vendredi, mars 29

Les normes volontaires toujours au cœur des échanges économiques franco-chinois

À l’occasion du déplacement du président de la République française en Chine, AFNOR et son homologue la SAC ont renforcé et élargi leur accord de coopération pour élaborer des normes volontaires sur des sujets stratégiques. Au menu : industrie du futur, e-commerce et climat.

Mardi 9 janvier 2018, Olivier Peyrat, directeur général d’AFNOR, et Zhi Shuping, ministre responsable de l’AQSIQ (Administration for Quality Supervision, Inspection and Quarantine, en français Administration générale de la Supervision de la Qualité, de l’Inspection et de la Quarantaine), l’autorité de tutelle de la SAC (Standardization Administration of China, homologue d’AFNOR en Chine), ont actualisé leur accord de coopération pour œuvrer conjointement à l’émergence de nouvelles normes internationales volontaires.

Le renforcement de cette entente en matière de normalisation a été acté lors de la rencontre à Pékin entre les chefs d’État français et chinois, Emmanuel Macron et Xi Jinping, respectivement accompagnés d’une délégation de dirigeants d’entreprises. Ce haut patronage s’inscrit dans la lignée d’une coopération en matière de normalisation initiée en 2013, qui a notamment suscité des initiatives communes entre les deux organismes sur des projets variés, s’étendant du ferroviaire (infrastructure et matériel roulant) au contact des aliments avec la vaisselle en céramique ou verre, ou encore les poussettes pour enfants.

En soutien direct aux priorités gouvernementales des deux pays, l’accord de 2018 introduit de nouvelles thématiques stratégiques dans le partenariat franco-chinois sur la normalisation volontaire : l’industrie du futur, l’e-commerce ainsi que la lutte contre le réchauffement climatique, en écho au One Planet Summit du 12 décembre 2017, manifestation post-COP23 qui a mis en relief l’apport potientiel des normes volontaires en matière de finance climatique et de mesure des émissions de gaz à effet de serre, afin que les meilleurs projets se détachent plus aisément du lot.

Qui façonne la norme, influence le marché

Un groupe de six pays se détache en termes de pilotage de la normalisation mondiale. Il s’agit de l’Allemagne et des États-Unis en tête, puis – dans un mouchoir de poche – du Royaume-Uni, du Japon, de la Chine et de la France. La Chine a intensifié ses efforts de participation ces 15 dernières années pour promouvoir l’expertise chinoise au plan international et propulser ses experts et ses entreprises dans le cœur des processus de la normalisation internationale.

La « modernisation » en cours de la normalisation chinoise (une nouvelle loi, promulguée en novembre dernier, est entrée en vigueur au 1er janvier 2018) vise à renforcer son efficacité, tant pour sécuriser et améliorer la qualité de son marché intérieur, que pour mieux influencer la scène internationale.

La SAC continue de prendre la responsabilité de nombre de comités et sous-comités techniques de l’organisation internationale de normalisation (ISO)… À l’image du sous-comité sur les émissions de gaz à effet de serre, sujet au cœur de la rencontre franco-chinoise du 9 janvier, et qui en dit long sur les ambitions de Pékin d’affirmer, avec Paris, un leadership sur la question climatique.

La Chine a multiplié les accords bilatéraux ces dernières années. Près d’un tiers des comités gérés par la SAC le sont en jumelage avec un autre comité membre de l’ISO. C’est le cas avec des pays divers en Europe (Allemagne, Autriche, France, Italie, Royaume-Uni, Suède), avec le Canada, les Etats-Unis, d’autres pays asiatiques (Corée, Japon), l’Afrique du Sud et la Turquie.

Des outils de compétitivité

Gages de confiance et d’interopérabilité des produits et services, les normes volontaires constituent des outils de choix pour conquérir des marchés à l’export. À Xian ce 9 janvier, le président Macron a plaidé pour stimuler partenariats et échanges économiques entre les deux pays dans des domaines où la normalisation volontaire a précisément déjà fait la preuve de son caractère de doper la croissance : transition énergétique, silver économie, agroalimentaire, numérique, et pour ce dernier, tout particulièrement l’intelligence artificielle.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *