vendredi, mars 29

Manifestations à Hong Kong, Carrie Lam condamne « une violence extrême »

La cheffe du gouvernement de Hong Kong, Carrie Lam, a condamné ce 2 juillet « l’usage extrême de la violence » par des manifestants qui ont occupé et saccagé le LegCo (parlement hongkongais).

Hong Kong est secoué depuis des semaines par une série de manifestation, partie d’un projet de loi controversé autorisant les extraditions vers la Chine. Le 1er juillet, la contestation a franchi un nouveau palier, jour anniversaire de la rétrocession du territoire semi-autonome à la Chine en 1997.

Après une quinzaine de jours de calme, la colère des contestataires les plus radicaux a pris un tournant, quand des groupes de manifestants ont fait irruption dans le Conseil législatif (LegCo), le Parlement.

Dans l’hémicycle, les manifestants ont déployé le drapeau de l’époque coloniale britannique et ont arraché les portraits des dirigeants de Hong Kong puis mettant à sac le bâtiment à sac, maculant les murs de graffiti. La police antiémeute a repris le contrôle du Legco peu après minuit.

Lors d’une conférence de presse au milieu de la nuit, Carrie Lam, très impopulaire, a condamné l’invasion « extrêmement violente » du Parlement.

« C’est quelque chose que nous devons sérieusement condamner car rien n’est plus important que l’Etat de droit à Hong Kong », a-t-elle dit, évoquant des événements « bouleversants et choquants ».

De son côté, le chef de la police Stephen Lo a jugé que « les actes violents des manifestants ont dépassé de loin la limite de l’expression pacifique de revendications ».

Depuis des mois, des millions de Hongkongais protestent contre le texte sur les extraditions. Le projet de loi a été suspendu mais la colère s’est généralisée. Les manifestants dénoncent le gouvernement hongkongais dans son ensemble, accusé d’avoir laissé Beijing éroder les libertés du territoire.

Aux termes de l’accord de rétrocession, le territoire bénéficie de libertés inconnues dans le reste de la Chine, en théorie jusqu’en 2047, en vertu du principe « un pays, deux systèmes ».

Les manifestants exigent le retrait définitif du projet de loi, la démission de Carrie Lam et la fin des poursuites contre les protestataires arrêtés ces dernières semaines.

Des contestataires ont expliqué qu’ils avaient été poussés à la violence parce que le gouvernement restait sourd à leurs revendications.

Le député démocrate Eddie Chu a été empêché par les officiers de gagner son bureau. « La police dit que les lieux tout entiers sont une scène de crime », a-t-il dit à la presse.

Joshua Wong, symbole du mouvement pro-démocratie de l’automne 2014 tout juste sorti de prison, a déclaré que les derniers événements était une réaction « à la tyrannie et au règne impérial de Pékin et du gouvernement hongkongais ».

Les manifestants ont reçu des soutiens étrangers, dont celui de Donald Trump qui a déclaré que les manifestants « sont en quête de démocratie ». Le président américain a expliqué que « malheureusement, certains gouvernements ne veulent pas de la démocratie », une pique destinée au gouvernement chinois.

Le chef de la diplomatie britannique, Jeremy Hunt, a exprimé de son côté le « soutien indéfectible » de son pays « à Hong Kong et à ses libertés » tout en appelant les manifestants à la retenue.

Les techniques de plus en plus radicales de certains protestataires pousse une partie de la population contre eux. D’ailleurs, des dizaines de milliers de hongkongais sont descendus dans la rue pour soutenir la police. Certains les ont appelés au compromis.