vendredi, mars 29

Mer de Chine méridionale : bien loin d’un apaisement

« Alors que les périodes de tension accrue succèdent à des moments de relative accalmie, la recherche d’une solution négociée et la résolution d’une dispute récurrente, qui risquerait à tout moment de provoquer une escalade régionale voire mondiale, devient de plus en plus cruciale« , expliquait en 2013, Yann Roche, professeur au département de géographie, de l’Université du Québec à Montréal.

Cependant, Beijing vient d’engager des manœuvres, une semaine avant la décision de la Cour permanente d’arbitrage (CPA), sollicitée par l’ancien président philippin, Benigno Aquilo, afin de résoudre le différent territorial en mer de Chine méridionale entre les Philippines et la Chine.

« Les manœuvres se dérouleront autours de l’archipel des Paracels du 5 au 11 juillet, et les autres embarcations n’auront pas le droit de pénétrer dans ce secteur pendant la durée des exercices« , a indiqué le communiqué de l’administration chinoise de la sûreté maritime.

Un moyen pour Beijing de contester la requête introduite en 2013 par Manille demandant à la CPA de déclarer que les revendications chinoises sont une violation de la Convention de l’ONU sur le droit à la mer (CNUDM), signée par les deux pays.

D’autant plus que les autorités chinoises ont assuré à de très nombreuses reprises qu’elles ne reconnaissent pas la compétence de la Cour et n’allaient donc pas envoyé de représentants aux audiences. La Chine a d’ailleurs fait savoir qu’elle ne tiendrait pas compte de son verdict.

merde chineLa Chine met en avant une carte des Philippines datant de 1905 montrant que les îles Nansha et l’île Huangyan « n’ont jamais été un territoire philippin, délimité à 118 degrés de longitude est ».

Face à l’ampleur de la situation, le président Xi Jinping a réaffirmé que la Chine ne ferait aucun compromis sur sa souveraineté. D’ailleurs, en présence du Premier ministre grec, Alexis Tsipras, le Premier ministre Li Keqiang, a indiqué le 5 juillet, que « la Chine s’est engagée à résoudre les différends maritimes à travers le dialogue et la négociation avec les pays directement concernés, en conformité avec le droit international et sur la base du respect des faits historiques ».

Toutefois, le Global Times, quotidien conservateur, a évoqué la possibilité d’une « confrontation militaire« . L’éditorialiste affirme que « si les États-Unis profitent de la pagaille pour déployer plus de forces militaires en  mer de Chine du Sud », représentant alors « une menace directe pour la sécurité nationale de la Chine, les exercices militaires de la Chine pourraient être considérés comme une contre-mesure« .

Il est évident pour le Global Times que les différents doivent être réglés entre les acteurs principaux. D’ailleurs le nouveau président philippin, Rodrigo Duterte a proposé de dialoguer avec la Chine au sujet de la procédure d’arbitrage. Ce dernier a assuré que « nous ne sommes pas prêts à faire la guerre. La guerre est un vilain mot ».

Cependant, « il est des puissances extérieures qui sont désireuses de faire des vagues dans la région », note le quotidien, qui appelle le gouvernement à presser « la construction de ses capacités militaire« , car « même si la Chine ne peut pas rivaliser avec l’armée américaine sur le court terme, elle doit être capable de faire payer aux États-Unis un coût impossible à supporter s’ils interviennent par la force dans le différend en mer de Chine méridionale ».

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