jeudi, avril 18

Le secrétaire général de l’OTAN assure «pas de nouvelle guerre froide avec la Chine»

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a écarté la perspective d’une « nouvelle guerre froide » avec la Chine, mais souhaite une adaptation de l’Alliance face aux nombreux défis posés par la Chine.   

« La Chine n’est pas notre adversaire, notre ennemi. Il n’y aura pas de nouvelle guerre froide avec la Chine, mais nous devons faire face aux défis posés par la Chine pour notre sécurité et nous devons les relever ensemble, en tant qu’Alliance », a-t-il déclaré à son arrivée au siège de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) à Bruxelles avant le début d’un sommet de l’organisation.

« Nous constatons une montée en puissance important de la Chine. Elle investit dans des capacités nucléaires et des armes de pointe, elle a une attitude de confrontation en mer de Chine, elle ne partage pas nos valeurs, comme le montre la répression à Hong Kong et l’utilisation de la reconnaissance faciale pour surveiller la population chinoise », a-t-il souligné.

« La Chine se rapproche de nous, dans le cyberespace, en Afrique, dans l’Arctique. Elle investit en Europe pour prendre le contrôle d’infrastructures stratégiques », a-t-il expliqué. Les dirigeants de l’Alliance doivent approuver une déclaration qui « affiche une position claire des alliés » face à la Chine, a-t-il affirmé.

L’OTAN souligne les opportunités avec la Chine et assure qu’il faut poursuivre le dialogue avec la Chine, pour la maitrise des armements et la lutte contre le changement climatique, a-t-il précisé.

Lors du sommet, les alliés vont lancer la révision du concept stratégique de l’OTAN pour préparer l’Alliance à faire face aux nouvelles menaces dans l’espace et le cyberespace et à l’entrisme de la Chine. Ce sera la première fois que l’OTAN, alliance de défense entre l’Europe et l’Amérique du Nord, adopte une position face à la Chine, car le pays n’est pas sa zone sécurité de l’espace euro-atlantique.

Le concept stratégique de l’OTAN adopté en 2010 ne fait d’ailleurs aucune mention à la Chine et la déclaration adoptée à Londres en 2019 lors du sommet du 70ème anniversaire traitait la Chine en une phrase, a rappelé Jens Stoltenberg.

« Vous ne verrez pas des paragraphes et des paragraphes sur la Chine dans le communiqué et le langage ne sera pas incendiaire. Il sera clair, direct et sans détour », a précisé le conseiller à la sécurité nationale américain Jake Sullivan.

Invité d’Europe 1, Clément Beaune, secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, a estimé que «l’OTAN n’a pas conçue comme une alliance contre la Chine». Concernant le fait que les Etats-Unis voudraient identifier la Chine comme le nouvel ennemi commun, ce dernier a indiqué qu’«il faut être clair : nous sommes plus proches, en terme d’histoire et d’intérêts commerciaux, des Etats-Unis que de la Chine. Mais il y a des sujets sur lesquels nous collaborons, comme le climat».

D’ailleurs lors d’une conférence de presse, le président français Emmanuel Macron a estimé que « l’Otan, aujourd’hui, est dans une situation qui nécessite une très grande clarification stratégique ». Pour Clément Beaune, «l’OTAN n’a pas été conçue comme une alliance contre la Chine. L’Otan, c’est notre sécurité collective entre Américains et Européens».

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