l’économiste français critique la «ploutocratie» du système chinois, qui en matière d’inégalités de revenus a selon lui rattrapé, voire dépassé les pays occidentaux en moins de vingt ans.

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