jeudi, mars 28

Li Kunwu, témoin de l’Histoire de Chine

Né en 1955 dans la province du Yunan, le père de Li Kunwu était cadre du PCC et sa mère ouvrière, durant son enfance, « mes parents m’ont donné beaucoup d’amour et une bonne éducation », a expliqué le dessinateur sur TV5 Monde.

Auteur de bandes dessinées, cet ancien dessinateur pour les services de la propagande sous Mao Zedong s’est initié à la bande dessinée belge, grâce à un diplomate français. En 2003, il se rend pour la première fois à Angoulême, au  Festival International de la Bande Dessinée, où il découvre la BD occidentale, principalement belge. Deux ans plus tard, il travaille avec Philippe Ôtié sur la célèbre BD, « Une vie chinoise« .

Trois tomes auto-biographiques

Couv_89265Dans cet ouvrage de trois tomes expose sa vision de la Chine contemporaine à travers des témoignages historiques sur la vie quotidienne dans la rue, les gares, les campagnes et les souvenirs de l’artiste. Il s’agit également d’une auto-biographie, dans laquelle, il raconte ce qu’il a vécu et comment il percevait les évènements.

Ces trois tomes, intitulés « Le temps du père », « Le temps du parti » et « Le temps de l’argent », vont le faire connaître en France. Chaque tome a son identité propre, avec au cœur l’histoire de la Chine. Li Kunwu explique que ces livres se concentrent sur l’histoire de son pays et sa société.

« Je ne vais pas faire de livre politique, mais je ne vais pas avoir peur de parler de la Révolution culturelle ou de Tian An Men. Je vais en parler comme un témoignage », explique ce dernier. « Je prend ça de la façon dont je l’ai vécu », souligne le dessinateur sur TV5Monde.

La BD, destinée aux lecteurs chinois et occidentaux, vise à apprendre l’histoire de la Chine à la nouvelle et l’ancienne génération, raison pour laquelle, beaucoup considère Li Kunwu de « passeur de génération« .

La BD traditionnelle chinoise moins populaire

Pour Li Kunwu, la différence entre la BD occidentale et la BD chinoise est que dans « la bande dessinée occidentale, on peut plus entrer dans l’histoire, plus s’exprimer alors que dans la bande dessinée chinoise, c’est plus compliqué. Avant en Chine, on avait des BD qu’on appelait Lianhuanhuan, qui étaient très différentes ».

En effet, les lianhuanhua sont des bandes dessinées traditionnelles en Chine populaire. Il s’agit de dessins de petits formats, avec un dessin réaliste, sur une seule vignette.

Le texte est plus souvent un récit que des dialogues et sont généralement des adaptations de grands classiques de la littérature chinoise, des récits pédagogiques ou des textes de propagandes et d »édification des masses ».

Aujourd’hui, ce sont les manhua, plus courant et plus occidentalisés. Ils se lisent de gauche à droite, comme les bandes dessinées françaises, et dans le sens de lecture occidental.

Bien que la bande dessinée traditionnelle « ne marche pas bien en Chine » alors que la nouvelle BD et les mangas « sont de plus en plus populaires », « j’ai confiance dans le futur, ça ira en s’améliorant », assure Li Kunwu.

Pour ce dernier, « le fait d’avoir appris la BD belge, c’est plus facile pour moi de mieux comprendre les relations franco-chinoises ».

Spectateur des changements de la Chine

Li Kunwu explique que « ces 100 dernière années, la Chine a connu des changements impressionnants, j’ai pu expérimenté les 50 dernières années. Ces changements, même pour les chinois, sont assez impressionnants et incompréhensibles parfois. Pour moi, il est important d’utiliser la BD pour essayer de raconter un peu ce processus et donner un témoignage ».

Il confie à Albert Helly, sur le site du Forum Chine et Francophonie que « quand j’étais petit, je dessinais par terre, il n’y avait pas dans le quartier, regardez, à 50 m d’ici, des murs blancs comme ceux de cette salle. Puis, entre mon enfance et mon adolescence, je n’ai connu que des révolutions politiques ».

Pour lui, « dessiner était pour moi une joie », après son service militaire, il devient illustrateur dans des journaux puis devient chef d’édition artistique. « Par la suite j’ai publié 30 livres en 50 ans, plutôt des documentaires, sur tous les sujets, notamment les minorités et les quartiers historiques de Kunming » explique-t-il.

Sur la question des Droits de l’homme, Li Kunwu explique à TV5Monde que « la Chine s’améliore et qu’il y a eu de grosses améliorations, par exemple, il y a le système des camp de travail, quand quelqu’un a fait une faute,  il doit aller dans ces (camps de rééducation par le travail, ndlr). En 2013, (le gouvernement, ndlr) a supprimé ces systèmes de prison. Il y a toute une réforme, pour moi, cela montre que les Droits de l’homme s’améliorent, bien sût il y a encore des problèmes, mais il faut continuer à réformer et à s’améliorer ».

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