jeudi, mars 28

L’objectif de neutralité carbone coûtera à la Chine plus de 12 000 milliards d’euros

La Chine devra investir plus de 100 000 milliards de yuans, soit près de 12 800 milliards d’euros (taux de change du 01.02.2021), ce qui représente l’ensemble du PIB de la Chine en 2020.

La Chine compte donc éliminer le carbone de son approvisionnement énergétique au cours des trois prochaines décennies, et s’efforcer de réduire ses émissions.

De 2020 à 2050, de nouveaux investissements de 100 000 à 138 000 milliards de yuans (soit 2 à 2,5% du PIB annuel chaque année sur la période) seront nécessaires pour atteindre l’objectif de neutralité carbone, a déclaré He Jiankun, vice-président du Comité national d’experts sur le changement climatique.

Ce dernier a expliqué lors de la Conférence annuelle centrale sur le travail économique, tenue en décembre 2020, que la Chine accélérera également l’optimisation de la structure industrielle et du mix énergétique du pays et cherchera à atteindre son pic de consommation de charbon dès que possible.

Dan une déclaration promettant d’intensifier les efforts pour renforcer le développement de nouvelles énergies, il a expliqué que la Chine vise également à améliorer le système plafonnant à la fois l’intensité carbone nationale (le taux d’émission de dioxyde de carbone par unité de PIB), et la consommation d’énergie.

Ces objectifs vont être mit en place alors que la Chine tente d’atteindre un pic des ses émissions de dioxyde de carbone avant 2030 et ainsi accéder à la neutralité carbone avant 2060.

Cet ambition projet de neutralité carbone a été présenté en septembre 2020 par le président Xi Jinping lors du débat général de la 75e session de l’Assemblée générale des Nations Unies. Depuis, les responsables chinois ont réitéré à plusieurs reprises leur « détermination à suivre un développement faible en carbone ».

D’ailleurs, «atteindre ces objectifs exigera un travail extrêmement fort de la part de la Chine», a admit Xi Jinping, lors de l’Agenda de Davos du Forum économique mondial. «Pourtant, nous croyons que lorsque les intérêts de l’ensemble de l’humanité sont en jeu, la Chine doit avancer, agir et faire le travail», a-t-il assuré.

Lire aussi : La Chine s’engage à être «neutre en carbone» d’ici 2060

He Jiankun, également président du comité académique de l’Institut du changement climatique et du développement durable de l’Université Tsinghua, a déclaré que « la clé pour atteindre ces objectifs était de décarboner les approvisionnements énergétiques du pays, ce qui donnera également un nouvel élan au développement économique ».

« Les émissions annuelles de gaz à effet de serre du pays équivalent à 14 milliards de tonnes métriques de dioxyde de carbone. Parmi ce total, les émissions de dioxyde de carbone liées à l’énergie représentent environ 73% », a indiqué ce dernier.

Parmi les mesures annoncées dans le cadre de la Conférence centrale sur le travail économique, le reboisement à grande échelle est une priorité pour augmenter la capacité de puits de carbone du pays, ce qui aidera l’écosystème à absorber le dioxyde de carbone de l’atmosphère.

He Jiankun a expliqué que la Chine envisage aussi d’augmenter sa capacité de puits de carbone de 800 millions à 1 milliard de tonnes par an. « Toutefois, cette capacité chutera à mesure que le potentiel d’expansion des forêts diminuera en raison de la réduction d’espaces disponibles ».

«D’ici le milieu du siècle, il sera difficile de maintenir l’augmentation de la capacité au-dessus du niveau actuel», a-t-il affirmé. «Ainsi, le pays doit dépendre principalement de la réduction des émissions pour atteindre son objectif à long terme de neutralité carbone, en particulier pour des émissions nettes de dioxyde de carbone nulles dans son système énergétique».

D’ailleurs, la transition écologique devrait créer des emplois : « dans chaque unité de capacité de production, l’énergie renouvelable peut créer un emploi et demi à trois emplois pour chaque emploi qui serait créé par l’industrie énergétique traditionnelle. »

«Malgré une hausse au stade préliminaire, le coût général de l’approvisionnement énergétique devrait afficher une tendance à la baisse à long terme avec le développement d’un système énergétique à faibles émissions de carbone», a-t-il déclaré.

Le ratio du coût total de l’approvisionnement en énergie dans le PIB de la Chine diminuera régulièrement à long terme, en particulier après 2035, lorsque la croissance économique du pays ne devrait plus avoir de corrélation directe avec la croissance de sa consommation d’énergie. «L’efficience et l’efficacité économique de la consommation d’énergie continueront d’augmenter», a assuré l’expert.

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