jeudi, avril 25

Quelle est l’influence de la Chine dans le MENA ?

L’influence de la Chine au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA) n’a pas cessé de croître.

Dix-sept pays ont signé des documents relatifs à son Initiative de la Ceinture et de la Route (BRI), et de nombreux pays, dont le Liban, la Tunisie, l’Égypte et l’Irak, ont connu une augmentation spectaculaire de l’engagement chinois.

Face à la hausse de l’influence de la Chine dans cette région du monde, quel est le niveau de confiance des populations dans l’Empire du milieu. D’après les résultats du sondage mené par Arab Barometer sur le niveau d’influence de la Chine, il existe une ouverture significative pour la Chine dans la région.

L’analyse indique que sur les 12 pays faisant partie de la région MENA, la moitié est en faveur de relations économiques plus solides avec la Chine. D’aillers, ce soutien est le plus fort en Jordanie (70%), qui n’a pas encore rejoint l’Initiative Ceinture et Route, et est le plus faible au Liban (42%).

Plus de six pays sur dix sont également favorables à des liens économiques plus solides, notamment la Libye (63%), et le Soudan (62%), qui, comme la Jordanie, ont connu des défis économiques importants ces dernières années, indique Michael Robbins, sur le site d’Arab Barometre.

En revanche, le soutien à des relations économiques plus étroites avec la Chine est plus faible au Liban (42%) où il existe de fortes divisions sectaires. De plus, le Maroc est favorable à 49%, alors que l’Algérie ne figure pas parmi les pays favorables au renforcement des liens avec la Chine, avec 36% de score favorable.

Arab Barometer explique que ce faible score provient «des soupçons importants concernant tout investissement étranger».

Concernant les investissements chinois, l’étude a montré qu’ils sont particulièrement bien accueillis par les élites de la région MENA. Les personnes «titulaires d’un diplôme universitaire sont, en moyenne, nettement plus favorables à des relations économiques plus étroites avec la Chine que les titulaires d’un diplôme secondaire ou moins», précise le sondage.

La différence est particulièrement prononcée au Maroc (+18 points), en Tunisie (+16), en Algérie (+15), en Irak (+14) et en Égypte (+12). Cependant, les opinions à l’égard de la Chine ne changent pas beaucoup d’une génération à l’autre dans la région MENA.

Les citoyens de la région MENA sont favorables à une assistance étrangère accrue. Ainsi, neuf parmi les onze pays où la question a été posée, plus de la moitié des personnes interrogées disent que l’aide étrangère de la Chine devrait augmenter, y compris 73% des Jordaniens, 68% des Soudanais, 65% des Yéménites et 60% des Palestiniens.

Toutefois, les Algériens ont exprimé leur réticence à un renforcement de la coopération avec la Chine, puisque 38% des personnes sondées veulent plus d’aide de la Chine, selon la même source.

Dans l’ensemble, les résultats de l’enquête montrent que la Chine est la puissance mondiale la plus populaire de la région MENA, les citoyens étant plus ouverts à des liens plus solides qu’ils ne le sont avec les États-Unis ou la Russie. En moyenne, ils sont plus susceptibles (13%) de favoriser des liens économiques plus étroits avec la Chine que les États-Unis.

La popularité de la Chine s’étend à tous les pays étudiés avec des préférences nettement plus élevées au Yémen (+30 points), en Libye (+26), au Koweït (+19), en Tunisie (+17), en Palestine (+18), en Irak (+ 16), Jordanie (+13) et Algérie (+12). Ce n’est qu’en Égypte où cette perception est moins importante (-8 points), en raison des liens économiques plus solides avec les États-Unis par rapport à la Chine, explique l’étude.

L’enquête a également indiqué que la Chine « a une grande opportunité dans la région, eu égard de son rôle en tant que puissance historiquement non coloniale. Ceci a poussé les citoyens de la région à accueillir favorablement les relations économiques avec Pékin et à accepter l’aide qu’elle apporte ».

Toutefois, « si la Chine continue de promouvoir des investissements qui profitent davantage à la Chine qu’aux pays bénéficiaires, son soutien élevé risque de ne pas durer. Dans le même temps, si la Chine parvient à convaincre les citoyens de la région que son engagement travaille pour leur bien, il est possible qu’elle bénéficie du soutien populaire pour les années à venir, a conclu le sondage », a indiqué l’article publié sur Arab Baromètre.

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