samedi, avril 20

Le très fructueux «Double 11»

Le festival de shopping en ligne, « Double 11 », aussi appelé « Single day » (journée des célibataires) a lieu chaque année le 11 novembre. Cette édition 2018 a mit en exergue les gains exceptionnels obtenus par Tmall, et le nombre croissant de contrefaçon vendu sur les plateformes d’e-commerce.

Les ventes sur la plate-forme ont atteint 10 milliards de yuans (environ 1,44 milliard de dollars) durant les deux premières minutes et cinq secondes du « Jour des célibataires« , soir ce 11 novembre à 00h02.

Selon Alibaba, plus de 19.000 marques étrangères de 75 pays et régions ont participé à la frénésie d’achats cette année en Chine. L’an passé, Alibaba avait enregistré en 24 heures quelque 25 milliards de dollars (22 milliards d’euros) de transactions.

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Le géant de l’e-commerce a lancé la promotion de ventes en ligne le 11 novembre 2009, journée célébrée par de nombreux jeunes comme « jour des célibataires ». La date a été choisie parce que 11-11 ressemble à quatre « bâtons dénudés », un terme chinois pour les célibataires.

Neuf ans plus tard, l’évènement a prit une ampleur impressionnante, bien que les contrefaçons de grande marque pullulent toujours sur ses plateformes. En septembre, le régulateur du marché a promis d’intensifier sa lutte contre la production et la vente de biens contrefaits et de mauvaise qualité.

Les contrefaçons sont monnaies courantes en Chine dans le domaine de la santé, mais aussi l’agroalimentaire, l’habillement, etc. L’Administration d’Etat de contrôle du marché (AECM) a donc demandé aux régulateurs locaux de lutter contre les activités illégales telles que la production et la vente de biens contrefaits et de mauvaise qualité, les atteintes aux marques déposées, la fausse propagande et les publicités illégales.

De son côté, le président Xi Jinping a réaffirmé le 5 novembre sa volonté de « sanctionner résolument » les vendeurs de contrefaçons. Une nouvelle loi sur l’e-commerce entrera en vigueur le 1er janvier 2019, afin d’obliger les géants de la vente en ligne, dont Alibaba, à nettoyer leurs sites des produits litigieux. Elle rendra également les géants du web responsables en cas de présence de contrefaçons sur leurs plateformes.

L’application Taobao d’Alibaba est l’une des plus grandes plateformes mondiales de commerce en ligne, avec 634 millions d’utilisateurs actifs mensuels. La grande majorité des produits vendus sur le site sont authentiques, beaucoup sont des contrefaçons ou des imitations.

D’ailleurs, les États-Unis ont de nouveau placé fin 2016 Taobao sur leur liste noire des « marchés notoirement réputés » pour vendre des biens contrefaits et violer la propriété intellectuelle. De son côté, l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO) a estimé le montant des pertes dû à la contrefaçon : 434.000 emplois en moins en Europe, et une perte de 60 milliards d’euros chaque année.

Dans un communiqué transmis à l’Agence France Presse, Alibaba a assuré que ses méthodes de protection de la propriété intellectuelle sont «parmi les meilleures du secteur» et dit être «en permanence à la recherche de moyens de les améliorer».

Or, Delphine Sarfati-Sobreira, directrice générale à Paris de l’association Unifab, qui regroupe les industries engagées dans la lutte contre la contrefaçon, a expliqué à l’AFP qu’«une entreprise sur deux en est victime. Elles engagent des frais gigantesques pour lutter contre ce fléau, qui peuvent atteindre 10% de leur chiffre d’affaires».

Selon elles, les petites et moyennes entreprises européennes «sont souvent mises à mal car elles n’ont pas le budget adéquat pour se structurer et se défendre. Elles font face à des difficultés qui parfois les poussent à abandonner, ou pire, à mettre la clé sous la porte».

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