Robert Chow, ancien présentateur de radio de 66 ans et ardent défenseur de Beijing à Hong Kong, a décidé de centrer la lutte politique et idéologique de son groupe pro-Pékin, Majorité silencieuse, contre les militants démocrates et pro-indépendantistes.
Fondé pour s’opposer à la « révolte des parapluies » de 2014, Majorité silencieuse, souhaite éradiquer l’apathie politique. « Les gens s’en fichent! Il faut faire quelque chose pour les réveiller et leur expliquer les choses telles qu’elles sont », a expliqué ce dernier à l’Agence France Presse.
Son organisation est composée de 50 membres, mais Robert Chow est suivi sur les réseaux sociaux par plus de 140 000 personnes. D’après l’Agence France Presse, ses opposants le considèrent comme un « vulgaire opportuniste qui joue le rôle de porte-voix » de la Chine continentale, pour « promouvoir sa propre image ».
D’après les analystes, interrogés par l’AFP, « son statut d’outsider lui confère plus de valeur aux yeux » de Beijing, raison pour laquelle il ne se présente pas à l’élection du chef de l’exécutif hongkongais en mars. Son retrait lui permet d’influer au-delà de la sphère politique. « Si on est dedans, on est restreints par les paramètres » a expliqué ce dernier.
Pour le politologue à l’Université Lingnan, Beijing souhaiterait « recruter des gens comme lui, qui sont extérieurs aux cercles traditionnellement prochinois et qui sont doués dans les relations avec les médias« . Robert Chow fait passer son message via le quotidien en ligne, HKG Pao, similaire au site américain Breitbart proche de l’extrême droite.
En effet, Beijing a besoin de peser dans les différents cercles de la société, depuis la montée en puissance des pro-démocrates, et surtout des indépendantistes, qui sont parvenus à ravir des sièges au Legco (Parlement). D’ailleurs pour ce dernier, l’interdiction de siéger de deux indépendantistes « n’est que le début du combat contre l’indépendance ».
