mardi, avril 23

Rapport de travail sur la mise en oeuvre des actions de suivi du 6ème FOCAC

Il s’agit du rapport de travail, présenté parle ministre des affaires étrangères, Wang Yi, à la session plénière de la réunion des coordinateurs de la mise en oeuvre des actions de suivi du Sommet de Johannesburg, du Forum sur la coopération Chine-Afrique de 2015.

Selon l’ordre du jour convenu par les deux parties, je vous présente, au nom du gouvernement chinois, l’état d’avancement de la mise en œuvre des actions de suivi du Sommet de Johannesburg du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) et partage avec vous quelques réflexions et propositions sur notre coopération à la prochaine étape.

Le Sommet historique du FCSA, tenu en décembre dernier, a posé un jalon dans les annales des relations entre la Chine et l’Afrique. Au Sommet de Johannesburg, le Président chinois Xi Jinping a présenté intégralement et exhaustivement les nouveaux idées et concepts de la politique africaine de la Chine, annoncé la décision d’hisser les relations sino-africaines à un partenariat de coopération stratégique global, appelé les deux parties à renforcer les « cinq piliers » de leur coopération et à mettre en œuvre en priorité, durant les trois ans à venir, « dix programmes de coopération » centrés sur l’industrialisation et la modernisation agricole en Afrique, et proposé un appui financier de 60 milliards de dollars US au total.

Les dirigeants chinois et africains, réunis en Afrique du Sud, ont discuté ensemble des grandes stratégies de la coopération et dressé de nouvelles perspectives des relations sino-africaines, permettant d’ouvrir une nouvelle ère de la coopération gagnant-gagnant et du développement partagé entre la Chine et l’Afrique et de fixer les orientations à suivre pour renforcer la solidarité et la coopération Chine-Afrique.

Nous nous réjouissons de constater que les deux parties accordent une grande importance à la mise en œuvre des actions de suivi du Sommet. Axée sur les « cinq piliers » et les « dix programmes », leur coopération amicale et mutuellement avantageuse a été efficace et étroite et a donné des résultats remarquables dans tous les domaines. La Chine, fidèle à ses engagements, n’a ménagé aucun effort pour mettre en œuvre les actions de suivi.

Côté africain, une trentaine de pays ont créé des mécanismes de coordination interne de haut niveau pour la mise en œuvre du suivi, facilitant la collaboration avec la partie chinoise. Grâce à l’engagement commun, des progrès encourageants ont été enregistrés dans la mise en œuvre du suivi du Sommet.

  • Premièrement, les échanges de haut niveau se sont multipliés et la confiance politique mutuelle s’est considérablement renforcée. Depuis le début de l’année, le Président du Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale de Chine Zhang Dejiang, le Président du Comité national de la Conférence consultative politique du Peuple chinois Yu Zhengsheng, le Conseiller d’État Yang Jiechi et d’autres dirigeants chinois ont effectué des visites en Afrique. Les Chefs d’État du Nigéria, du Mozambique, du Maroc, du Togo et de la République du Congo sont venus en visite d’État en Chine et plusieurs Chefs d’État africains sont attendus en Chine d’ici fin d’année. À cela s’ajoutent des interactions de plus en plus étroites entre gouvernements, partis politiques, parlements et armées, et plus de 100 visites au niveau ministériel et au-delà ont été réalisées. Les échanges de visites de haut niveau entre la Chine et l’Afrique sont d’une intensité rarement atteinte.

Liées par une confiance politique mutuelle considérablement renforcée, la Chine et l’Afrique se soutiennent mutuellement sur les questions touchant aux intérêts vitaux et aux préoccupations majeures de part et d’autre. La Chine appuie résolument les efforts des pays africains pour trouver en toute indépendance une voie de développement adaptée à leurs conditions nationales et défend toujours les justes causes de l’Afrique dans les enceintes internationales. La Chine apprécie hautement l’appui des pays africains à la juste position de la Chine sur les questions touchant à ses intérêts vitaux, notamment la question de Taiwan et, plus récemment, la question de la Mer de Chine méridionale, ainsi que leur soutien politique précieux accordé à la partie chinoise. Elle en est profondément reconnaissante.

  • Deuxièmement, la coopération mutuellement bénéfique a progressé sur tous les plans et donné les premiers fruits réjouissants. Sur fond de morosité de l’économie mondiale, la coopération mutuellement bénéfique sino-africaine se distingue par son dynamisme. Elle se trouve encore revigorée par le Sommet de Johannesburg. La Chine participe pleinement à l’industrialisation et à la modernisation agricole en Afrique et désormais, l’appui au financement et l’investissement occupent une place dominante dans les échanges économiques et commerciaux sino-africains. Le fonds de coopération sur les capacités de production Chine-Afrique doté d’un capital initial de 10 milliards de dollars est déjà opérationnel, et 5 milliards de dollars supplémentaires ont été apportés aux Prêts spéciaux pour les PME africaines. Près de dix institutions financières chinoises ont fourni des soutiens de financement au développement des pays africains et lancé des projets de coopération comme le swap de devises avec le Maroc, le Kenya, le Nigéria et la République du Congo. Les aides chinoises couvrent tous les pays africains amis. Des aides alimentaires d’urgence ont été acheminées ou sont en route vers les 14 pays africains gravement touchés par la sécheresse.

La coopération sino-africaine sur les capacités de production s’est développée rapidement. Les deux parties ont tenu de nombreux forums sur la coopération en la matière et dans le domaine de l’investissement. La Chine a organisé pour la première fois des séances de promotion du Nigéria et du Togo à l’occasion des visites en Chine des Chefs d’État de ces deux pays, créé des plates-formes pour soutenir les efforts de l’Éthiopie et d’autres pays visant à attirer des investisseurs chinois, encouragé les démarches d’exploration des opportunités d’investissement par les gouvernements locaux chinois ayant les capacités dont ceux du Guangdong et du Jiangsu dans les pays prioritaires pour la coopération en matière de capacités de production tels que l’Afrique du Sud et l’Éthiopie, et conclu avec six pays dont l’Éthiopie, l’Égypte, le Nigéria et le Zimbabwe des accords-cadres de coopération internationale sur les capacités de production.

Actuellement, un grand nombre de projets d’infrastructures importants concernant chemins de fer, routes, ports, aéroports, approvisionnement en électricité et en eau et télécommunications sont en exécution. Première ligne ferroviaire électrifiée en Afrique, le chemin de fer Addis-Abeba-Djibouti, financé et construit par la Chine, sera bientôt mis en service, et le chemin de fer Mombasa-Nairobi à l’écartement standard serait livré à la circulation l’an prochain. La Chine et six pays d’Afrique de l’Est ont convenu de construire conjointement une « autoroute de l’information en Afrique de l’Est ».

Selon les statistiques incomplètes, depuis la clôture du Sommet de Johannesburg, plus de 182 accords de coopération, toutes catégories confondues, ont été signés entre les deux parties, totalisant quelque 32,5 milliards de dollars dont environ 29,1 milliards de dollars de prêts commerciaux, soit près de 90% du montant total. En marge de cette Réunion des coordinateurs, 61 accords supplémentaires ont été conclus, totalisant quelque 18,2 milliards de dollars dont 14,8 milliards de dollars d’investissements directs chinois en Afrique, soit plus de 80% du montant total. La coopération économique et commerciale sino-africaine, désormais tirée principalement par l’investissement, accède à une nouvelle étape dans sa montée en gamme.

  • Troisièmement, les échanges humains et culturels, jalonnés de temps forts, ont affiché une dynamique inégalée. Les échanges sino-africains dans les domaines culturel, éducatif, sanitaire, scientifique, technologique et touristique ainsi qu’entre les médias, les think-tanks, les établissements d’enseignement supérieur, les jeunes et les collectivités locales affichent une dynamique sans précédent. La Chine a organisé « Happy Chinese New Year » dans 14 pays africains, et une trentaine de groupes culturels chinois et africains ont effectué des échanges de visites.

La coopération sino-africaine en matière d’éducation et de mise en valeur des ressources humaines ne cesse de s’intensifier, avec plus de 40 000 étudiants africains en Chine et l’envoi pour la première fois en Afrique d’une délégation de jeunes enseignants de 15 universités chinoises de renom. Des jeunes diplomates chinois, sud-africains et kenyans ont réalisé des visites croisées. Plus de 200 jeunes leaders africains seront bientôt en Chine pour un grand rendez-vous avec la jeunesse chinoise. 58 projets couvrant 37 pays africains ont été lancés dans le cadre de l’Action pour l’amitié des peuples Chine-Afrique, et 37 projets sino-africains d’études conjointes et d’échanges ont été mis en œuvre.

Les principaux médias de 27 pays africains ont envoyé des correspondants en Chine. Les échanges multiformes et intenses au niveau multilatéral et bilatéral ont été effectués entre les médias et les think-tanks chinois et africains. Des consensus ont été réalisés entre la Chine et la Commission de l’UA sur le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies, et entre la Chine et l’Afrique du Sud, l’Égypte et le Nigéria, sur la coopération scientifique et technologique.

Le projet de partenariat technico-scientifique sino-africain 2.0 sera bientôt officiellement lancé. La coopération scientifique et technologique entre la Chine et l’Afrique accédera à un nouveau palier. Le jumelage des collectivités locales chinoises et africaines se développe rapidement. La Chine a récemment autorisé les compagnies aériennes de sept pays dont l’Angola à opérer des vols directs avec la Chine. Au premier semestre, le nombre des voyageurs africains en Chine a progressé régulièrement, et le nombre des voyages à destination de l’Afrique effectués par les Chinois a atteint 774 000, en hausse de 33,6% en glissement annuel. Tous ces chiffres connaîtront une augmentation encore plus forte et plus rapide.

  • Quatrièmement, la coopération sécuritaire a progressé vigoureusement, jouant un rôle constructif beaucoup plus important. La Chine soutient plus activement les pays africains dans leurs efforts visant à renforcer les capacités de défense nationale, de maintien de la stabilité et de lutte anti-terroriste. Elle accompagne énergiquement l’UA dans la construction accélérée de la Force africaine en attente, apporte un soutien et une contribution active aux efforts de l’IGAD et de l’EAC pour promouvoir le processus de paix au Soudan du Sud et au Burundi et prend une part constructive et croissante aux efforts de médiation en vue du règlement des problèmes d’actualité africaine.

La Chine continue à participer activement aux opérations onusiennes de maintien de la paix et de lutte contre la piraterie en Afrique. Elle a initié un débat public au Conseil de Sécurité sur la piraterie et les vols à main armée en mer dans le Golfe de Guinée, ce qui a trouvé un écho favorable dans la communauté internationale. La Chine est le plus grand contributeur de casques bleus en Afrique parmi les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité avec, à l’heure actuelle, plus de 2 400 casques bleus chinois en mission dans sept opérations onusiennes en Afrique. Elle participe constamment aux missions d’escorte et de lutte contre la piraterie dans le Golfe d’Aden et au large de la Somalie. Il y a des Chinois qui ont même fait le sacrifice de leur vie au service du maintien de la paix. Cette année, trois jeunes et courageux casques bleus chinois ont péri dans des missions pour la paix et la sécurité en Afrique. Je tiens à leur rendre un vibrant hommage.

  • Cinquièmement, la coopération dans les affaires internationales s’est intensifiée davantage dans le but de défendre ensemble et fermement l’équité et la justice. La Chine réclame la justice pour l’Afrique dans les enceintes multilatérales et appelle la communauté internationale à s’engager davantage pour l’Afrique. Elle soutient l’augmentation en priorité de la représentation des pays africains au sein du Conseil de Sécurité et des autres institutions onusiennes. La Chine et l’Afrique ont intensifié leur coordination et leur collaboration sur les grands dossiers internationaux et régionaux comme la réforme des Nations Unies, le changement climatique, le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et la lutte anti-terroriste, préservant ensemble les intérêts communs et fondamentaux de la Chine, de l’Afrique et de tous les pays en développement.

Mesdames et Messieurs,

Cette Réunion des coordinateurs dépasse largement nos prévisions quant au nombre de participants, au niveau de représentation et à l’importance des résultats, ce qui démontre pleinement la vitalité et la dynamique de la coopération sino-africaine, la ferme volonté de la Chine et de l’Afrique de travailler en toute sincérité et solidarité pour surmonter ensemble les difficultés, ainsi que leur détermination résolue à œuvrer pour la coopération gagnant-gagnant et le développement partagé. Nous espérons réussir cette Réunion et donner une impulsion à la mise en œuvre globale, accélérée et dans de meilleures conditions des actions de suivi du Sommet en vue d’enrichir davantage le partenariat de coopération stratégique global sino-africain. Pour ce faire, nous devons travailler en étroite collaboration pour consolider « deux bases », nous attacher à « cinq concepts de coopération » et parler d’« une seule voix ».

  • Premièrement, consolider les deux bases des relations sino-africaines que sont la confiance politique mutuelle et l’amitié entre les peuples. Il faut maintenir la dynamique des échanges de haut niveau, renforcer le pilotage politique, améliorer les mécanismes de consultations, élargir les échanges à différents niveaux entre gouvernements, partis politiques, organes législatifs et armées, renforcer le partage d’expériences en matière de gouvernance et de développement et raffermir la confiance politique mutuelle, afin de fournir une garantie politique solide au développement des relations sino-africaines.

Les deux parties sont appelées à élargir les échanges entre les jeunes, les femmes, les médias, les think-tanks, les établissements d’enseignement supérieur et les collectivités locales et à favoriser la compréhension mutuelle des idées, la coordination des politiques et le rapprochement des cœurs, en vue d’asseoir la coopération amicale sino-africaine sur une base populaire et sociale solide.

  • Deuxièmement, s’attacher aux cinq concepts de coopération axés sur le développement partagé, intensif, vert, sûr et ouvert et promouvoir de manière sûre, ordonnée et efficace la mise en œuvre des acquis du Sommet de Johannesburg. Nous devons avant tout nous attacher au concept de développement partagé, associer étroitement le développement chinois avec le développement africain et travailler à la coopération gagnant-gagnant entre la Chine et l’Afrique, pour que les fruits de la coopération bénéficient le plus largement possible à nos peuples, notamment aux peuples africains.

Nous devons nous attacher au concept de développement intensif, élaborer des projets crédibles soutenus par des études de faisabilité solides, planifier avec une vision d’ensemble les grands projets d’infrastructures et le développement industriel, et assurer la rentabilité économique et sociale des projets afin d’éviter tout risque d’endettement pour l’Afrique. Nous devons nous attacher au concept de développement vert, renforcer la coopération écologique et la protection des espèces de faune et de flore sauvages, aider à améliorer la capacité africaine d’application de la loi en matière de protection environnementale, et favoriser la coopération industrielle respectueuse de l’environnement en vue de bien préserver ensemble les écosystèmes et les intérêts de long terme de l’Afrique.

Nous devons nous attacher au concept de développement sûr, renforcer la coopération sécuritaire, créer ensemble un environnement de paix et de stabilité durables pour le développement de la coopération Chine-Afrique et garantir effectivement la sécurité personnelle et les droits et intérêts légitimes des investisseurs et partenaires de coopération. Nous devons nous attacher au concept de développement ouvert, renforcer la coordination internationale et encourager l’engagement commun de la communauté internationale pour la paix et le développement en Afrique.

  • Troisièmement, parler d’une seule voix sur la scène internationale et préserver fermement les intérêts fondamentaux des pays en développement. La situation internationale et le système de gouvernance mondiale connaissent et connaîtront des changements profonds et complexes. De nouveaux problèmes et défis ne cessent de surgir. La Chine et l’Afrique doivent renforcer la coordination, intensifier la coopération, continuer à se témoigner mutuellement compréhension et soutien sur les questions touchant aux intérêts vitaux et préoccupations majeures de part et d’autre, défendre fermement l’équité et la justice, faire évoluer l’ordre international et le système de gouvernance mondiale dans un sens plus juste et plus raisonnable.

La Chine accueillera en septembre prochain le Sommet du G20 à Hangzhou et a déjà invité, au nom de la présidence du G20, les Chefs d’État de l’Afrique du Sud, du Tchad, de l’Égypte et du Sénégal à ce Sommet. La Chine a fait du développement une priorité dans l’agenda du G20. En cette première année de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, la Chine et les autres membres du G20 sont convenus d’élaborer, à l’occasion du Sommet de Hangzhou, un plan d’action du G20 pour la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, dans le but de promouvoir une concrétisation accélérée du Programme à l’échelle mondiale et de contribuer davantage au développement des pays en développement. Ce sera l’occasion pour la Chine et l’Afrique d’envoyer au monde un message fort d’engagement commun pour la paix, la coopération et le développement, et d’apporter de nouvelles contributions à la paix et au développement dans le monde.

Mesdames et Messieurs,

La mise en œuvre des actions de suivi du Sommet du FCSA a connu un bon démarrage et porté les premiers fruits encourageants. Elle s’accélérera grâce à la forte impulsion donnée par la Réunion des coordinateurs. Intensifions notre coopération et travaillons d’arrache-pied pour que la mise en œuvre globale des actions de suivi du Sommet du FCSA bénéficie davantage et mieux aux 2,4 milliards de Chinois et d’Africains.

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