vendredi, mars 29

Pas d’accord probant à Durban

Malgré les attentes pour la définition d’un nouvel accord contraignant à l’instar du Protocole de Kyoto, les 190 pays représentés à Durban ont aboutit à la signature d’un accord prévoyant d’établir d’ici à 2015 un pacte global de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Bangkok @celinetabou
Bangkok @celinetabou

Ce pacte devrait entrer en vigueur en 2020 et concernera pour la première fois l’ensemble des grands pays émetteurs, dont la Chine. Le texte sera une force légale mais ne sera pas « juridiquement contraignant« . Un petit pas a été fait, après une longue période de blocage.

Un accord global signé

Le sommet s’est achevé le 10 décembre 2011 après 36 heures de retard, en raison de divergences sur la formulation de la feuille de route. Cependant, « nous avons écrit l’histoire« , s’est félicitée Maite Nkoana-Mashabane, ministre sud-africaine des affaires étrangères, en conclusion du sommet.

Pour la ministre française de l’écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, le résultat est plus mitigé, car « on n’a pas sauvé la planète, mais on s’engage sur un accord global ».

Après de longue négociation, l’adoption de cette feuille de route permet de prolonger le protocole de Kyoto, après son expiration prévue fin décembre 2012. Celle-ci lève les incertitudes sur la survie des « outils » de Kyoto, parmi lesquels les « mécanismes de développement propres« , permettant de développer des projets fondés sur des technologies peu émettrices de CO² dans les pays du Sud.

Un groupe de décision au lieu d’actes

Le texte adopté à Durban a simplement acté la création d’un groupe de travail qui devra identifier « les solutions pour éliminer le fossé qui existe entre les promesses d’engagements de réduction d’émissions faites d’ici à 2020 et les efforts qu’il faudrait réaliser pour maintenir la hausse moyenne des températures en dessous de 2°C ».

D’ailleurs, le dernier rapport du Programme des nations unies pour l’environnement a estimé que 60 % de ces efforts sont aujourd’hui acquis, mais des efforts restent encore à faire.

« Le monde reste sur une trajectoire d’un réchauffement supérieur à 3°C avec les conséquences très graves qui en découlent » a rappelé Climate Action Tracker, organisation rassemblant des scientifiques.

« Les dommages les plus sévères du réchauffement vont être ressentis en Afrique de l’ouest et en Asie du sud. En limitant le réchauffement en dessous de 2°c, l’adaptation coûtera 50 % moins cher que si la hausse des températures atteint 3°C » a indiqué l’organisation, mettant en avant que le coût de l’adaptation pour les pays vulnérables sera d’autant plus élevé.

Le cas « compliqué » de la Chine

Le texte va obliger les pays les plus pollueurs, comme la Chine, l’Inde et les États-Unis, à prendre des mesures pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Malgré cela, les Organisations non gouvernementales (ONG) ont critiqué de manière unanime l’absence de nouveaux engagements concrets.

Susann Scherbarth, des Amis de la Terre Europe, a indiqué qu’une « nouvelle fois, les négociations climatiques ont échoué à faire de réels progrès pour lutter contre le changement climatique. Le paquet de Durban est un jeu d’illusion sans objectifs réels ».

Pour Gwynne Dyer, polémologue, « la Chine est un cas très compliqué« . En effet, « le gouvernement chinois a conscience, plus que les Brésiliens ou les Indiens, que le réchauffement climatique risque d’avoir des conséquences très graves, en Chine plus qu’ailleurs ».

« Il fait d’ailleurs tout ce qu’il peut pour développer les carburants propres et les énergies renouvelables. Mais ils ont aussi besoin, pour accompagner une croissance économique de 9% à 10%, d’augmenter leur production énergétique de 7% par an », a indiqué ce spécialiste des relations internationales », a assuré ce dernier.

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