Le président chinois Xi Jinping a appelé à une étude approfondie de l’esprit de Yan’an ainsi qu’à le promouvoir et à le perpétuer énergiquement, en septembre 2020.
Yan’an, dans le nord-ouest de la Chine, était autrefois la base du Parti Communiste Chinois dans les années 1930-1940, avant que le PCC ne remporte la révolution et ne fonde la République populaire de Chine en 1949.
L’esprit de Yan’an correspond à la campagne de rectification de Yan’an (延安整风运动 : Yan’ān Zhěngfēng Yùndòng), qui est également connu sous le nom de Mouvement de Rectification, Zhengfeng ou Cheng Feng.
Il s’agit du premier mouvement idéologique massif, initié par le Parti communiste chinois (PCC), de 1942 à 1944. Qualifiant Yan’an de sanctuaire de la révolution chinoise, Xi Jinping a déclaré en septembre 2020 que l’esprit de Yan’an entretenu par les révolutionnaires et les communistes de la vieille génération au cours des années à Yan’an est devenu une source inestimable d’inspiration pour le Parti.
Le mouvement s’est déroulé à Yan’an, une zone montagneuse éloignée et isolée du Nord du Shaanxi, après la Longue Marche lancée par Mao Zedong, du 15 octobre 1934 au 19 octobre 1935. Au cours de la seconde guerre sino-japonaise (1937-1945), le Parti Communiste Chinois connaissait une période de paix relative et pouvait se concentrer sur les affaires intérieures du pays.
Le mouvement de rectification est considéré par beaucoup comme l’origine du «culte de la personnalité de Mao Zedong». D’ailleurs, l’héritage de l’ère Yan’an est crucial pour l’histoire du Parti Communiste Chinois. Cette démarche visait pour Mao Zedong à réduire l’influence du communisme soviétique, et mettre en place la vision idéologique et politique de Mao Zedong. La campagne de rectification a permit d’affaiblir Wang Ming et ses alliés dont Bo Gu et d’anciens membres du groupe des 28 bolcheviks.
La campagne de rectification a permis de convaincre ou contraindre les autres dirigeants du Parti Communiste Chinois de soutenir Mao Zedong, car le PCC avait du faire face à de nombreux obstacles pour se développer dès sa création en 1921 et face aux conflits contre le Kuomintang, et les Japonais.
Les méthodes employées à Yan’an ont été regardées comme référence durant plusieurs années. Après la Fondation de la République populaire de Chine en 1949, Mao Zedong a utilisé ces méthodes, chaque fois qu’il a ressenti le besoin de monopoliser le pouvoir politique. En grande partie, la campagne de rectification Yan’an a commencé avec le « systématique remaniement de l’esprit humain ».
Il s’agissait de donner une formation de base dans la théorie marxiste et léniniste, des principes d’organisation du parti aux milliers de nouveaux membres qui ont rejoint le PCC lors de son expansion après 1937. Par la suite, cela a représenté l’élimination de l’imitation aveugle des modèles soviétiques , de l’obéissance aux directives soviétiques et de l’«empirisme». Mao a souligné que la campagne visant à «rectifier les idées fausses» et non pas les gens qui les retenaient.
Les historiens ont considéré ce mouvement comme étant une initiative de la part de Mao Zedong, afin d’assurer son statut de chef suprême du PCC. La plupart des sources historiques font référence à plusieurs phases de «rectification».
La première phase préparatoire a débuté le 1er février 1942 sous Mao Zedong avec son discours «Réforme dans l’ apprentissage, le Parti et la littérature». La seconde phase a été lancé en 1942, à cette époque, un groupe a été étiqueté «doctrinaires» par Mao Zedong, comprenant Wang Ming , les 28 bolcheviks , et ceux qui avaient étudié à l’ étranger et ont été profondément influencé par les théories étrangères. Un autre groupe a été étiqueté « empiristes », dont les membres comprenaient Zhou Enlai, Ren Bishi, Peng Dehuai, Chen Yi , Li Weihan, Deng Fa, et tous les autres hauts dirigeants qui ont soutenu Wang Ming. Mao Zedong a forcé ces dirigeants à se critiquer les uns les autres et s’auto-critiquer lors de réunions. Chacun d’eux a rédigé des rapports de confession et des excuses pour leurs erreurs. Ceux qui avaient produit autocritiques ont été persécutés par la suite en fonction de leurs propres aveux.
La troisième phase de la campagne a duré de 1943 à 1944 ou avril 1945, selon les sources. Il est généralement connu comme la phase «résumant l’histoire du parti». De hauts dirigeants réétudiaient l’histoire du parti et tentait de parvenir à des accords sur des questions majeures, tout en admettant des «erreurs».
