samedi, avril 20

Le pro-démocrate Qin Yongmin retourne en prison

Considéré comme l’un des principaux dissidents de Chine, Qin Yongmin, pro-démocratie, a été condamné à 13 ans de prison pour «subversion» ce 11 juillet 2018.

Cette annonce intervient alors que la veuve du dissident et prix Nobel de la paix, Liu Xiaobo, vient d’arriver à Berlin. Liu Xia a en effet été autorisé à quitter la Chine pour l’Allemagne le 10 juillet 2018.

Sa peine est la plus lourde infligée depuis ces 15 dernières années à un opposant politique depuis l’arrivée au pouvoir du président Xi Jinping. Qin Yongmin a déjà passé 25 ans de sa vie en prison ou en camps de «rééducation par le travail». Il devra passer 13 années supplémentaires suite à la décision du tribunal intermédiaire de la ville de Wuhan.

Agé de 64 ans, il a été arrêté en 2015 pour avoir organisé un rassemblement illégal. Lors de son arrestation, il était à la tête d’une association de défense des droits de l’Homme dénonçant la politique du gouvernement sur internet. Il organisait également des forums de discussion.

L’acte d’accusation évoquait un texte dans lequel Qin Yongmin appelait les jeunes à lutter afin d’obtenir les garanties légales offertes par les traités de l’ONU en matière de libertés fondamentales. Interrogé par l’AFP, Frances Eve, de l’association de défense des droits de l’Homme Chinese human rights defenders, a assuré qu’en «trois années d’enquête, les autorités ont été incapables de bâtir un dossier contre lui».

D’après Lin Qilei, un de ses avocats, il «a refusé de coopérer avec la cour» lors de son procès en mai et a observé un silence total. Son autre avocat, Liu Zhengqing, a déclaré à l’AFP qu’il était «désespéré» par sa condamnation et «furieux contre ce régime véreux».  

Libéré fin 2010, Qin Yongmin avait purgé une peine de 12 ans de prison pour avoir tenté en 1998 de déposer les statuts d’un «Parti démocrate chinois». Cet acte était intervenu après la signature par le gouvernement le pacte des Nations Unies sur les droits civils et politiques. Ce texte n’a jamais ratifié par la Chine.

Pour Patrick Poon, d’Amnesty international, «il est affligeant de voir qu’un vétéran de la dissidence qui n’a fait qu’exercer sa liberté d’expression est aussi lourdement condamné au lendemain de l’espoir suscité par la libération de Liu Xia».

L’Union européenne (UE) a vivement critiqué Beijing après le «dialogue euro-chinois sur les droits de l’homme» qui s’est déroulé les 10 et 11 juillet dans la capitale. Dans un communiqué, l’UE a dénoncé «la détérioration des droits civils et politiques en Chine, qui s’accompagne de la détention et de la condamnation d’un nombre important de défenseurs chinois des droits de l’Homme».

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