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Relations sino-maliennes : la diplomatie des peuples

Par Yoro Diallo – Dans le cadre de la commémoration des 60 années des relations diplomatiques Sino-maliennes, l’Ambassade de la République Populaire de Chine à Bamako a présenté le 24 Octobre 2020, une exposition-photos qui se poursuit dans l’enceinte de l’Université de Bamako. Tel un livre ouvert, cette exposition-photos enseigne sur les grands moments qui ont marqué les 60 années écoulées.

Elle retrace le parcours d’une amitié sincère et pragmatique, scellée par des Dirigeants visionnaires Mao Zedong et Modibo Keita (l’image ci-dessus représente les deux hommes).

L’exposition ravive la flamme de la diplomatie des peuples chinois et malien et laisse entrevoir des perspectives brillantes. La diplomatie populaire Sino-malienne dessine le cadre idoine de dialogue et de coopération entre deux amis qui cheminent ensemble depuis très longtemps sur la voie d’un avenir partagé.

Cette commémoration a lieu alors que l’Afrique et la Chine célèbrent le 20ème anniversaire du Forum sur la Coopération Sino-africaine (FCSA). Créé suite à la Conférence ministérielle Chine-Afrique tenue du 12 au 14 octobre 2000 à Beijing, le FCSA est devenu une plateforme de dialogue politique et un mécanisme multilatéral de coopération Sud-Sud.

Le Forum a permis aux pays africains d’entamer concrètement leur longue marche vers le développement. Membre fondateur de ce forum unique en son genre, le Mali peut s’enorgueillir des résultats enregistrés dans tous les domaines du développement économique, social et culturel.

Le visiteur de l’exposition serait-il tenter de porter les 60 années passées sur une échelle d’évaluation, qu’il relèvera que les qualificatifs et les superlatifs de la langue de notre écriture ne sauraient situer lesdites relations à leur juste valeur. La longue tradition d’amitié et de coopération existant entre la Chine et le Mali demeure solidement ancrée dans un socle de valeur et de principes qui a transcendé les péripéties du temps, les soubresauts de la politique intérieure du Mali et les vicissitudes sur la scène internationale.

L’exposition photos contribue éloquemment à apporter des éléments de réponse aux questionnements qui hantent les générations présentes, à savoir : quelle était la vision des dirigeants chinois et maliens en scellant une amitié aussi solide ? Qu’est-ce que la Chine et le Mali ont-ils réalisé ensemble depuis 1960 ? Quelles sont les perspectives d’un destin commun ?

Le long chemin parcouru par la Chine et le Mali se caractérise par une convergence de vue sur la scène internationale et des intérêts partagés sur le plan bilatéral. Le Forum sur la coopération Sino-africaine et «l’Initiative La nouvelle Route de la Soie» constituent pour les deux parties des cadres idoines pour l’expression de la confiance mutuelle et une coopération gagnant-gagnant.

Au-delà de la lecture du livre ouvert sur les 60 années écoulées, la cérémonie a révélé la qualité de la diplomatie populaire Sino-malienne avec les signatures de la «Lettre d’intention de l’Établissement d’Accord d’Amitié et de Coopération entre  la Ville de Kunming et la Ville de Bamako» et celle entre la Province de Zhejiang en Chine et la Région de Sikasso au Mali. Ces accords (jumelages) contribuent à rapprocher davantage les populations des deux entités administratives et géographiques, développer une relation d’amitié et de coopération entre les localités, «promouvoir la compréhension mutuelle et l’amitié entre leurs habitants à travers des échanges amicaux».

La Chine et le Mali conviennent de «déployer des efforts coordonnés, sur la base de l’égalité et des avantages mutuels, pour renforcer davantage les contacts amicaux afin d’établir activement et développer la relation officielle d’amitié; de procéder à des échanges et à la coopération dans les domaines de l’économie, du commerce, et de la culture ; de maintenir les échanges et les communications régulières».

Si la ville de Kunming et Zhejiang Province devaient être présentées, notamment aux populations de Bamako et Sikasso, il aurait suffi de rappeler que Kunming est une ville ancienne et ultra moderne connue en Chine sous le nom de «la Ville du printemps éternel» (the City of Eternal Spring). Kunming est une ville très agréable avec un climat subtropical. En visitant la ville au mois d’octobre 2019, sur invitation du Professeur Liu Hongwu, Directeur de l’Institut des Etudes Africaines de Zhejiang Normal University, je me suis imprégné de l’histoire de la mégapole.

L’histoire de la ville est riche des exploits héroïques de Zheng He, le plus grand navigateur au monde, le surfeur des mers. En 1415, soit 73 ans avant que le navigateur portugais Bartolomeo Dias n’arrive sur la côte ouest du continent africain pour atteindre le cap de Bonne Espérance (1488), Zheng He a sillonné l’Afrique de la côte Est jusqu’à Madagascar.

La ville est riche d’un Musée dédiée aux nombreux groupes ethniques qui habitent harmonieusement la région. Ce Musée me rappelle le Musée National du Mali. Au cœur de l’ancienne citée, «Green Lake» est une référence dans la culture chinoise. Aujourd’hui, Kunming est à l’image du progrès fulgurant de la Chine. Elle sauvegarde les vestiges de la riche culture traditionnelle chinoise de la région en harmonie avec une modernité à couper le souffle.

Zhejiang Province (la province de  Zhejiang ou le Zhejiang) tient son nom du fleuve Qiantang, en abrégé « Zhe ». Située dans la partie sud du delta du fleuve Yangtze sur la côte sud-est de la Chine, Zhejiang province couvre une superficie de 260.000 kilomètres carrés de mer et de 105.500 kilomètres carrés de terres avec un climat subtropical et une biodiversité unique. Le Zhejiang est l’un des berceaux de la civilisation chinoise ancienne, célèbre pour ses trésors naturels et ses artistes aux talents exceptionnels.

Hangzhou, la capitale provinciale est reconnue comme «le paradis sur terre» avec un environnement unique au monde. Elle est la ville hôte du sommet du G20 tenu en 2016. La ville de Jinhua abrite Zhejiang Normal University, qui compte plus de 40.000 étudiants venus des cinq continents.

C’est dans la province de Zhejiang que s’est tenu le premier Congrès du Parti communiste chinois en 1921. C’est aussi la région pilote de la mise en œuvre la politique de la réforme et de l’ouverture. En 2018, la population résidente de la province était estimée à 57,37 millions d’habitants. Pour mémoire 2002, la province du Zhejiang a reçu le Président Xi Jinping en qualité de Gouverneur. Le Gouverneur Xi Jinping a instauré aux Fonctionnaires de l’État dont lui-même «le système d’aller à la base pour écouter les populations et traiter sur place les affaires publiques, effectuer des enquêtes et promouvoir les mesures politiques».

En 2004, le gouvernement provincial dirigé par Xi Jinping, a mis en œuvre le programme intitulé: «Prendre 1000 villages en exemple pour aménager 10.000 autres». Au sujet de la gouvernance, le Président Xi Jinping dira : «Un Dirigeant doit avoir une vision d’avenir, tout en tenant compte de la situation réelle. Il faut se consacrer à son travail, sans rechercher les honneurs… Il faut se garder de courir après le renom, dessiner un plan et aller jusqu’au bout, et poursuivre les efforts sans jamais renoncer».

Dans le cadre de la coopération Sino-maliennes, la province de Zhejiang fourni depuis 1968, des membres des équipes médicales chinoises au Mali. Déployés pendant des années dans les hôpitaux des villes de Markala, Kati et Sikasso, les praticiens chinois opèrent actuellement à l’hôpital du Mali à Bamako.

Aujourd’hui le Zhejiang est la quatrième province en Chine en matière de développement durable après Shanghai, Beijing, et Tianjin. Le Zhejiang est aussi la première  province de Chine à réussir à sortir tous les districts et les bourgs de la pauvreté. La ville de Kunming et la province du Zhejiang peuvent constituer de véritables sources d’inspiration pour la ville de Bamako et la région de Sikasso notamment en matière gouvernance de développement.

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