jeudi, avril 18

Objets volants : la Chine et les Etats-Unis s’accusent d’espionnage

Les Etats-Unis ont rejeté les accusations d’espionnage par ballon lancées par la Chine, et tentent par ailleurs de percer le mystère des trois objets volants pour l’heure non identifiés qu’ils ont abattus ces derniers jours.

Lors d’un point presse, le 13 février, le porte-parole Wang Wenbin a indiqué que « ce sont les États-Unis qui sont le pays de surveillance n°1 et qui possèdent le plus grand réseau d’espionnage au monde ».

« La National Security Agency des États-Unis a espionné les appels et les messages de chat vers et depuis les téléphones des dirigeants d’Allemagne, de France, de Norvège, de Suède, des Pays-Bas et d’autres pays européens. Les États-Unis ont mis en place un programme très secret de collecte de renseignements électromagnétiques par le biais de près d’une centaine d’ambassades et de consulats américains dans le monde. Anzer, une plateforme d’information sur la cybersécurité, a révélé l’année dernière que la NSA avait volé plus de 97 milliards de données Internet mondiales et 124 milliards d’enregistrements téléphoniques en 30 jours, compromettant la vie privée des citoyens du monde entier. La Namibie a récemment trouvé dans ses eaux un saildrone américain utilisé pour collecter des données sous l’eau, et les médias locaux pensent généralement qu’il s’agit d’un drone espion américain. Les États-Unis savent combien de ballons de surveillance ils ont envoyés dans le ciel dans le monde. Il est assez clair pour la communauté mondiale quel pays est l’empire d’espionnage n°1 au monde ».

« Ce n’est pas vrai! Nous ne faisons pas cela! Ce n’est absolument pas vrai! », a martelé le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, interrogé par la chaîne MSNBC.

« Rien que depuis l’année dernière, des ballons américains ont survolé (le territoire de) la Chine à plus de dix reprises sans aucune autorisation », avait auparavant assuré un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin.

Le département d’Etat américain a estimé que la Chine essayait avec cette accusation de « limiter les dégâts » liés à son propre « programme de ballons espions », déployé selon Washington pendant plusieurs années au-dessus de 40 pays dans cinq continents.

Le ballon et les «objets»

Les relations entre la Chine et les Etats-Unis se sont tendues depuis que les Etats-Unis ont abattu, le 4 février, un ballon chinois qui avait survolé leur territoire, en tentant selon eux de glaner des informations sur des sites militaires.

Lire aussi : La Chine estime que les relations avec les USA sont « gravement affectées et endommagées »

La Chine a assuré que ce dirigeable ne servait pas à espionner, mais était du domaine privé. reconnaissant la propriété de l’engin, Pékin parle d’un programme d’observation météo et d’une violation involontaire de l’espace aérien du grand rival américain.

La Chine a fait la même affirmation, le 6 février, cette fois à propos d’un ballon survolant l’Amérique latine. Les Américains n’ont pas pointé du doigt la Chine concernant trois « objets » mystérieux qu’ils ont abattus en trois jours : le 10 février au-dessus de l’Alaska (nord-ouest), le 11 février au-dessus du Yukon dans le nord-ouest canadien, et le 12 février au-dessus du lac Huron, dans le nord des Etats-Unis.

Ces « objets volants non identifiés » restent encore un mystère, Washington dit ne rien savoir ou presque de leur provenance, de leur usage, et de leur nature. Seule affirmation : aucun de ce objets ne présentait de menace militaire directe, mais ils mettaient potentiellement en danger le trafic aérien civil.

En Chine, des médias ont pour leur part rapporté le 12 février qu’un objet volant non identifié avait été repéré au large de la Chine, sur sa côte Est, et que l’armée se préparait à l’abattre.

Les Américains recherchent, avec les Canadiens,des débris de ces objets afin de les analyser. Selon les autorités américaines, les deux premiers « objets » détruits avaient la taille d’une petite voiture – alors que le ballon chinois proprement dit était aussi gros que trois autobus – et volaient à 12 000 mètres. Le Pentagone a décrit l’aéronef détruit d' »octogonal« , sans nacelle, se déplaçant lentement à une altitude de 6 000 mètres.

Pour les Etats-Unis, il est clair que la Chine entretient ou a entretenu une véritable « flotte » de ballons espion, en vue de les espionner. La Chine a dénoncé à maintes reprises l’usage de la force pour détruire son ballon et a refusé un appel téléphonique, après l’incident, entre le ministre américain de la Défense Lloyd Austin et son homologue Wei Fenghe.

Lire aussi : Pékin a refusé un échange téléphonique avec Washington

Le 12 février, le Pentagone a assuré la reprise des contact entre la Chine et les Etats-Unis. Toutefois, les Etats-Unis ont décidé de sanctionner des entreprises et structures de recherche contribuant selon eux à la modernisation militaire de la Chine, laquelle a qualifié ces mesures d’« illégales ».

En effet, « la Chine s’oppose fermement à la décision des Etats-Unis de placer six entités chinoises sur leur liste de contrôle des exportations au motif qu’elles soutiennent les programmes aérospatiaux chinois tels que les dirigeables militaires », a déclaré un porte-parole du ministère du Commerce.

Ce dernier a indiqué que « les Etats-Unis ont abusé des mesures de contrôle des exportations pour faire pression sur les entreprises d’autres pays et perturber les échanges économiques et commerciaux réguliers ».

Ces mesures ont gravement porté atteinte aux droits et intérêts légitimes des entreprises touchées, compromis la sécurité et la stabilité des chaînes d’approvisionnement mondiales et entravé la reprise et la croissance économiques du monde, a indiqué le porte-parole.

La Chine exhorte les Etats-Unis à mettre fin aux mesures d’intimidation sans fondement des entreprises chinoises, a souligné le porte-parole, ajoutant que la Chine « adoptera des actions nécessaires pour protéger les droits et intérêts légitimes de ses entreprises ».

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