vendredi, avril 19

Nouveau week-end mouvementé à Hong Kong

La police hongkongaise a utilisé le 2 novembre du gaz lacrymogène et des canons à eau contre des milliers de manifestants pro-démocratie descendus dans les rues pour une nouvelle marche non autorisée.

Après cinq mois de mobilisation, la contestation ne montre aucun signe de recul, malgré un nouvel avertissement de Pékin.

Une foule de manifestants, vêtus de noir et ayant le visage masqué – interdit par les autorités -, a déferlé sur le quartier commerçant de Causeway Bay. Des affrontements ont rapidement éclaté entre les manifestants et la police anti-émeutes qui a voulu les disperser et a multiplié les arrestations.

Avec des tirs soutenus de gaz lacrymogène et un canon à eau, les policiers ont pris en chasse des groupes de protestataires qui ont bloqué des rues, construit des barricades et vandalisé des commerces. Parmi les sites touchés, les vitres du bureau de l’agence de presse chinoise, Xinhua, ont éclaté.

Certains activistes ont lancé des briques et des cocktails Molotov sur les policiers ainsi qu’à des bouches de métro. Pendant ce temps, des fans de rugby venus dans les bars du quartier de Wanchai regarder la finale de la Coupe du monde se sont retrouvés pris dans des nuages de gaz lacrymogènes. Les incidents se sont ensuite déplacés dans les quartiers Mongkok et Tsim Sha Tsui.

Le 1er novembre, le gouvernement chinois avait lancé un nouvel avertissement, prévenant qu’elle ne tolérerait « aucune activité » de nature à diviser le pays ou menacer la sécurité nationale. Pékin veut « renforcer la conscience nationale et le patriotisme » à Hong Kong « par l’éducation à l’histoire et à la culture chinoises ».

Lors de ce 22ème week-end d’affilée de mobilisation, la police avait autorisé un rassemblement en soirée mais rejeté une demande de marche durant l’après-midi en invoquant des craintes sécuritaires.

Parmi ceux qui appelaient à manifester figurait Joshua Wong, figure du mouvement pro-démocratie dont la candidature aux élections locales vient d’être invalidée. « L’exercice de la liberté de réunion devient de plus en plus difficile alors que la police de Hong Kong renforce sa pression depuis quelques mois. Pourtant nous ne renonçons pas à nos droits constitutionnels », a écrit sur Twitter le jeune homme, considéré par les médias chinois de « séparatiste » et « traître« .

Ex-colonie britannique rendue à la Chine en 1997, Hong Kong possède des libertés inconnues en Chine continentale aux termes de sa Loi fondamentale (Constitution régionale), comme la liberté d’expression et de manifestation ainsi qu’une justice indépendante.

Mais Hong Kong connaît depuis le début du mois de juin des manifestations quasi quotidiennes, et de plus en plus violentes, pour dénoncer l’ingérence jugée grandissante de Beijing et exiger des réformes démocratiques.

Déjà fragilisée par la guerre commerciale entre Washington et Beijing, Hong Kong est entré en récession au troisième trimestre, pour la première fois depuis la crise financière de 2008. Le PIB de la région semi-autonome a reculé de 3,2% au troisième trimestre, dans la foulée d’un repli de 0,4% lors des trois mois précédents.

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