samedi, avril 20

L’Initiative de Chiang Mai, première accord de régionalisation en Asie

Instaurée en l’an 2000 après la crise asiatique de 1997/98, l’initiative de Chiang Mai a connu plusieurs évolutions à travers plusieurs accords de libre-échange visant à sortir de la dépendance des institutions internationales occidentales, comme le Fonds Monétaire International et la Banque Mondial. Quinze ans, plus tard, les pays asiatiques créent une Communauté économique et parviennent à mettre en place un marché commun et un système financier stable.

2000, éviter une nouvelle crise

De droite à gauche, Philippine President Benigno Aquino, Singapore Prime Minister Lee Hsien Loong, Thailand's Prime Minister Prayut Chan-O-Cha, Vietnam's Prime Minister Nguyen Tan Dung, Malaysia's Prime Minister Najib Razak, Laos Prime Minister Thongsing Thammavong, Brunei Sultan Hassanal Bolkiah, Cambodia's Prime Minister Hun Sen, Indonesia's President Joko Widodo and Myanmar President Thein Sein
Sommet de l’ASEAN 2015

Après la crise financière asiatique, l’Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande, le Brunei, le Vietnam, le Laos, la Birmanie et le Cambodge ont engagé une initiative économique et commerciale commune, afin de faire face aux manques de liquidité à court terme et de répondre à leurs besoins.

L’initiative de Chiang Mai est surtout une alternative au Fonds Monétaire International, ayant imposé des mesures macro-économiques drastiques remettant en cause les systèmes financiers de certains pays. Ces derniers ont d’ailleurs vécu l’aide du FMI comme une humiliation. Il apparait évident que l’Initiative de Chiang Mai est la réponse de l’Asie orientale à ce traitement.

Ainsi, les pays de l’ASEAN+3 sont assurés d’avoir des liquidités via des accords swap pour échanger leurs devises nationales contre des dollars américains, au prorata de leur contribution au fonds.

Initié lors de l’assemblée annuelle de la Banque asiatique de développement, le 6 mai 2000 à Chiang Mai, en Thaïlande, les membres de l’ASEAN+3 ont signé une série d’accords bilatéraux de swap. Cette démarche rencontrera un franc succès poussant les pays d’Asie à s’associer davantage notamment dans un contexte économique prospère en Asie orientale.

Trouver la stabilité dans le régionalisme

En 2009, face à la crise économique et financière internationale, les pays de l’ASEAN+3 se félicitent de la mise en place de l’initiative Chiang Mai. Celle-ci n’a d’ailleurs plus seulement vocation à parer une nouvelle crise monétaire en Asie, mais à instaurer durablement des accords monétaires bilatéraux « multi latéralisés« .

Pour cela, la Chine (y compris Hong Kong), le Japon, la République de Corée et les dix pays membres de l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du sud-ouest) signent un nouvel accord d’échange de devises à court terme ‘swap’, intitulé « Multi-latéralisation de l’Initiative de Chiang Mai » (CMIM).

Entré en vigueur le 25 mars 2010, le dispositif dispose de 120 milliards de dollars (soit plus de 100 milliards d’euros) de réserve de change, puis 240 milliards de dollars en 2012, afin d' »accorder un soutien financier aux pays signataires de la CMIM en proie à un manque de liquidités à court terme« .

aseanUn consensus a d’ailleurs été trouvé entre le Japon et la Chine, dont le premier souhaitait devenir le premier bailleur de ce dispositif. Après discussions, les deux pays ont chacun contribué à hauteur de 38,4 milliards de dollars et la République de Corée, 19,2 milliards de dollars. Les dix pays membres de l’ASEAN ont versé collectivement un total de 24 milliards de dollars.

Dans ce contexte de crise internationale, les pays asiatiques sont ainsi parvenus à impulser leur économie, à signer de nombreux accord de libre-échange, régionalisant ainsi davantage les échanges, afin d’éviter la contagion. Ainsi, l’initiative de Chiang Mai est la première pierre de la construction d’un bloc commercial asiatique, qui ne dépend plus uniquement des consommateurs occidentaux.

Quinze ans plus tard, la Communauté économique de l’ASEAN est créé sur la base d’un marché et d’une zone de production unique, l’augmentation de la compétitivité, la promotion du développement économique équitable, et une intégration approfondie de l’ASEAN à l’économie mondiale.

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