jeudi, mars 28

Les Etats-Unis pirateraient la Chine depuis une décennie

Qihoo 360, un fournisseur de services antivirus, a affirmé qu’un groupe de piratage de la CIA avait mené des cyberattaques pendant 11 ans conte la Chine jusqu’en 2019. Or à la mi-février, les Etats-Unis ont inculpé quatre personnes pour cyber-espionnage.

Suite à la publication de l’article Qihoo 360, le gouvernement chinois a exhorté l’administration américaine à fournir une «explication claire» sur ces pirates informatiques de l’Agence centrale du renseignement des États-Unis (CIA).

Les attaques américains ont eu lieu à Beijing

Les attaques ont ciblé plusieurs secteurs, «dont les organisations aéronautiques, les instituts de recherche scientifique, l’industrie pétrolière, les sociétés Internet et les agences gouvernementales», a poursuivi Qihoo 360, ajoutant que les attaques avaient principalement eu lieu à Beijing et dans les provinces du Guangdong et du Zhejiang.

La société a déclaré qu’elle était parvenue à cette conclusion après avoir analysé des fuites de matériaux fournies à WikiLeaks en 2017. Lors d’une conférence de presse, le 4 mars, le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Zhao Lijian, a avancé que ce rapport constituait «une preuve forte» des activités d’espionnage américaines.

Pour ce dernier, l’administration américaine « viole depuis longtemps le droit international et les normes de base régissant les relations internationales en menant des cyber-vols, des activités de surveillance et des cyberattaques à grande échelle, de manière organisée et indiscriminée, contre des gouvernements, des entreprises et des individus d’autres pays ».

Le porte-parole a déploré le comportement des États-Unis qui « ont continué à se faire passer pour une victime de cyberattaques », ajoutant que les États-Unis étaient «hypocrites».

«La Chine a toujours été gravement touchée par les cyber-vols et les attaques des États-Unis. Elle a entrepris de nombreuses démarches solennelles auprès des États-Unis à cet égard», a indiqué Zhao Lijian.

Ce dernier a exhorté les États-Unis à « mettre fin à ces activités et à permettre au cyberespace d’être un espace pacifique, sûr, ouvert et coopératif pour la Chine et le reste du monde ».

Les Etats-Unis dénoncent les attaques de la Chine

Les Etats-Unis ont annoncé l’inculpation de quatre agents chinois pour le piratage de données personnelles de l’agence de crédit Equifax. Il s’agit de «l’un des plus gros piratages de données de l’histoire», avec environ 145 millions de victimes aux Etats-Unis, a rappelé le ministre de la Justice Bill Barr lors d’une conférence de presse.

Des clients d’Equifax, dont le rôle est de collecter des données personnelles de consommateurs sollicitant un crédit, avaient également été affectés au Canada et au Royaume-Uni.

Après deux ans d’enquête, Wu Zhiyong, Wang Qian, Xu Ke et Liu Lei ont été inculpés en février à Atlanta pour association de malfaiteurs en vue de commettre une fraude informatique, de l’espionnage économique et une fraude aux communications. Membres d’une unité de recherche de l’armée chinoise, ils se trouvent en Chine et ne peuvent être arrêtés.

Les Etats-Unis ont déjà attribué plusieurs attaques informatiques de grande ampleur au gouvernement chinois, notamment le piratage d’une base de données de l’hôtellerie Marriott en 2018.

En parallèle, «des intrusions informatiques soutenues par l’Etat ont visé des secrets industriels et des informations économiques confidentielles», a ajouté Bill Barr, en mentionnant des enquêtes ouvertes dans les secteurs de l’industrie nucléaire, aéronautique ou métallurgique.

Selon lui, environ 80 % des poursuites ouvertes ces dernières années pour espionnage économique impliquent le gouvernement chinois et 60 % des dossiers de vols de secrets commerciaux ont un lien avec la Chine.

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