vendredi, avril 19

Shushu, Ayi, … ces appellations qui procurent du sourire aux uns et l’arrachent aux autres

Par Mounton Njoya Félix – Il est très important pour toute personne résidant en Chine, ou aspirant se rendre en Chine de maîtriser les nuances autour de ces appellations.

Étymologiquement, Shushu ou Shufu (dans la Chine ancienne) est un terme employé pour désigner le petit frère du père. Le mot Ayi quant à lui désigne la sœur de la mère. C’est vrai qu’Il existe de nombreux termes pour dire «tante» ou encore «oncle» en chinois, selon que la tante est du côté maternel, paternel, cadette/aînée du père ou encore cadette/aînée de la mère et vice versa. Certes, chaque région de Chine a sa propre façon de les dire. Mais de manière générale, les termes les plus courants pour «tante/oncle» en chinois sont 阿姨 (Āyí)/ 叔叔(Shūshu) .

阿姨 (Āyí) est un terme qui peut être utilisé pour désigner un membre de la famille, mais il peut également désigner des personnes extérieures à la famille. Bien qu’il soit considéré comme poli de s’adresser officiellement à des connaissances féminines en employant le terme « Madame » ; en Afrique par exemple, la culture se penche plus sur le côté familier. Lorsque nous nous adressons par exemple aux amis de nos parents, des amis ou des connaissances plus âgés que nous, il est courant de les appeler «tata». De cette façon, ce terme s’apparente à « Āyí » en chinois. C’est pareil pour les amis hommes de nos parents. Nous les appelons communément «tonton» qui signifie tout simplement oncle, bien que nous n’ayons pas de lien de parenté.
Mais au fil des années ces appellations ont subi diverses modifications sémantiques en Chine au point ou certaines personnes une fois appelées Ayi ou Shushu se sentent diminués d’une manière ou d’une autre.

Il est vrai que les hommes dans la grande majorité s’attardent peu sur ces appellations, surtout venant des étudiants internationaux. Mais ce n’est pas toujours le cas pour les dames. J’ai eu plusieurs fois des cas de refus des dames qui ne veulent pas qu’on les appelle ayi. Pour certaines, elles sont encore jeunes pour se voir coller cette étiquette ; tandis que pour d’autres, elles n’exercent pas un métier qui devrait les rabaisser à cette appellation.

Apres des investigations je me suis rendu compte que le problème réside au niveau de l’âge comme au niveau des métiers que ces dernier(e)s exercent.

Sur le plan professionnel par exemple, ceux qu’on appelle Ayi ou encore Shushu sont parfois vus comme ceux-là qui occupent les plus bas niveaux de fonction au sein de la société. Certaines personnes ont toujours cette tendance à confondre l’appellation qui correspond à une position précise de X ou Y au sein de la famille à un métier. Aujourd’hui ces appellations sont confondues à ce que nous appelons communément technicien de maison ou encore homme/femme de ménage.

Voici quelques suggestions d’appellation pour éviter les malentendus en Chine :

  • Si vous vous adressez à une jeune fille qui a entre 18 et 25 ans appelez la Měinǚ (美女) qui signifie jolie demoiselle. Si c’est un garçon, appelez le Shuàigē (帅哥) qui signifie beau garçon.
  • Si vous vous adressez à une fille qui a entre 25 et 35 ans appelez la Jiěmèi (姐妹) qui signifie Sœur étant donné que vous ne maitrisez pas son âge. Si c’est un garçon, appelez le Xiōngdì (兄弟) qui signifie Mon frère.
  • Si vous vous adressez à une fille qui a entre 35 et 55 ans appelez la Dàjiě (大姐) qui signifie Grande sœur pourvu qu’ elle vous dépasse en âge. Si c’est un garçon, appelez le Dàgē(大哥) qui signifie Grand frère.
  • Si votre interlocuteur a plus de 55 ans, à partir de ce moment vous pouvez l’appeler Āyí (阿姨) ou Shūshu (叔叔).

Souvenons-nous toujours que les femmes se soucient plus des conjectures faites par les autres sur leur âge, du coup elles préfèrent être petites plutôt que grandes. Aidons-les dans ce sens-là par le biais d’une simple appellation.


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