samedi, avril 20

Pascal Lamy conseille à Beijing d’agir en faveur du libre-échange

A l’occasion d’une conférence à l’Institut d’études financières Chongyang, l’ancien directeur de l’Organisation Mondiale du Commerce, Pascal Lamy, a vivement conseillé le gouvernement chinois de « mette en pratique son discours » d’ouverture des échanges commerciaux.

Face aux Etats-Unis, l’Union européenne et la Chine « deviennent les principaux acteurs internationaux défendant l’ouverture des échanges commerciaux« , a estimé ce dernier. « Mais il faudrait que les mots soient suivis, davantage qu’auparavant, par des réformes d’ouverture des échanges: Pékin en parle beaucoup, il est temps de passer à l’action. Maintenant« , a-t-il insisté.

Pascal Lamy, directeur de l’OMC (2005-2013) et Commissaire européen pour le commerce (1999–2004)

En tant que commissaire européen au Commerce, Pascal Lamy avait présidé les négociations ayant permis l’entrée de la Chine dans l’OMC en 2001.  Dans une interview accordée au quotidien économique, Les Echos, l’expert a expliqué que « le vocable d’économie de marché est hors de proportion avec le sujet. Ce qui est en jeu dans cette affaire, c’est le référentiel de prix à retenir lors d’une procédure antidumping concernant la Chine. Cela ne concerne qu’une infime partie des échanges commerciaux« .

Pour ce dernier, « la question revient à décider si on sort ce pays de son ghetto d’économie communiste ou non. La Commission européenne propose de le faire. Mais, en contrepartie, elle renforce son arsenal antidumping, (…). Les Américains, eux, ne donneront pas le statut d’économie de marché à la Chine. Politiquement, le gouvernement des Etats-Unis est aujourd’hui dans l’incapacité de faire passer un autre choix au Congrès. La Chine lui intentera un procès à l’OMC« .

Cependant, « le gouvernement chinois proclame qu’il va reprendre le flambeau du libre-échange aux Etats-Unis. Le dire est une chose, le faire en est une autre. La Chine n’a quasiment pas ouvert son économie, au sens commercial du terme, depuis son accession à l’OMC. Si elle a payé beaucoup plus cher que les autres son adhésion, elle vit depuis 15 ans sur ce ticket d’entrée. Entre le discours politique de Xi Jinping et la réalité, le hiatus reste à combler », a assuré Pascal Lamy.

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