vendredi, mars 29

Le yuan continue sa percée en Afrique

Le nouvel accord, signé le 8 août, entre la Chine et l’Angola visant à échanger en yuan et kwansa met en exergue les efforts déployés par Beijing pour internationaliser sa monnaie. L’Empire du milieu continue de tisser son réseau dans le monde, après le Ghana, le Nigeria, l’île Maurice et le Zimbabwe, l’Afrique du Sud est le dernier pays a avoir signé un accord, en avril, pour utiliser la monnaie chinoise comme règlement et réserve.

Depuis quelques années, la Chine vise à internationaliser sa monnaie à travers des accords d’échange de devises (swaps). De nombreux pays ont déjà accordés leur confiance à la Chine, comme les banques centrales de Russie, du Qatar, d’Hong Kong et entre autre du Canada. Le but est de permettre la libre convertibilité et circulation du yuan hors de ses frontières.

Des efforts supplémentaires demandés par le FMI

En dépit de ces nombreux accords, le Fonds monétaire international a émis, ce 6 août, des réserves sur la possibilité pour le yuan d’être intégré d’ici cinq ans dans le panier de monnaies constituant des droits de tirages spéciaux (DTS). Le fonds a admis que « l’utilisation internationale du renminbi s’est accrue, même si elle est partie de très bas ».

yen yuanConscient que le yuan remplit les critères d’une monnaie utilisée pour les exportations, « un des points centraux de la revue sera de déterminer si oui ou non le renminbi est une monnaie librement utilisable, » note le rapport du FMI.

D’autant que la convertibilité du yuan reste étroitement contrôlée par Beijing. Cette dernière est accusée par les États-Unis de sous-évaluer artificiellement sa monnaie dans le but de doper la compétitivité des exportations chinoises. Mais le FMI a considéré, en mai, que la monnaie « n’est plus sous-évaluée« , ce qui est un autre bon point pour la Chine.

L’institution internationale affirme que la devise chinoise « doit effectuer encore des progrès » pour pouvoir intégrer le bloc des actifs de réserves mondiaux, composé du dollar, euro, livre sterling et yen. « Un important travail reste à accomplir pour informer le conseil d’administration du FMI sur l’intégration du renminbi au panier de DTS« , a indiqué Christine Lagarde, directrice du FMI. De leurs côtés, les rapporteurs veulent une amélioration de « l’accès au marché intérieur de la Chine c’est-à-dire au marché obligataire, en particulier aux obligations du gouvernement chinois. »

Une envolée en Afrique

L’utilisation croissante du yuan comme monnaie de règlement et de réserve en Afrique s’explique essentiellement par l’augmentation des échanges commerciaux entre la Chine et le continent. Ainsi, le volume des échanges a été multiplié par vingt depuis l’an 2000, atteignant plus de 200 milliards de dollars en 2013.

De plus, l’accroissement des investissements chinois en Afrique contribue à l’internationalisation du yuan. En finançant directement ses investissements, Beijing renforce ses capacités monétaires et impose le yuan. De nombreuses banques centrales africaines, dont celle du Nigeria, ont désormais près de 10% de leurs réserves en devises étrangères libellées en yuan.

De plus, une bonne partie des échanges en Afrique est déjà libellée en yuan, via la banque chinoise d’import-export, Exim Bank. Selon l’outil de suivi du RMB Swift, plus de 1.000 banques dans 85 pays se servent déjà du yuan pour leurs transferts.

Ainsi, la banque sud-africaine Standard Bank, dont la banque chinoise ICBC est actionnaire à hauteur de 20%, autorise les règlements commerciaux en yuan dans 16 pays du continent et prévoit qu’au moins 50% des échanges entre la Chine et l’Afrique seront libellés en yuan d’ici 2016.

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