jeudi, avril 25

La solidarité rurale conduit à la ruine

La vie à la campagne possède de bons et de mauvais côtés, entre entraide et protection mutuelle, les villageois font également face à des obligations sociales, de plus en plus coûteuses.

Le devoir de cotisation va de la naissance à la mort, en passant par le mariage, les anniversaire, l’entrée à l’école, l’entrée dans l’armée, les nourrissons, les anniversaires des personnes âgées ou lorsqu’elles tombent malades, lorsque quelqu’un déménage, …

Une solidarité qui revient cher

Ces cotisations augmentent avec l’inflation, ainsi la hausse des prix entraîne un pic des cotisations pouvant aller de 100 yuan (13 euros) à 1’000 yuan (130 euros). Face à la pression morale du don, pour pouvoir gagner plus d’argent, certaines personnes vont jusqu’à organiser 3 à 4 fêtes par an, ce qui devient rentable pour l’organisateur.

Ce système de cotisation est devenu un engrenage vicieux, « un mal du pays« . Quelque soit le degré de divertissement de ce type d’événement, l’objectif est la collecte d’argent. « Beaucoup de personnes font preuve de haine cordiale à ce sujet. Très souvent, les gens suivent les autres, ils sont à la merci les uns des autres« .

Conscient des dérives de ce système, certains villageois refusent cette « nouvelle mode de cotisation ». Ainsi, dans le village Baotiancun, dans le Wenshan (Yunnan), les habitants ont signé un document régulant les engagements du village.

« Nous allons essayer d’en rester là. Comparée aux années précédentes, cette année toutes les fêtes organisées par les habitants du village ont diminuée d’environ 85 % et ce ont près de 3 millions de yuans économisés », a précisé le comité du village à China Elections and Governance.

 Des dérives pesantes pour les populations

Au départ, les cotisations préservaient l’unité et le relationnel dans les villages, permettant aux habitants de « mettre de l’huile dans le moteur, pour contribuer au bon fonctionnement de la vie du village ».  

Les villages étaient sous-développés, avec un niveau de vie peu élevé, alors l’entraide prenait le pas. Ainsi, lors des mariages, des funérailles et autres évènement familiaux, un foyer ne pouvait s’acquitter de la totalité des dépenses, la famille, les voisins et les amis étaient alors présents pour soutenir, en organiser une collecte pour l’évènement.

Désormais, cotiser est devenu un gros mot, au point d’atteindre un stade d’aliénation. En effet, l’entraide n’existe plus, certains villageois vont jusqu’à accumuler des richesses via ce nouveau type d’arnaque. En effet, la coutume veut que les organisateurs reçoivent de l’argent lorsqu’ils organisent des fêtes.

La législation ne prévoit rien vis-à-vis de ce type d’arnaque. Il s’agit principalement d’une coutume sociale. Raison pour laquelle, il est encouragé de signer un règlement  au sein des villages. « Forger un consensus, signer une garantie, c’est établir une sorte de ligne de conduite dans les villages, c’est instaurer des fondements pour les cadres des villages« , précise China Elections and Governance.

Le site préconise aux cadres des villages, en cas de refus d’adhésion du règlement à être « persuasif et stricts pour administrer le village selon ce règlement, ils cultiveront une vague de succès sur du long-terme ».

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