samedi, avril 20

Les manifestants attendent beaucoup de Londres

Les forces de l’ordre ont eu recours aux lacrymogènes et canons à eau contre des militants pro-démocratie qui jetaient des pierres et des cocktails Molotov lors d’une manifestation interdite.

Des dizaines de milliers de personnes avaient bravé l’interdiction de manifester pour descendre défiler de Causeway Bay à Central, les quartiers du centre de l’île de Hong Kong. Ils se sont aussi rendus aux abords du Consulat du Royaume-Uni pour demander de l’aide à Londres.

Le rassemblement a dégénéré en violences entre policiers et groupuscules radicaux qui tentaient de s’en prendre au complexe abritant le siège de l’exécutif.

Les manifestants demandent une intervention de Londres

Les forces de l’ordre ont tiré de nombreuses grenades lacrymogènes et les canons à eau ont projeté leur liquide coloré en bleu sur les manifestants qui avaient lancé des pierres et des cocktail Molotov par-dessus les barrières érigées autour du complexe gouvernemental.

Les manifestants hongkongais ont ces derniers temps intensifié leurs efforts pour sensibiliser la communauté internationale. Ils se sont rassemblés aux abords du consulat de Grande-Bretagne pour demander à Londres d’en faire davantage pour protéger les habitants de son ancienne colonie.

Après avoir interpellé la chancelière allemande, Angela Merkel, des centaines de personnes ont chanté l’hymne britannique en brandissant l' »Union Jack » ainsi que la bannière de l’ancienne colonie hongkongaise.

Hong Kong traverse depuis juin une grave crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997, avec des actions et manifestations pour la mise en place de réformes politique, ou dénoncer les violences policières contre les contestataires.

Conformément à la Déclaration sino-britannique de 1984 qui avait présidé à la rétrocession, Hong Kong est une région semi-autonome dirigée sous le principe « Un pays, deux systèmes ». L’île possède des libertés inconnues dans le reste de la Chine, et ce jusqu’en 2047.

Des manifestants veulent la nationalité britannique

Mais les militants pro-démocratie accusent Beijing de faire fi de ses promesses en augmentant son influence politique sur l’île, et en refusant de lui accorder un véritable suffrage universel.

Le 15 septembre, plusieurs manifestants accusaient Londres de ne pas demander suffisamment de comptes à Beijing. D’autres manifestants demandaient la possibilité pour les Hongkongais d’obtenir la nationalité de la Grande-Bretagne ou d’un autre pays du Commonwealth.

En effet, des centaines de milliers de hongkongais ont obtenu avant ou après la rétrocession un passeport particulier émis par Londres et réservé aux « citoyens britannique de l’étranger » (« British National Overseas », BNO). Ce titre facilite les entrées en Grande-Bretagne mais ne donne aucun droit de travail ou de résidence.

Environ 130 parlementaires britanniques ont signé cette semaine une lettre ouverte appelant la Grande-Bretagne et les pays du Commonwealth à accueillir les hongkongais qui souhaiteraient émigrer.

Beijing dénonce une intervention extérieure à Hong Kong

Le gouvernement chinois a plusieurs fois accusé cette mobilisation d’être en fait financée par des capitaux étrangers, en pointant du doigt la Grande-Bretagne et les Etats-Unis.

La Grande-Bretagne est coincée entre deux chaises, car elle souhaite préserver sa relation avec la puissance économique chinoise, en particulier dans le contexte très incertain du Brexit.

Mais Londres a fait part de ses préoccupations quant à l’évolution récente de son ex-colonie, en expliquant avoir l’obligation de veiller au respect de la Déclaration sino-britannique.

« La Déclaration conjointe est un traité légalement contraignant entre la Grande-Bretagne et la Chine qui est aussi contraignant aujourd’hui que quand il a été signé et ratifié il y a plus de 30 ans », a déclaré en juin une porte-parole du Foreign Office.

De son côté, Joshua Wong, figure du « Mouvement des parapluies » de 2014, est actuellement aux Etats-Unis, où il a appelé le président Donald Trump à inclure une clause sur les droits humains dans ses négociations commerciales avec la Chine. Il a rencontré récemment le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas.

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