jeudi, avril 25

Mouvement anti-Chine en Hongrie

L’opposition au gouvernement de Viktor Orban a organisé une manifestation pour dénoncer la présence de la Chine dans le pays, qui a réunit plusieurs milliers de hongrois à Budapest.

L’opposition hongroise s’opposait à l’implantation d’un campus destiné à accueillir une antenne de l’université Fudan, un établissement public chinois de renom. En mars, le gouvernement hongrois avait annoncé qu’en 2024, cette université basée à Shanghaï ouvrirait son seul et unique campus hors de Chine à Budapest.

Les manifestants ont évoqué des problèmes ,tels qu’un prêt de construction de 1,5 milliard de dollars d’une banque chinoise et le terrain réservé au projet initialement destiné au logement étudiant.

En effet, selon des documents internes obtenus par un journal d’investigation, cité par RFI, les travaux se feront sans appel d’offres et  seront confiés à une entreprise chinoise qui utilisera essentiellement des matériaux et une main-d’œuvre venus de Chine.

Pour le journal Global Times, «le tollé public mis en scène s’est invariablement révélé être le dernier coup d’un camp anti-Chine. Une variété de groupes subversifs – des séparatistes du Tibet, de l’île de Taïwan et des universitaires ayant des liens étroits avec des groupes de réflexion sino-sceptiques financés par les États-Unis – et leur implication dans la marche est non seulement manifeste, mais en réponse aux appels du maire de Budapest Gergely Karácsony du parti d’opposition» à Viktor Orban.

A la suite de ce mouvement de contestation, Gergely Karácsony a annoncé son intention de baptiser trois rues différentes à proximité du campus prévu : « Free Hong Kong Road », « Dalai Lama Road » et « Uighur Martyr’s Road », dans le but de provoquer la Chine et mettre en avant sa politique anti-chinoise, à l’instar d’autres politiques, dont le plus ardent, Donald Trump.

Lors d’une prise de parole durant la manifestation, la maire du 9ème arrondissement de Budapest, Krisztina Baranyi, a déclaré que «la Chine construit son « cheval de Troie » avec l’aide de l’argent hongrois, car le gouvernement hongrois est un partenaire de Pékin».

Des propos soutenus par Gergely Karácsony qui a assuré «nous allons arrêter le projet Fudan. Et nous continuerons à nous mobiliser sur chaque sujet où nous voyons le gouvernement représenter les intérêts des privilégiés contre la volonté de la majorité».

Pourtant les relations entre la Chine et le gouvernement hongrois sont au beau fixe. La Hongrie a choisit de vacciner sa population avec des vaccins chinois, contrairement aux autres européens et le Conseiller d’État et Ministre des Affaires étrangères Wang Yi s’est entretenu avec le Ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce extérieur Peter Szijjarto à Guiyang, le 31 mai 2021.

A cette occasion, les deux ministres de la Chine et de la Hongrie se sont accordés à renforcer les relations bilatérale. Peter Szijjarto a d’ailleurs souligné que la Chine était la plus grande source d’investissements étrangers de la Hongrie en 2020, et que le commerce bilatéral entre la Chine et la Hongrie avait augmenté rapidement au premier trimestre 2021.

En effet, le commerce bilatéral entre la Chine et la Hongrie avait augmenté de 64,7% en glissement annuel, «montrant une forte résilience et un grand potentiel».

Ce dernier a indiqué que «la Hongrie invite Huawei et d’autres entreprises à capitaux chinois à accroître leurs investissements en Hongrie et à augmenter leurs investissements dans la R&D», une position contraire à ces voisins et notamment à la stratégie de l’Union européenne vis-à-vis des géants chinois et de la Chine, elle-même.

De son côté, Wang Yi a indiqué que la Hongrie est le premier pays européen à avoir signé un mémorandum d’entente sur la coopération dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route » avec la Chine ; le premier pays à avoir créé une banque de compensation en RMB en Europe centrale et orientale ; le premier pays européen à avoir ouvert des écoles bilingues pour enseigner à la fois en hongrois et en chinois ; et également le premier pays membre de l’UE à avoir reconnu et utilisé le vaccin chinois.

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