vendredi, mars 29

Le Parlement européen veut des sanctions contre la Chine

Le Parlement européen a de nouveau attaqué le 19 décembre le gouvernement chinois vis-à-vis du traitement réservé à la minorité ouïghoure dans la région autonome du Xinjiang, réclamant des sanctions ciblées à l’encontre de responsables chinois.

Dans une résolution adoptée à main levée, les eurodéputés ont «pressé la Commission, le Conseil et les États membres de prendre toutes les mesures nécessaires pour convaincre le gouvernement chinois de fermer les camps, de mettre un terme à toutes les violations des droits de l’Homme au Xinjiang et de préserver (…) les libertés fondamentales des Ouïghours».

Les parlementaires ont aussi appelé le Conseil (représentant les États membres de l’UE) «à adopter des sanctions ciblées et à geler des avoirs » des «responsables de la répression sévère des droits fondamentaux au Xinjiang».

En novembre, le journal américain The New York Times avait publié plus de 400 pages de documents gouvernementaux top secrets révélant les mécanismes de surveillance au Xinjiang, suite au attentats attribués à des indépendantistes ou à des islamistes de l’ethnie ouïghoure.

Des experts et des organisations de défense des droits de l’homme accusent Beijing d’avoir interné au Xinjiang jusqu’à un million de musulmans, principalement d’ethnie ouïghoure dans des camps dits «de rééducation».

«Cette résolution appelle à des sanctions contre les responsables du plus grand internement de masse aujourd’hui dans le monde. Il faut désormais passer aux actes !», a indiqué l’eurodéputé français Raphaël Glucksmann (S&D, gauche).

Ilham Tohti

Le 18 décembre, le Parlement européen a remis le prix Sakharov de défense des droits de l’Homme à la fille de l’universitaire ouïghour Ilham Tohti, venue représenter son père, condamné à la prison à vie en Chine.

Les eurodéputés ont une nouvelle fois demandé aux autorités chinoises de «libérer immédiatement et sans condition» d’Ilham Tohti, dont les proches n’ont aucune nouvelle depuis 2017.

Alors que les députés américains ont approuvé un projet de loi appelant à imposer des sanctions contre des responsables chinois, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a expliqué, dans l’hémicycle du Parlement européen, avoir «fait part des inquiétudes (européennes) aux autorités chinoises».

Il a indiqué vouloir «améliorer cette situation avec l’utilisation d’un Magnitsky Act» européen, du nom d’une loi américaine permettant de sanctionner les suspects de violation des droits de l’Homme ou d’actes importants de corruption. «Mais dans le même temps, nous devons continuer le dialogue. Les deux voies sont compatibles», a ajouté Josep Borrell.

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