jeudi, avril 25

Le parti communiste chinois et les pays africains

Par Yoro Diallo – Le 1er Octobre 2019, nous célébrerons avec le vaillant Peuple Chinois  le 70ème anniversaire de l’avènement de la République Populaire de Chine à l’indépendance et à la souveraineté internationale.

Dans le contexte de cet événement historique, nous proposons dans ce troisième article sur la cheville ouvrière de la fondation et de l’émergence de la Chine Nouvelle, de partager notre regard sur l’engagement historique de ce Grand Parti politique auprès des pays  Africains.

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Prof. Yoro DIALLO
Chercheur Principal / Directeur Exécutif du Centre d’Etudes Francophones
Directeur du Musée Africain
Institute of African Studies, Zhejiang Normal University, CHINA

Pour mémoire la République Populaire de Chine a acquit son indépendance et sa réunification en 1949, au prix d’énormes sacrifices et de batailles héroïques menés par des patriotes convaincus sous la direction du Parti Communiste Chinois (PCC). Dès sa création en 1921, le PCC s’est assigné la mission historique de réaliser «le grand renouveau de la Nation chinoise».

Il a conduit un pays pauvre, arriéré, un peuple meurtri dans sa chair et dans son âme à entreprendre la révolution, la construction, puis «la Reforme et l’Ouverture» en vue de la prospérité du peuple multiethnique chinois tout entier et «le renouveau de la nation chinoise».

Depuis 1949, les œuvres pharaoniques réalisées et/ou en cours de réalisation à travers le pays ont été inscrites dans la ligne politique définie par le Parti Communiste Chinois, c’est à dire «La voie de développement pacifique de la Chine». «La voie de développement pacifique de la Chine» n’est autre que «la voie pour le développement du Socialisme à la Chinoise».

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En parlant de la voie de développement pacifique, en janvier 2013, lors de la 3ème séance d’études du Bureau politique du XVIIIème Comité Central du PCC, le Président Xi Jinping dira : «s’engager dans une voie de développement pacifique représente l’héritage et l’évolution de la tradition culturelle chinoise et est également une conclusion tirée par le peuple chinois de ses souffrances depuis l’histoire moderne».

La voie de développement pacifique devrait aboutir à la modernisation socialiste de la Chine. Elle devrait permettre une vie décente et aisée à plus d’un milliard trois cents millions de personnes, soit  ¼ de la population mondiale. Cette voie engage la Chine au « développement non à l‘expansionnisme ou à l’hégémonisme ».

Demain, pas plus qu’aujourd’hui la Chine n’aura pas d’ambition impériale. Telle n’est pas sa tradition. Le  PCC reste fermement attachée à cette tradition, élément important de la culture chinoise. Sur le plan intérieur il s’agit de construire une «société socialiste harmonieuse de moyenne aisance». Sur le plan extérieur il s’agit de rechercher le bonheur du peuple chinois, mais aussi le bonheur de tous les autres peuples à travers le monde, de promouvoir la paix, le développement économique et sociale et la coopération, afin de construire un monde harmonieux avec toute l’humanité, «une communauté de destin».

Dans le cadre de cette vision d’un monde harmonieux avec toute l’humanité, le Parti Communiste Chinois s’est engagé dès la réalisation de l’indépendance du pays à établir des relations de coopération et d’amitié avec tous les peuples épris de liberté, de paix, de justice et de développement à travers le monde. Il s’est porté avec détermination auprès des peuples et des Partis politiques africains dans leurs combats pour l’émancipation et le développement. Sous l’impulsion du PCC, la Chine nouvelle a activement apporté une contribution majeure en faveur des Mouvements de libération en Afrique.

Durant les années 1950, les relations entre le Parti Communiste Chinois et les pays Africains se sont raffermies notamment à la suite de la Conférence des « Non-alignés » tenue en 1955 en Indonésie, connue sous le nom de «Conférence de Bandung». Lors de cette rencontre qui a regroupée vingt neuf (29) pays d’Afrique et d’Asie, dont la Chine Nouvelle, les parties ont souligné la nécessité urgente d’encourager le développement économique de la zone Afrique-Asie. La conférence de Bandung impulsera un nouveau départ aux relations sino-africaines au sein du «Mouvement des Non-alignés».

Durant les années 1960 l’engagement militant du PCC et de l’Etat Chinois en faveur du développement des pays africains sera réaffirmé par le Premier ministre Zhou-Enlai au cours de mémorables visites officielles en Afrique. En un laps de temps, le Premier ministre Zhou Enlai effectuera plus de trois visites officielles sur le continent.

En 1964, la tournée qu’il a menée au Mali, en Guinée et au Ghana demeure l’une de ces visites les plus mémorables. Lors de son séjour à Bamako, il a déclaré: « Après avoir aidé les pays Africains à obtenir l’indépendance politique, la Chine est disposée à aider l’Afrique à réaliser son indépendance économique et son développement ». La grande majorité des pays et des partis politiques africains apporteront un soutien actif à la Chine pour restaurer son siège légitime aux Nations Unies.

Affiche sur la politique d’ouverture de Deng Xiaoping à Shenzhen

En 1978, grâce au leadership du Parti Communiste Chinois (CPC) sous la présidence de Den Xiaoping, la Chine lance la politique de « la Reforme et de l’Ouverture ». Cette politique permettra à la Chine et aux pays Africains de se rapprocher davantage dans le cadre de leur coopération multiforme. Le Parti Communiste chinois va intensifier sa coopération avec les Partis politiques africains sur la base de principes portant sur le respect mutuel, l’égalité, et la non-ingérence.

Les échanges entre le PCC et les Partis politiques africains marqueront un élan plus dynamique s’ouvrant à plus de 100 partis politiques sur tout le continent. Après la création du Forum sur la Coopération Sino-africaine en 2000, les relations entre la Chine et les pays africains se renforceront encore davantage et se singulariseront par des réalisations concrètes.

En mars 2013, lors de sa visite en Tanzanie, Xi Jinping a souligné : « La Chine et l’Afrique constituent depuis toujours une communauté de destin, avec les mêmes vicissitudes historiques, les mêmes tâches pour le développement et les mêmes intérêts stratégiques qui nous unissent étroitement ».

Grâce à la ligne politique définie par le PCC la coopération Sino-africaine connait une progression constante. D’un partenariat de type nouveau elle est passée à un partenariat de coopération stratégique global. « L’Initiative la Ceinture et la Route » en Anglais « Belt and Road Initiative » apportera sans aucun doute cette coopération à un nouveau palier.

A propos de nouveaux paliers de la coopération Sino-africaine au regard de la vision du Parti communiste Chinois, nous retenons la déclaration du Président Xi Jinping : « Le chemin sera long et sinueux et les difficultés réelles. Mais les différences et les dissemblances doivent se transformer en forces d’impulsion permettant d’amener un développement commun. C’est ainsi seulement que dans le jardin mondial des civilisations, cent fleurs pourront rivaliser d’éclat et de splendeur ».