vendredi, mars 29

« Nouveau couloir économique » entre la Chine, la Russie et la Mongolie

En 2014, le président russe Vladimir Poutine assurait que « la Russie, la Chine et la Mongolie doivent mener un dialogue tripartite en vue de réaliser des projets conjoints ». Deux ans plus tard, son vœu est exhaussé, les trois pays ont décidé de mettre en place une nouvelle politique économique tripartite.

Les présidents chinois Xi Jinping, russe Vladimir Poutine et mongol Tsakhiagiin Elbegdorj se sont accordés sur la réalisation d’un programme de développement et sur le renforcement de leur coopération en matière d’infrastructures, de transport et de connectivité, d’infrastructures portuaires, de capacités industrielles, d’investissements, de commerce et d’économie, d’échanges humains et culturels et de protection de l’environnement. Ces derniers ont également signé à Tachkent (Ouzbékistan) un accord trilatéral sur les procédures douanières.

Cette 3ème rencontre tripartite a été l’occasion pour les trois présidents de débattre de la mise en place de leur programme de coopération à moyen terme et des avancées obtenues dans les domaines tels que le commerce, l’économie, les échanges humains et culturels, les transports, le tourisme et les sports, souligne l’agence de presse Xinhua.

Depuis plusieurs années, les trois pays tentent de consolider leur coopération, en dépit des différences culturelles et des intérêts individuels. D’ailleurs, en septembre 2014, Vladimir Poutine expliquait que « la proximité géographique de la Mongolie, de la Russie et de la Chine leur permettent de réaliser des projets à long terme dans l’infrastructure et le secteur énergétique, l’industrie minière. Nous avons des dossiers à examiner ensemble et jugeons nécessaire de lancer un dialogue tripartite permanent ».

Les présidents mongol Tsakhiagiin Elbegdorj, chinois Xi Jinping et russe Vladimir Poutine
Les présidents mongol Tsakhiagiin Elbegdorj, chinois Xi Jinping et russe Vladimir Poutine

Un dialogue nécessaire pour arriver à un consensus, qui porte – depuis 2013 – pour Xi Jinping vers une conciliation entre « l’initiative chinoise de la Ceinture économique de la Route de la soie avec le plan russe de rail transcontinental et le programme mongol de route de la prairie, et accélérer la construction du couloir économique trilatéral proposé par la Chine ».

Ce dernier a d’ailleurs appelé, l’an dernier, les « ministères concernés dans les trois pays à accélérer le lancement des stratégies de développement pour chaque pays et à transformer la vision en des projets coopératifs concrets ».

Après plusieurs années de tractations, tous se sont accordés à « travailler à une meilleure synchronisation de l’initiative chinoise de Ceinture économique de la Route de la Soie, des stratégies de développement de la Russie – et plus particulièrement de son projet de chemin de fer transcontinental – et du programme mongol Route des Steppes ».

D’après Xinhua, le président russe Vladimir Poutine a indiqué que « la Russie, la Chine et la Mongolie sont de bons voisins et de bons amis, dont les relations sont basées sur l’égalité, le respect et le profit mutuel ».

Ce dernier a expliqué que son pays était « déterminée à travailler avec la Chine et la Mongolie pour mettre en œuvre tous les nouveaux projets de transports et d’infrastructures, pour accélérer les formalités de transit portuaire, et pour promouvoir une meilleure intégration économique régionale. La Russie est également disposée à renforcer ses échanges humains et culturels avec les deux autres pays« .

De son côté, le président mongol Tsakhiagiin Elbegdorj a souligné que le nouveau couloir économique est « très important », « la Mongolie est prête à travailler main dans la main avec la Chine et la Russie pour développer les infrastructures de transport et renforcer la coopération économique dans les régions frontalières » a-t-il ajouté.

D’autant plus que l’industrie minière mongole représente 20% du produit intérieur brut du pays, des atouts majeurs pour Beijing et Moscou. D’un côté, la Chine est incontournable dans le pays, les échanges commerciaux sino-mongols ont bondi à 6 milliards de dollars en 2013 (contre 324 millions de dollars seulement en 2002), ce qui représente plus de la moitié des échanges extérieurs de la Mongolie.

De l’autre, Moscou a certes perdu de son influence dans le pays, mais en guise de soutien, le Kremlin a effacé la dette des mongols et investit dans divers projets d’infrastructures et miniers. Raison pour lesquelles, « la politique extérieure de la Mongolie se fonde précisément sur cet équilibre entre la Russie et la Chine » a expliqué Julian Dierkes, un expert de la Mongolie à la University of British Columbia, à l’Agence France Presse, en septembre 2014.

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