jeudi, avril 25

L’île Maurice recherche ses touristes chinois

Durant deux ans, le nombre de touristes chinois dans l’île a explosé, mais depuis 2016, les chiffres sont revenus à la baisse.

Après une envolée en 2014 et 2015, l’engouement s’est tassé en 2016 avec un recul de 11,4%. Cette année, le recul se poursuit en 2017 avec une nouvelle baisse de 1,6% entre janvier et avril.

Cette situation inquiète le gouvernement, qui a tenu une réunion spécifique la semaine dernière avec les représentants d’Air Mauritius, de l’Association des hôteliers et restaurateurs de l’île Maurice (AHRIM) et de la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA).

De son côté, la MTPA doit revoir ses critères de décision pour lancer une campagne de promotion de la destination Maurice en Chine. Son objectif de 100 000 arrivées en 2017 devient pressant.

Il est donc prévu de faire vite et de lancer la nouvelle campagne avec des annonces dans les métros des principales villes de Chine. Et les agences de voyages basées en Chine devront stimuler les ventes.

Malgré ce branle bas de combat, les interrogations persistent sur les raisons de cette désertion des touristes chinois. Plusieurs professionnels du secteur pointent du doigt Air Mauritius, qui a été contraint de réduire le nombre de vols en direction de la Chine dû à la baisse de la demande de sièges.

Cette décision a provoqué la colère des hôteliers, qui estiment que la compagnie n’est pas « flexible au sujet de la vente de ses sièges ». Une flexibilité remise en cause par les opérateurs chinois, qui ont demandé le mois dernier au ministre du Tourisme de réserver des sièges pour les visiteurs chinois. Ces derniers n’avaient pas de place pour voyager, alors qu’ils avaient déjà réservé leurs chambres d’hôtel.

Maurice est une destination « sécurisée » pour les touristes chinois

Du côté de la direction de Sun Resorts, on explique que « les agences de voyages qui désirent obtenir des sièges sur les courriers d’Air Mauritius doivent se préparer à en faire les frais si les sièges n’ont pas été vendus ».

Ce manque de flexibilité d’Air Mauritius s’ajoute à des inconvénients majeurs subis par Maurice. Comparée à ses concurrents, le coût du billet d’avion est plus élevé et la durée du vol dépasse les 10 heures. De plus, le touriste chinois ne dispose qu’en moyenne que de cinq jours de congé pour pouvoir visiter l’île.

Pour le nouvel ambassadeur de Chine à Maurice, Miao Lee Hon Chong, « des efforts supplémentaires doivent être déployés pour rendre le séjour des touristes chinois à Maurice le plus agréable possible ».

Pour L’Express de Maurice, « sur ce marché prometteur et stratégique, il va falloir, une fois pour toutes, débrider son imagination. Une danse du lion et quelques pétarades ne peuvent suffire à attirer une clientèle chinoise de plus en plus éduquée et informée ».

Citant les analyses d’AllianceBernstein, le quotidien mauricien explique que « la culture joue de plus en plus un rôle important dans les intentions de voyage des nouveaux touristes chinois, ces fameux ‘China Millennials’, nés au début des années 90 et dont le quart a connu l’université ou d’autres institutions d’études supérieures. Ils sont au nombre de 300 millions et vont influer fortement sur la tendance générale des voyageurs chinois ».

Pour cela, il est préconisé de renforcer les mesures visant à améliorer la communication et les échanges auprès des touristes chinois dans tous le pays. Le renforcement des contrôles des prix, réclamés par les opérateurs de transports publics, pour que les touristes chinois ne soient pas victime d’abus. Enfin, une réorientation des objectifs d’Air Mauritius, exigée par les agences de voyages chinoises.

Du côté des hôteliers, les avis sont mitigés. Certains, comme le LUX*, se sont adaptés à leur nouvelle clientèle, en mettant en place des mesures, telles que la formation en mandarin des membres de son personnel et des aménagements au niveau de la gastronomie.

Pour Avinash Teelock, Sales Manager chez Solis Indian Ocean, agence spécialisée dans le secteur du réceptif, a indiqué qu’il est « possible de relever le défi associé à la baisse du nombre d’arrivées touristiques en provenance de la Chine. Cela présuppose une cohésion totale de toutes les parties concernées ».

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