jeudi, mars 28

Les États-Unis accusent la Russie de campagne de désinformation

Des responsables américains ont assuré avoir constaté la création de milliers de faux comptes russes diffusant des « fake news » et autres théories du complot au sujet de l’épidémie de coronavirus.

Des milliers de comptes liés à la Russie sur Twitter, Facebook et Instagram propagent de la désinformation anti-américaine sur le nouveau coronavirus apparu en Chine, ont des responsables américains à l’Agence France Presse.

Ces derniers ont assuré que la campagne de désinformation et de propagation de théories du complot a démarré en janvier. Alors que le nombre de morts était de 3 et l’épidémie n’en était qu’à 200 cas à Wuhan.

Le dernier bilan fait état de plus de 2.400 morts et 75.000 cas en Chine, et plus d’un millier de cas dans 26 autres pays. Selon ces représentants américains, « la campagne russe rappelle les tentatives du KGB pour faire croire, pendant la Guerre froide, que le VIH était une invention de scientifiques américains ».

« Le but de la Russie est de semer la discorde et d’affaiblir de l’intérieur les institutions des États-Unis et leurs alliances, y compris au travers de campagnes souterraines et pernicieuses », a estimé Philip Reeker, sous-secrétaire d’État chargé de l’Europe et de l’Eurasie.

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Ce dernier a assuré que le virus aurait été créé par les États-Unis. « En disséminant la désinformation sur le coronavirus, des acteurs russes malveillants choisissent une fois de plus de menacer la sécurité publique au détriment de la réponse globale » à l’épidémie, a-t-il ajouté.

Les responsables de la diplomatie américaine chargés de lutter contre la désinformation russe assurent que des comptes aux noms de personnes fictives reproduisent des lignes d’attaques russes, en anglais, en français, en espagnol, en italien et en allemand.

Les théories diffusées sur les réseaux ont assuré que le virus a été créé par les États-Unis pour « faire une guerre économique à la Chine »; que c’est une arme biologique inventée par la CIA, ou qu’il fait partie d’une stratégie occidentale de « messages anti-Chine ».

Des tweets accusent aussi faussement le cofondateur de Microsoft, Bill Gates, dont la fondation a investi des milliards de dollars dans des programmes de santé internationaux.

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Le gouvernement russe a démenti ces accusations, affirmant qu’il s’agissait d’« une histoire délibérément fausse ».

Les milliers de comptes postent des messages « quasi-identiques » sur le coronavirus, selon un rapport du Global Engagement Center du département d’État, la cellule de lutte contre les campagnes de désinformation étrangères.

« Contrairement à d’autres sujets où l’activité dure généralement trois jours, les comptes s’activent depuis un mois », selon les responsables américains. « C’est typique de la doctrine russe de confrontation informationnelle », a expliqué un responsable à l’AFP.

« Le nombre mondial de cas du coronavirus n’a pas atteint son pic, donc la stratégie russe est d’exploiter l’environnement informationnel de façon très peu coûteuse mais très efficace, afin de semer la discorde entre la Chine et nous, ou pour des raisons économique », a souligné cette source.

Le département d’État fait coïncider le début de la campagne sur internet au 20 janvier, quand les médias russes ont commencé à diffuser des articles et interviews anti-occidentaux sur les origines de l’épidémie du coronavirus.

« Il est peu probable que ce soit une coïncidence » a précisé un responsable, ajoutant que « les médias russes ont commencé à sortir ces théories, les comptes russes ont vraiment commencé à les promouvoir mondialement ».

« Ce ne sont pas des robots, ce sont de vraies personnes derrière un clavier », a ajouté ce dernier. D’ailleurs, « on peut ainsi voir pleinement à l’oeuvre leur écosystème de désinformation, incluant des télévisions d’État, des sites internet qui leur sont proches et des milliers de fausses identités sur internet qui, tous, poussent les même thèmes », a précisé, Lea Gabrielle, directrice du Global Engagement Center.

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