jeudi, avril 25

Les gouvernements américain et canadien demandent de bannir TikTok

Quelques jours après la Commission européenne et le Conseil européen, les Etats-Unis et le Canada ont exigé de leurs employés qu’il suppriment l’application TikTok de leurs appareils professionnels.

Les Occidentaux craignent que le réseau social, filiale du géant chinois ByteDance, ne permette aux autorités chinoises d’espionner pour récupérer des données personnelles sensibles.

Les gouvernements canadien et américain ont interdit à leurs employés, le 28 février, d’installer l’application de vidéos courtes TikTok sur leurs appareils. Washington laisse trente jours à toutes ses agences fédérales pour supprimer l’application de tout appareil mobile. De son côté, Ottawa a demandé à ses employés d’agir immédiatement.

« Ces orientations s’inscrivent dans le cadre de l’engagement permanent de l’administration à sécuriser notre infrastructure numérique et à protéger la sécurité et la vie privée du peuple américain », a déclaré à l’agence de presse Reuters Chris DeRusha, responsable fédéral de la sécurité de l’information aux États-Unis.

L’annonce américaine fait suite à un vote du Congrès en décembre 2022, qui laissait soixante jours à toutes les administrations pour organiser la suppression de l’application des appareils professionnels.

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Cette interdiction est déjà en vigueur à la Maison-Blanche et dans les ministères de la Défense, de l’Intérieur, des Affaires étrangères, ainsi que plus de la moitié des Etats du pays.

La Commission européenne et le Conseil européen, ont, le 23 février, demandé à leurs employés de bannir TikTok de leurs appareils professionnels, et de leurs appareils personnels s’ils utilisent des applications d’entreprise. Le Parlement européen doit également se prononcer sous peu sur la question.

Ces interdictions font suite aux révélations, dont certaines ont été reconnu par TikTok. A la suite d’une enquête du magazine Forbes qui a révélé que TikTopk peut accéder aux données de ses utilisateurs.

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« Nous nous efforçons de limiter le nombre d’employés ayant accès aux données de nos utilisateurs européens, ainsi que le flot de données en dehors de l’Europe et concentrons nos efforts sur le stockage en Europe des données de ces utilisateurs », a écrit à l’époque Elaine Fox, responsable européenne de la protection de la vie privée pour TikTok, selon qui tout se faisait dans le respect du règlement européen sur les données personnelles.

Des enregistrements audio du site américain Buzzfeed ont aussi montré que des ingénieurs du réseau social avaient eu accès, depuis la Chine, aux données d’utilisateurs américains, entre septembre 2021 et janvier 2022.

Outre les tensions avec la Chine, les Occidentaux pointent du doigt ByteDance, propriétaire de TikTok, qui est membre de la Fédération Chinoise des Sociétés de l’Internet. Or, toute société faisant partie de cette fédération doit s’engager à « avoir une confiance totale dans la voie, les théories, le système et la culture socialistes » ainsi qu’à « accepter les conseils, la supervision et la gestion » des autorités compétentes, dont celle en charge d’Internet, l’« administration chinoise du cyberespace ».

Les Américains ont alors annoncé qu’ils pourraient aller plus loin. Le Comité des affaires étrangères des Etats-Unis va voter une série de textes relatifs à la Chine, dont l’un concerne les protections dont bénéficient les créateurs étrangers de contenus face aux sanctions américaines.

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Si ce texte est adopté, il donnerait au président Joe Biden le pouvoir d’interdire purement et simplement l’application du pays. Une telle interdiction avait déjà été envisagée en son temps par l’ancien président républicain, Donald Trump.

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